Hebron (Terre-Neuve-et-Labrador) — Wikipédia

Hebron
Lieu historique national du Canada de la Mission-de-Hebron
Géographie
Pays
Province
Coordonnées
Fonctionnement
Statut
Patrimonialité
Histoire
Fondation
Fondateur
Événement clé
Dissolution
Identifiants
TGN
Carte

Hebron est le nom d'une ancienne mission morave qui était l'établissement le plus septentrional du Labrador après celui de Ramah. Fondée en 1831, la mission a été dissoute en 1959. La famille Inuite de Abraham Ulrikab, exposée dans les zoos d'Europe en 1880, était originaire de Hebron.

Le site a un sous-type inhabituel de climat polaire (toundra), caractérisé par des précipitations annuelles moyennes élevées de 847 mm. Le mois de janvier atteint une moyenne de −19 °C avec 64 mm de précipitations, peut-être l'air le plus humide sur terre à cette température[1].

La mission à Hebron, Labrador, vers 1860. Dessin original par l'évêque Morave Levin Theodor Reichel (1812-1878).

Les Frères moraves ont commencé à établir des missions au Labrador en 1771. Le premier était situé à Nain. Les Moraves ont cherché à évangéliser les Inuits du Labrador.

En 1831, l'église morave établit une mission à Hebron, un site situé à environ 200 km au nord de Nain. La mission tire son nom de la ville d'Hébron en Palestine.

La vie était difficile dans la colonie. Des épidémies de coqueluche, de grippe et de variole touchaient périodiquement la communauté. La grippe de 1918 aurait fait disparaître un tiers de la population Inuite de 1 200 membres du Labrador.

Abandon du site

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En 1955, un membre de l'International Grenfell Association, organisme voué à la santé et au bien-être des résidents de Terre-Neuve-et-Labrador, a écrit au gouvernement canadien qu'il s'inquiétait des conditions de vie difficiles à Hebron liées à la tuberculose et au manque de bois de chauffage.

Après consultation avec les dirigeants Moraves, la décision fut prise de fermer la mission. Les Inuits seraient réinstallés dans des collectivités plus grandes. « Je ne vois pas d'autre moyen que de suggérer à la mission de se retirer de Hebron cet été », a déclaré le pasteur Siegfried Hettasch[2].

En , il y avait 58 familles à Hebron. La décision a été annoncée lors d'un service du lundi de Pâques. Il n'y a pas eu de consultation avec les membres de la communauté[3].

À la fin de l'année, la moitié des familles avaient déménagé seules. Le reste est parti peu de temps après le retrait de l'infirmière Grenfell et la fermeture du magasin communautaire à l'automne de 1959. Le , les derniers habitants de Hebron ont été évacués par mer vers des localités plus méridionales[4]. La réinstallation a dispersé les familles élargies dans différentes communautés. Certains, sinon beaucoup, ont été envoyés dans des communautés où le logement promis n'était pas disponible.

Selon un rapport rédigé pour la commission royale sur les peuples autochtones, la réinstallation a entraîné la pauvreté chez plusieurs Inuits. « Ils ont été placés dans des endroits où ils ne connaissaient pas l'environnement local, donc ils ne savaient pas où chasser, pêcher ou piéger et à part ça, tous les meilleurs endroits étaient déjà revendiqués par des gens qui vivaient dans ces communautés », a déclaré l'auteur du rapport, Carol Brice-Bennet.

Le site de nos jours

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Le lieu a été désigné lieu historique national du Canada en 1976[5]. Il est fréquemment visité par les navires de croisière.

Les bâtiments de la mission d'origine sont toujours debout. Le bâtiment principal de la mission a été rénové par des bénévoles Inuits et est en assez bon état compte tenu du temps qui passe.

En 2005, le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, Danny Williams, s'est excusé auprès des personnes touchées par le déménagement. En , le gouvernement provincial a dévoilé un monument sur le site de Hebron avec des excuses pour la fermeture du site[6].

Personnalités associées

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Municipalités limitrophes

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Notes et références

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  1. meteoblue AG, « Climat Hebron », sur le site meteoblue (consulté le ).
  2. (en) Julie Green, « The Disposition of the Hebronimiut », sur le site du Musée de l'Électronique et des Communications Militaires, (consulté le ).
  3. Historica Canada, « Lieu historique national du Canada de la Mission-de-Hebron », sur L'Encyclopédie canadienne, (consulté le ).
  4. Pierre Biays, « Le dépeuplement du Labrador septentrional et les migrations récentes des populations esquimaudes », sur persee.fr, (consulté le ).
  5. Agence Parcs Canada, « Lieu historique national du Canada de la Mission-de-Hebron », sur le site des lieux patrimoniaux du Canada (consulté le ).
  6. (en) Conseil exécutif de Terre-Neuve-et-Labrador Labrador et Affaires autochtones, « Memorial to Former Residents of Hebron Unveiled », sur le site du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, (consulté le ).

Articles connexes

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Liens externes

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