Henri Dominique Lallemand — Wikipédia

Henri Dominique Lallemand
Henri Dominique Lallemand
Le général de brigade Henri Dominique Lallemand.

Naissance
Metz, Moselle
Décès (à 45 ans)
Bordentown, États-Unis
Origine Drapeau de la France France
Arme Artillerie
Grade Général de division
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur
Famille François Antoine Lallemand, son frère aîné

Henri Dominique Lallemand, né le à Metz (Moselle) et mort le (à 45 ans) à Bordentown (New Jersey), est un général français de la Révolution et de l'Empire qui s'exile aux États-Unis sous la Restauration.

Origines familiales et jeunesse

[modifier | modifier le code]

Henri Dominique Lallemand naît le [1] à Metz, une place forte du royaume de France. Il est le fils d'un perruquier sur la place Saint-Louis et le frère cadet de François Antoine Lallemand[2]. Il reçoit une bonne éducation puisqu'il se présente au concours de la toute nouvelle École polytechnique, créée en 1794[Note 1], où il est admis à l'âge de 19 ans le 21 frimaire an V ()[3]. Il poursuit ensuite ses études à l'École d'application de Châlons-sur-Marne et ne tarde pas à devenir un officier distingué dans l'artillerie.

Officier de la Grande Armée

[modifier | modifier le code]

Henri Lallemand participe à toutes les guerres du Premier Empire, obtenant un avancement rapide grâce à ses talents et à sa bravoure. Il commandera plus tard les canonniers à cheval de la Garde impériale, introduisant dans ce corps des manœuvres novatrices. Le il est fait baron d'Empire[4]. Il fait ensuite la campagne de 1814, comme général de brigade, promu le . Nommé chevalier de l’ordre de Saint-Louis par Louis XVIII[5], il est mis à la retraite sous la Première Restauration.

Lors du débarquement de Napoléon Ier après son exil à l'île d'Elbe, Lallemand tente sans succès, avec son frère François et Charles Lefebvre-Desnouettes, de s'emparer du dépôt d'artillerie de La Fère. Arrêté près de Château-Thierry, il est alors conduit à la prison de Laon. Libéré lors de l'entrée de Napoléon dans Paris le , il reprend son service actif durant les Cent-Jours et est nommé général de division[5],[6],[Note 2]. À la bataille de Waterloo, il est blessé à la tête de l'artillerie de la Garde. Il suit ensuite l'armée sous les murs de Paris, puis au sud de la Loire[5].

Henri Lallemand décide alors d'embarquer pour les États-Unis, où il apprend sa condamnation à mort par contumace le [7].

L'exil sous la Restauration

[modifier | modifier le code]

Aux États-Unis, Henri Lallemand fait partie de l'entourage du prince Joseph Bonaparte, et fréquente la bonne société de Philadelphie. Le il épouse en l'église Saint-Augustin (en) Henriette Girard[2],[6], âgée de 18 ans, nièce d'un riche négociant nommé Stephen Girard[Note 3], d'origine française et établi à Philadelphie. Les relations de Stephen Girard avec Joseph Bonaparte font croire un moment aux réfugiés français que quelque grande entreprise en faveur du frère de l'Empereur se prépare dans l'ombre et qu'on compte sur eux pour la mettre à exécution : ils furent cruellement détrompés[5].

Henri Lallemand aurait pu se contenter alors d'une existence de luxe à Philadelphie, mais il préfère rejoindre au Texas, en 1819, son frère François Antoine pour l'aider à monter le projet du Champ d'asile et se lance dans cette aventure jusqu'à la déconfiture. Moins compromis que son frère dans des affaires de banqueroute liées à cette entreprise, il retourne ensuite à la Nouvelle-Orléans pour y écrire un traité d'artillerie. Enfin, sa santé vacillant, il revient dans le New-Jersey et meurt le à Bordentown à l'âge de 45 ans[8],[Note 4]. Stephen Girard lui fait construire un caveau dans le cimetière de Philadelphie.

Grâce à un legs de 20 000 $ de son oncle mort en 1831, Caroline, la fille unique de Henri et de Henriette, peut recevoir une bonne éducation ; elle épouse ensuite le comte de Saint-Marsault[2] et vient s'établir en France.

Distinctions

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. La Convention crée le 7 vendémiaire an III () l'École centrale des travaux publics qui est renommée « École polytechnique » par la loi du 15 fructidor an III ().
  2. Le grade de lieutenant-général devient le celui de général de division ; puis redevient, durant la Première Restauration, lieutenant-général. Il disparaît à nouveau pendant les Cent-Jours, mais réapparut à la suite de la Seconde Restauration, il disparaît définitivement en 1848.
  3. Stephen Girard était devenu, d'après Forbes 2008, le 21e homme le plus riche des États-Unis de tous les temps avec l'équivalent de 99,5 milliards de dollars
  4. La plupart des biographies d'Henri Lallemand et son dossier de la Légion d'honneur[9] indiquent un décès à Bordentown. Une autre source le fait naître non pas le 18, mais le , et mentionne un décès à Philadelphie[10].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Acte de naissance, AD 57, Metz, St-Simplice, BMS 1774-1778 (vue 265/352) [lire en ligne]
  2. a b et c Guillaume de Tournemire, « Dominique Lallemand », sur le site de généalogie Geneanet (consulté le ).
  3. Henri Dominique Lallemand (X 1796 ; 1777-1823) [lire en ligne]
  4. a et b Liste des membres de la Noblesse impériale [lire en ligne]
  5. a b c d et e Charles Mullié 1851, p. 152
  6. a et b Napoléon et le rêve américain [lire en ligne]
  7. Extrait d'un jugement militaire (condamnation à mort par contumace) [lire en ligne]
  8. Christian Marbach, En Louisiane, Bulletin no 38 de la SABIX, mai 2005 [lire en ligne]
  9. a b c et d « Cote LH/1450/49 », base Léonore, ministère français de la Culture
  10. Liste des généraux mosellans du consulat et de l'empire sur patrimoines.lorraine.eu

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Liens externes

[modifier | modifier le code]