Henning Lohner — Wikipédia
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Partenaire | Van Theodore Carlson (en) |
Henning Lohner, né le , est un compositeur et réalisateur allemand[1], dont l'activité artistique englobe différents secteurs de l'audiovisuel. Membre du Remote Controle Productions, groupe de compositeurs hollywoodiens fondé par Hans Zimmer, Henning Lohner est surtout connu en tant que compositeur de musiques de films et en tant que réalisateur du projet d'art vidéo raw material.
Biographie
[modifier | modifier le code]Fils d'émigrants allemands aux États-Unis, Henning Lohner grandit en Californie, non loin de Palo Alto et de l’université Stanford où son père, le Pr. Dr. Edgar Lohner, enseigne la littérature comparée, et sa mère, Dr Marlene Lohner, née Clewing, enseigne la littérature allemande. Il a un frère, Peter, avocat et producteur de films.
Lohner décide de poursuivre ses études en Allemagne et, en 1987, il se diplôme à l'université de Francfort en musicologie, histoire des arts et langues romanes. En 1982, il suit pendant un an des cours au Berklee College of Music de Boston, étudiant l'improvisation jazz avec Gary Burton et la composition pour musiques de films avec Jerry Goldsmith et David Raksin.
En 1985, lors de l'année européenne de la musique, il obtient une bourse d'études du « Centre Acanthes », qui lui permet d'étudier la composition musicale avec le renommé compositeur grec Iannis Xenakis, que Lohner considérera tout au long de sa vie comme son mentor[2].
Parallèlement à ses études, Lohner devient l'assistant du compositeur allemand Karlheinz Stockhausen en 1984. C'est d'ailleurs en travaillant sur l'opéra "Licht"[3] de ce dernier, à La Scala de Milan, qu'il est introduit au monde de l'audio-visuel. Quelques années plus tard, sur la recommandation de Stockhausen, Lohner se rend à Paris pour travailler comme conseiller musical et assistant réalisateur de Louis Malle, sur le film Milou en mai (1989-90, avec Michel Piccoli). S'ensuivent des participations en tant qu'apprenti à l'oratorio multimédia de Steve Reich The Cave (1990) et au projet théâtral Goethe Faust I+II (1990-1992) de Giorgio Strehler. L'engagement de Lohner dans les domaines de la musique et du théâtre contemporains ainsi que dans les films d'avant-garde lui valent l'attention de Frank Zappa, qui l'invite à venir travailler avec lui en Californie. Lohner collaborera avec Zappa jusqu'à la mort de ce dernier en 1993[4], lançant et coproduisant le dernier concert de Zappa, The Yellow Shark, l'album du même nom et l'album Civilisation, Phase III. Les deux albums sont le fruit d'une collaboration avec l'Ensemble Modern, groupe de musique contemporaine de Francfort.
De 1995 à 1997, d'importants musées européens vont accueillir les installations vidéos "raw material", imposant Lohner comme un artiste multimédia. Il continue cependant à se dédier à la composition et, avec l'aide de Hans Zimmer, il commence à composer des musiques de film, entrant ainsi à faire partie du Remote Control Productions en 1996. Depuis, Lohner partage son temps entre les deux disciplines.
Lohner vit et travaille à Los Angeles et à Berlin. Il est professeur associé à l'Académie de Musique et Théâtre de Zurich, maintenant ZHDK (Académie des Arts).
Media Art
[modifier | modifier le code]En 1989, Frank Zappa présente à Henning Lohner le cameraman Van Theodore Carlson pour réaliser "Peefeeyatko"[5],[6], un film artistique-biographique sur la vie et l'œuvre de Zappa. Du travail sur "Peefeeyatko" naît une longue collaboration artistique entre les deux, qui dure encore aujourd'hui. Le film contient d'ailleurs les premiers exemples de leur matériel vidéo.
L'activité artistique de Lohner et Carlson va être fortement influencée par le compositeur, artiste et philosophe John Cage, avec lequel ils travaillent au début des années 1990, réalisant sa dernière œuvre, one 11 and 103[7],[8],[9]. Ce « film sans sujet », comme le décrit John Cage, montre des mouvements de lumière dans une pièce vide, en noir et blanc, pendant 90 minutes. Le film n'est terminé que quelques jours avant la mort de John Cage, en .
En hommage à John Cage, Lohner et Carlson vont alors filmer The Revenge of the Dead Indians[10],[11],[12] (1993), un film écrit et réalisé selon le système de composition de Cage.
L'installation audio-visuelle raw material vol 1-11 (1995)[13] de Lohner et Carlson est exhibée en Europe lors d'importantes manifestations culturelles comme le Sonic Arts Festival de Rome, le Video Art Festival de Berlin, le Gemmente Museum de la Haye[14]. De tout le "raw material" rassemblé pendant plus de vingt ans de travail pour le cinéma et la télévision, Lohner extrait un catalogue d'images individuelles, appelées tout simplement "Moving Pictures". Chaque image est reproduite en boucle dans un cadre digital, à accrocher au mur comme un tableau. En dissociant l'image du contexte narratif d'un film, les "Moving Pictures" de Lohner et Carlson proposent un regard nouveau sur les images vidéo, transformant l'image elle-même en une véritable œuvre d'art. Les "Moving Pictures" sont présentées pour la première fois en 2006, dans la prestigieuse galerie Springer & Winckler à Berlin. Depuis, les œuvres de Lohner ont été exposées dans le monde entier, du Centre Pompidou[15] de Paris au musée Guggenheim de New York, en passant par le San Francisco Museum of Modern Art[16], le Gulbenkian Museum de Lisbonne, la Galleria Traghetto à Rome et à Venise, sans oublier la National Art Gallery of Malaysia à Kuala Lumpur, la Mira Art Collection de Tokyo, la Kunsthalle à Emden, et bien d'autres encore.
Musiques de films
[modifier | modifier le code]En 1996, Henning Lohner déménage à Los Angeles pour travailler comme compositeur de musiques de film aux studios Media Ventures (aujourd'hui Remote Control Productions)[17], fondés par le compositeur Hans Zimmer. Lohner commence en tant qu'apprenti de Hans Zimmer[18], travaillant sur des projets tels que Broken Arrow, Gladiator, La ligne rouge. Il compose ensuite les musiques additionnelles de films comme Spanglish et Le cercle, aboutissant à la collaboration des deux compositeurs allemands sur L'étoile de Laura, film d'animation allemand, ou Le Cercle 2, pour lequel Lohner reçoit 2 BMI Music Awards. À ce jour (2010), Lohner a composé la bande sonore de plus de 50 films.
Bien qu'étant l'un des rares compositeurs allemands d'Hollywood, Lohner travaille régulièrement en Allemagne, sur des films comme Der grosse Bagarozy (1999, de Bernd Eichinger), Sternenfaenger (2000, réalisé par Nico Caro pour la World Expo 2000), L'Étoile de Laura (2004), Kleiner Dodo (2007) et Bloch (2010, de Jan Schuette). Les musiques de Henning Lohner s'adaptent à plusieurs genres, des films pour enfants (la série L'Étoile de Laura) aux comédies romantiques ("Marcello Marcello"), drames ("Love comes lately"), comédies ("Incident au Loch Ness" de Werner Herzog) et films d'horreur ("Hellraiser : Deader", "Mimic: Sentinel", "Timber Falls", etc.). La nouvelle bande originale composée par Lohner pour le film muet classique Les Mains d'Orlac a été jouée à la Ghent Opera House, en Belgique, lors de l'International Film Festival en 2001, proposant une nouvelle approche à la fusion entre musique de concert et film.
Films
[modifier | modifier le code]Introduit à la télévision publique allemande par Stockhausen, en 1988 Lohner commence à produire et réaliser des documentaires culturels, principalement des portraits d'artistes influents et de scientifiques, comme le réalisateur Abel Ferrara, les scientifiques Edward Lorenz et Murray Gell-Mann, le philosophe Noam Chomsky, les peintres Ellsworth Kelly et Gerhard Richter[19], le styliste Karl Lagerfeld. Aujourd'hui, Henning Lohner a réalisé plus de 100 courts-métrages et 40 documentaires. En 1993, il a été sélectionné pour représenter l'Allemagne au "Input" International Television Conference. Outre que pour The Revenge of the Dead Indians et one 11 and 103, Lohner est principalement connu pour des films tels que The Alphabet of Shapes (1994, sur Benoît Mandelbrot et la Géométrie Fractale), Les Prairies de la Mer (1995, sur Jacques Cousteau et Louis Malle), Créer (ou crever) (titre original : Dennis Hopper: Spiel oder stirb, 2003, sur l'acteur, réalisateur et artiste Dennis Hopper), et "Ninth November Night" (2004, sur l'installation du peintre Gottfried Helnwein en commémoration du Reichskristallnacht, reconnu par l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences en 2005).
Récompenses et nominations
[modifier | modifier le code]- 2006 BMI Film Music Award pour Le Cercle 2
- 2006 BMI London Film Music Award pour Le Cercle 2
- 2005 Academy Award Shortlist, catégorie: Meilleur court documentaire pour Ninth November Night [21]
- 1994 Silver Apple Award al National Educational Film Festival of the USA pour one 11 and 103
- 1991 Nomination & Runner-Up au premier International Music Film Awards, Cannes, Frane
Filmographie (sélection)
[modifier | modifier le code] Comme compositeur[modifier | modifier le code]1994
1995
1998
1999
2000
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2010
| Comme réalisateur et producteur[modifier | modifier le code]1988
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
2000
2003
2004
Comme artiste multimédia[modifier | modifier le code]1991
1992
1993
1994
1995-1996
1996
1990-dato
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Notes et références
[modifier | modifier le code]- Who’s Who in the World 2005, New Jersey 2004, p. 1318.
- Interview with Xenakis, Computer Music Journal 10, Nr.4 1986, p. 48-53; Xenakis and the UPIC, Computer Music Journal 10, Nr.4 1986, p. 42-47; Xenakis Werkliste und Auswahlbibliographie, MusikTexte 13, 1986, p. 50-59.
- http://www.stockhausen.org/auswahl_von%20_filmen.pdf
- Barry Miles: Zappa a Biography, New York 2004, p. 368; Michael Gray: Mother! The Frank Zappa Story, Londres, 1993, p. 232.
- « Peefeeyatko (1991) - IMDb » [vidéo], sur imdb.com (consulté le ).
- International Visual Music Awards – Cannes, January 1992, nominated in Category: TV Programme – Classical Music Documentary
- Henning Lohner: Der Spielfilm 'one11 and 103' von John Cage. Ein persönlicher Entstehungsbericht, in: Mehr Licht, VVS Saarbrücken (Ed.), Berlin 1999, p. 123.
- (de) « Medien Kunst Netz / Cage, John : One11 and 103 », sur medienkunstnetz.de, Medien Kunst Netz, (consulté le ).
- Henning Lohner: The Making of Cage’s one11, in: Writings through John Cage’s Music, Poetry, and Art, David W. Bernstein and Christopher Hatch (Ed.), Chicago University Press 2001.
- « moderecords.com/catalog/197cag… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- World Wide Video Festival Catalogue (11/4 – 17/4 1994), Stichting World Wide Video Centre (Ed.), La Haye 1994, p. 101; Videofest 10.-20. Februar 1994 Mediopolis, Berlin e.V. (Ed.), p. 91; Das Medienkunstfestival des ZKM Karlsruhe 1995, Katalog der Ausstellungen und Veranstaltungen, Zentrum für Kunst und Medientechnologie Karlsruhe (Ed.), p. 78.
- Henning Lohner: Die Rache der toten Indianer. Zur Frage der Dokumentation als Kunstform, in: Bandbreite. Medien zwischen Kunst und Politik, Andreas Broeckmann, Rudolf Frieling (Ed.), Berlin 2004, p. 50-57.
- World Wide Video Festival Catalogue 1996, Stichting World Wide Video Centre (Ed.), The Hague, p. 219.
- Realismus. Das Abenteuer der Wirklichkeit. Christiane Lange and Nils Ohlsen (Ed.), Munich 2010, p. 107.
- http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Manifs.nsf /0/D3E99E41E162D407C12576D500398AD7?OpenDocument&sessionM=2.10&L=1
- « e-flux.com/shows/view/6207 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- More Music with Media Ventures, in: Keyboard. The World’s Leading Music Technology Magazine, avril 1999, p. 33; Die Magie der Filmmusik, in: Keyboards, mai 1999, p. 31; Du 754 – Augen zu, Film ab. Ein Handbuch zum Soundtrack, mars 2005, p. 2 4.
- Interview mit Henning Lohner, in: Keys, 7 juillet 2002, p. 100.
- Dietmar Elger: Gerhard Richter, Maler, Cologne 2002, p. 403, p. 404.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Henning Lohner » (présentation), sur l'Internet Movie Database