Hendrik Tonneboeijer — Wikipédia

Hendrikus Jacobus Tonneboeijer
Naissance
Kampen (Pays-Bas)
Décès (à 23 ans)
Takoradi
Décès (à 23 ans)
Fort Witsen
Mort au combat
Allégeance Provinces-Unies
Années de service 2 décembre 1836 – 28 octobre 1837
Commandement Côte-de-l'Or néerlandaise
Conflits Guerre ahanto-néerlandaise

Hendrikus Jacobus Tonneboeijer (né le - ) est un officier colonial néerlandais qui fait carrière dans l'administration de la Côte-de-l'Or néerlandaise. Il y est commandant par intérim en 1836 et meurt durant la guerre ahanto-néerlandaise en 1837[1].

Hendrikus Jacobus Tonneboeijer est né à Kampen, dans la province d'Overijssel, de Jacob Tonneboeijer, négociant en vin, et d'Aaltje de Zee[2]. Tonneboeijer commence sa carrière comme commis à la capitainerie du port de Willemsoord, une colonie d'agriculteurs établie par la Society of Humanitarianism[1]. Tonneboeijer aspire à un emploi sur la Côte-de-l'Or néerlandaise déjà à la fin de son adolescence; Le père de Tonneboeijer vend une maison à Kampen à Librecht Jan Temminck, qui précède Tonneboeijer dans son entrée dans l'administration coloniale et qui aurait pu l'inspirer[3],[4],[5]. Sa candidature en 1831 est rejetée faute de postes vacants, mais lorsqu'un poste s'outvre, un an plus tard, le ministre des colonies lui-même approche Tonneboeijer pour le poste, car une candidature volontaire d'un jeune homme au comportement irréprochable est particulièrement rare pour un lieu connu pour ses mauvaises conditions de santé et ses salaires inférieurs à la moyenne. L'aventurisme est peut-être une raison pour Tonneboeijer de postuler, mais il faut aussi noter que cela lui permet d'esquiver l'enrôlement dans l'armée nationale, qui est en théorie toujours en guerre avec la Belgique[1].

Tonneboeijer est finalement nommé au service de la Côte-de-l'Or par un arrêté royal du 17 janvier 1833[6]. Il est nommé résident provisoire le 12 mai 1834 et devient commandant par intérim le 2 décembre 1836[7], lorsque son prédécesseur Christiaan Lans repart pour les Pays-Bas[1].

Pendant son mandat, les tensions augmentent avec les ahantas, particulièrement avec le roi Badu Bonsu II qui est accusé par Etteroe, un autre chef local, d'extorsion. Malgré trois convocations envoyées par Hendrik, il n'y répond pas[8]. Il le fait alors convoquer de force à Butre au Fort Batenstein, mais la rencontre tourne mal et les deux représentants hollandais meurent[9].

Lorsque le jeune et inexpérimenté gouverneur par intérim Hendrik Tonneboeijer entend la nouvelle, il rassemble une force de 130 hommes pour attaquer Badu Bonsu II[10], et quitte Elmina deux heures plus tard, sans plan d'attaque. Le gouverneur britannique de Cape Coast et le roi d'Elmina le supplient de reporter son attaque, tandis que les commandants du fort San Sebastian à Shama et du fort Orange à Sekondi l'avertissent que sa force est trop petite et qu'une grande armée s'est rassemblée pour s'opposer à lui. Hendrik Tonneboeijer, qui a déjà la réputation d'être une tête brûlée, n'écoute cependant pas et le matin du 28 octobre 1837, lui et son armée sont pris en embuscade sur la plage près de Takoradi, devant Fort Witsen. En quelques minutes, 30 hommes sont tués (certaines sources indiquent 45)[11],[12],[13], dont Hendrik Tonneboeijer lui-même et quatre autres fonctionnaires coloniaux[14],[2].

La mort d'Hendrik, en tant que Commandant, constitue une rupture du Traité de Butre qui justifie l'envoie d'une seconde expédition avec le général Jan Verveer à sa tête[15].

Un gouverneur inexpérimenté au tempérament sanguin

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Selon Douchez, l'incident survenu à Butre avec les roi Badu Bonsu II trouve son origine dans un désir de vengeance personnelle du fils du gouverneur local, Pieter Bartels qui est euro-africain. Henrdik Tonneboeijer avait perdu un match de boxe contre lui et son tempérament sanguin l'empêchait d'accepter une défaite face à un euro-africain. Pieter Bartels, alors commandant du Fort Batenstein lors de la confrontation de boxe, le mit aux arrêts afin de le forcer à retrouver son calme. Hendrik s'en plaint au gouverneur Lans qui prend parti pour lui dans ce conflit et considère Bartels comme inapte au service gouvernemental. Il s'installe alors à Butre comme commerçant[16].

Le récit de Douchez peut sembler tiré par les cheveux au premier abord, mais selon l'historien Albert van Dantzig, sa version de l'histoire est étayée par des documents d'archives. Non seulement la démission forcée de Bartels est relatée, mais le comportement erratique et le tempérament chaud de Hendrik Tonneboeijer sont documentés : en 1835, Hendrik Tonneboeijer doit être relevé de son commandement du fort Saint Anthony à Axim parce qu'il incendie des parties de la ville, seulement pour être accusé d'extorsion plus tard cette année-là et purgeant huit jours de détention à Fort Coenraadsburg pour absence sans permission. Au cours de son mandat de gouverneur par intérim, Hendrik Tonneboeijer met le feu au quartier des hommes de canoë d'Elmina car il juge qu'ils sont trop lents à répondre à ses demandes d'assistance, et dégage avec force une autre partie de la ville surpeuplée pour un nouveau plan de rue[17]. Hendrik Tonneboeijer est détesté par la population locale et la nouvelle de sa mort est accueillie avec un soupir de soulagement. Il est donc fort probable que le penchant de Lans pour Hendrik Tonneboeijer dans son différend avec Bartels ait plus à voir avec la couleur de peau de Hendrik Tonneboeijer qu'avec la raison[18].

Notes et références

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Références

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  1. a b c et d « Tonneboeijer, Hendrikus Jacobus », GoldCoastDataBase, (consulté le )
  2. a et b « Tonneboeijer, Hendrikus Jacobus - I3569 », GCDB-Wiki, (consulté le )
  3. Mr G. J. van Wijhe, « Transport van onroerend goed, aktenummer 1075 », kampennotarieel.nl, (consulté le )
  4. Mr G. J. van Wijhe, « Royement, aktenummer 1447 », kampennotarieel.nl, (consulté le )
  5. Mr G. J. van Wijhe, « Royement, aktenummer 1448 », kampennotarieel.nl, (consulté le )
  6. (nl) Netherlands Departement van Zaken Overzee Bibliotheek, Catalogus van de boeken en kaarten bevattende de bibliotheek van het Departement van Koloniën, (lire en ligne)
  7. (en) John Stewart, African States and Rulers, McFarland & Company, (ISBN 978-0-7864-2562-4, lire en ligne)
  8. Van Dantzig 2013, p. 222.
  9. Van Dantzig 2013, p. 222-223.
  10. (de) Daniel Zander, Maschinengewehr gegen Assegai: Die europäische Eroberung und Unterwerfung Afrikas, 1798-1914, TWENTYSIX, (ISBN 978-3-7407-4413-7, lire en ligne)
  11. (nl) Tom Buijtendorp, Het ware paradijs: op het spoor van een vergeten ontdekking, VBK Media, (ISBN 978-94-019-1561-8, lire en ligne)
  12. Van Kessel 2001.
  13. Doortmont et Smit 2007, p. 275.
  14. Van Dantzig 2013, p. 223.
  15. (nl) Hendrik Muller (Szn), De afstand der kust van Guinea aan Engeland, (lire en ligne)
  16. Van Dantzig 2013, p. 226.
  17. Van Kessel 2005, p. 76-78.
  18. Van Dantzig 2013, p. 226-227.

Bibliographie

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  • Michel R. Doortmont et Jinna Smit, Sources for the mutual history of Ghana and the Netherlands. An annotated guide to the Dutch archives relating to Ghana and West Africa in the Nationaal Archief, 1593-1960s, Leiden, Brill, (ISBN 978-90-04-15850-4, lire en ligne)
  • Van Kessel, « Driehonderd jaar Nederlands-Ghanese handelsbetrekkingen », Historisch Nieuwsblad, vol. 2001, no 4,‎ (lire en ligne)
  • Albert Van Dantzig, The Ankobra Gold Route: Studies in the Historical Relationship between Western Ghana and the Dutch, Accra, The Ankobra Gold Route Project, , 219–228 p. (ISBN 978-90-367-6210-6), « The Ahanta 'Rebellion' of 1837 »
  • F. Douchez, Causeries, sur la Côte de Guinée,: à propos de l'expédition du général-major Verveer, pendant l'été de 1838, The Hague and Amsterdam, Chez les frères Van Cleef, (lire en ligne)
  • Van Ryneveld, « Togt naar de kust van Guinea in de maanden Junij, Julij en Augustus, van het jaar 1838 », Militaire Spectator, vol. 7,‎ , p. 104–112 (lire en ligne)