Hedwige d'Anjou — Wikipédia
Hedwige | |
Portrait d'Hedwige réalisé au XVIIIe siècle. | |
Titre | |
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Roi ou Reine de Pologne[N 1] | |
– (16 ans, 10 mois et 7 jours) | |
Couronnement | à Cracovie |
Prédécesseur | Louis Ier le Grand |
Successeur | Ladislas II Jagellon |
Biographie | |
Dynastie | Maison capétienne d'Anjou-Sicile |
Nom de naissance | Jadwiga |
Date de naissance | 1373 ou 1374 |
Lieu de naissance | Buda (royaume de Hongrie) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Cracovie (royaume de Pologne) |
Sépulture | Cathédrale du Wawel |
Père | Louis Ier le Grand |
Mère | Élisabeth de Bosnie |
Conjoint | Ladislas II Jagellon |
Religion | Catholique |
| |
Monarques de Pologne | |
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Hedwige d'Anjou (Jadwiga ou Edwige), née à Buda ou Cracovie en 1373 ou en 1374 et morte à Cracovie le , est la première femme à être couronnée monarque du royaume de Pologne. Elle régna sur la Pologne de 1384 à 1399. Canonisée le , elle est également une sainte catholique, dont la fête est le 17 juillet.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origine
[modifier | modifier le code]Membre de la maison d'Anjou-Sicile, Hedwige est une arrière-petite fille de Charles Martel de Hongrie, la petite-fille de Charles Robert de Hongrie et la fille de Louis Ier le Grand, roi de Hongrie et de Pologne, et d'Élisabeth de Bosnie[1].
Née à Buda[2], capitale du royaume de Hongrie, ou à Cracovie[3], elle est fiancée par son père à l'âge de quatre ans au prince Guillaume d'Autriche[4].
Règne
[modifier | modifier le code]Après la mort du roi Louis Ier en , sa sœur aînée Marie hérite du royaume de Hongrie et du royaume de Pologne. Cependant, la noblesse polonaise souhaite mettre fin à l’union avec la Hongrie et elle désigne Hedwige comme souveraine de Pologne. Hedwige quitte alors sa Hongrie natale et le [5], elle est couronnée « roi » (rex) de Pologne en tant que monarque à part entière[6],[7].
À la demande de la Diète polonaise qui ne souhaite pas d'alliance avec un Habsbourg, la jeune souveraine rompt ses fiançailles avec le prince Guillaume d'Autriche pour épouser le à Cracovie le grand-duc de Lituanie Jogaila ou Jagellon, son ainé de 21 ans. Ce mariage suit l’union de Krewo signée par la Pologne et la Lituanie le , par laquelle les deux pays se sont déclarés d’accord pour s’unir sous une même couronne, et Jogaila est proposé comme souverain, à condition de se convertir au christianisme et d’épouser Hedwige. Au baptême, Jogaila prend le nom de Władysław (Ladislas II)[8],[1],[4].
Hedwige et Władysław règnent ensemble pendant presque 13 ans. Hedwige s’engage fermement dans la vie politique, diplomatique et culturelle de son nouveau pays. À sa cour, elle rassemble l’élite intellectuelle de la Pologne. Elle fonde de nombreuses abbayes, églises et hôpitaux, et veille au développement du christianisme en Lituanie[8],[1],[4]. Elle crée des bourses pour les étudiants polonais, pour leur permettre de parfaire leur instruction à l’université de Prague.
Grâce à ses efforts et ses démarches à la cour du pape, on procède à la rénovation de l’Académie de Cracovie et à la création de la prestigieuse faculté de théologie. À cet effet, elle lègue dans son testament tous ses bijoux et objets précieux[8],[1],[4].
À partir de 1389, elle intervient à plusieurs reprises comme médiatrice dans les relations difficiles entre la Pologne et l'Ordre Teutonique, mais également dans diverses rivalités familiales[4].
Le , elle donne naissance à une fille, Élisabeth Bonifacia, qui meurt le de la même année. Hedwige meurt pour sa part le , à la suite de complications liées à l'accouchement[4]. Son mari, à la requête des États du royaume unanimes, reste l'unique roi de Pologne.
Ascendance
[modifier | modifier le code]Canonisation
[modifier | modifier le code]La jeune femme, qui parlait plusieurs langues (le latin, le bosniaque, le hongrois, le serbe, le polonais et l'allemand) est devenue la patronne de la nation polonaise et a été canonisée par Jean-Paul II le devant une foule de 1,5 million de personnes. Elle est fêtée le [8],[1].
Le sarcophage de sainte Hedwige se trouve en face de l’entrée de la chapelle Sigismond à la cathédrale de Wawel à Cracovie.
Divers
[modifier | modifier le code]Une légende est liée à la construction de l’église carme de la Visitation de Notre-Dame (en) à Cracovie dite « sur le sable ». Un jour, lorsque la reine vint sur le lieu des travaux, elle aperçut qu’un des ouvriers était très triste. Elle en fut bouleversée et lui demanda la cause de sa tristesse. Celui-ci lui fit part de sa situation familiale difficile : sa femme, mère de trois enfants, était gravement malade, frôlant la mort. Malgré son travail il ne gagnait pas assez pour pouvoir lui acheter le traitement nécessaire. La reine Hedwige, émue par le malheur de cet homme, se pencha alors pour enlever une de ses chausses, de laquelle elle enleva un fermoir en or et le donna à l’ouvrier. À ce moment-là, elle posa son pied nu sur une pierre imprégnée de chaux et y laissa une empreinte. Lorsqu’elle fut partie, l’ouvrier aperçut l’empreinte, il travailla cette pierre particulière et l’emmura dans une des parois de l’église. Il est possible d’admirer l’empreinte du pied de la reine Hedwige encore aujourd’hui. Entourée de barreaux, elle est visible dans un des angles de l’église des Carmes « sur le sable », rue Karmelicka.
Notoriété
[modifier | modifier le code]Dans les jeux vidéo
[modifier | modifier le code]- Hedwige dirige la civilisation polonaise dans le jeu Civilization VI développé par Firaxis Games en 2016[9].
- La campagne polonaise d'Age of Empires II: DE suit l'histoire d'Hedwige.
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Elle est couronnée en tant que « Hedvig Rex Poloniæ » (« Hedwige, roi de Pologne ») et non « Hedvig Regina Poloniæ » (« Hedwige, reine de Pologne ») puisque le titre de « roi » ne spécifiait pas que le souverain devait être un homme. Toutefois, ses documents étaient signés « Regina » (reine).
(en) Margaret Schaus, Women and Gender in Medieval Europe : An Encyclopedia, Margaret Schaus, Routledge, , 944 p. (ISBN 9780415969444), Marianne Sághy, « Jadwiga », page 421
(pl) Piotr Węcowski, « Jadwiga Andegaweńska w opinii prawniczej z końca XV w. Przyczynek do późnośredniowiecznych wyobrażeń na temat władzy monarszej », Ecclesia regnum fontes. Studia z dziejów średniowiecza, , p. 255 (OCLC 998583838, lire en ligne)
Références
[modifier | modifier le code]- « Le martyrologe romain fait mémoire de Sainte Hedwige d'Anjou », Magnificat, no 248, , p. 245.
- (en) Oscar Halecki, Jadwiga of Anjou and the Rise of East Central Europe, Polish Institute of Arts and Sciences of America, (ISBN 0880332069).
- « Hedwige d'Anjou », sur larousse.fr (consulté le ).
- (it) Fabio Arduino, « Santa Edvige (Jadwiga) Regina di Polonia », sur santi e beati, (consulté le ).
- Marie-Albane Lenarduzzi, Sainte Hedwige : princesse d'Anjou, reine de Pologne. chronologie p. 13.
- Sylvain Gouguenheim, Tannenberg : , Tallandier, 224 p. (lire en ligne).
- Frédéric Schoell, Cours d'histoire des états européens depuis le bouleversement de l'Empire romain d'Occident jusqu'en 1789, vol. 11-12, (lire en ligne), p. 196.
- « Sainte Hedwige Reine de Pologne (+ 1399) », sur Nominis (consulté le ).
- « Civilization VI | News | Civilization VI: King Jadwiga Leads Poland », sur civilization.com (consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Marie-Albane Lenarduzzi, Sainte Hedwige, protectrice des nations, Paris, Editions Pierre Téqui, , 138 p. (ISBN 978-2-7403-0671-0 et 2740306717).
Liens externes
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- Ressource relative aux beaux-arts :
- Ressource relative à la religion :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :