Henry Le Tonnelier de Breteuil — Wikipédia

Henry Le Tonnelier de Breteuil
Illustration.
Fonctions
Député français

(6 ans, 11 mois et 8 jours)
Élection 4 octobre 1885
Réélection 22 septembre 1889
Circonscription Hautes-Pyrénées
Législature IVe et Ve (Troisième République)
Groupe politique Union des Droites
Successeur Jean-Jacques Alicot

(3 ans, 11 mois et 20 jours)
Élection 14 octobre 1877
Circonscription Hautes-Pyrénées
Législature IIe (Troisième République)
Groupe politique Union des Droites
Prédécesseur Jean-Jacques Alicot
Successeur Jean-Jacques Alicot
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance 9e arrondissement de Paris
Date de décès (à 69 ans)
Lieu de décès Paris

Henry Le Tonnelier (Henri Charles Joseph), huitième marquis de Breteuil, est un homme politique français né le et mort le , à Paris. Ami personnel du roi d'Angleterre Édouard VII, il a été l'un des promoteurs de l'Entente Cordiale.

Portrait de Henry enfant avec son frère et sa mère, par Dubufe.

Fils aîné du marquis Alexandre de Breteuil (fils d'Achille Le Tonnelier de Breteuil), officier d'ordonnance du ministre de la Guerre et conseiller général de Seine-et-Oise, et de Charlotte-Amélie Fould (fille d'Achille Fould), il suit l'exemple de son père et embrasse d'abord la carrière militaire à sa sortie de Saint-Cyr, comme sous-lieutenant au 5e régiment de hussards. En 1870, il est au 5e escadron du 5e hussards[1], avant d'être détaché comme aide de camp du général Brahaut : il est nommé capitaine et reçoit la Légion d'honneur pendant la guerre franco-allemande de 1870, avant de démissionner.

Député monarchiste des Hautes-Pyrénées en 1877, il fut à la Chambre des Députés le porte-parole du comte de Paris. Il démissionna en 1892 parce que ce dernier refusait, en dépit des conseils du Pape, de se rallier à la République. Malgré ses idées, il fut l'ami de Gambetta et de Clemenceau.

Apôtre d'une Europe unie face à l'Allemagne, il consacra tous ses efforts à mettre sur pied la Triple-Entente, en mettant à profit ses liens personnels avec la famille royale d'Angleterre et la famille impériale russe. À la fin du Second Empire, il était notamment devenu l'ami du prince de Galles, futur Édouard VII, qui l'invitait fréquemment à Sandringham et à Windsor, et à qui il fit rencontrer Gambetta en 1881.

Breteuil plaide dès 1887 pour la création d'un grand comité conservateur pour imiter le parti tory dans une recherche de l'électorat populaire. Il rentre dans l'alliance royaliste avec le boulangisme le 30 mars 1888, malgré son mépris pour Georges Boulanger qu'il a connu à Saint-Cyr. Il demande à Maurice de Hirsch 200 000 francs pour financer les partielles d'avril 1888 tout en restant lucide sur la nature de Boulanger[2].

L'Entente Cordiale entre la France et la Grande-Bretagne en 1904, et la Triple-Entente en 1907, couronnèrent les efforts diplomatiques français.

Il épousa d'abord Constance de Castelbajac, fille de l'écuyer de l'impératrice Eugénie et petite-fille du général de Castelbajac[3], dont il aura une fille. Devenu veuf en 1886[4], il se remaria avec une Américaine, Marcellite Garner en 1891, belle-sœur de Sir William Gordon-Cumming (en), d'où deux fils (dont l'un épousera l'actrice Moussia Bielinnko). La fortune de celle-ci lui permit de transformer le château de Breteuil et de faire édifier par Ernest Sanson, en 1902, un hôtel particulier (appelé aujourd'hui hôtel de Breteuil, abritant l'ambassade de l'Irlande) situé au 12, avenue Foch, à l'angle de la rue Rude, pour lequel il quitta sa résidence du 28 rue François-Ier. En 1912, il y accueillit le jeune prince de Galles, futur Édouard VIII, durant son séjour de plusieurs mois à Paris.

Il mourut en 1916, dans son hôtel de Breteuil, moralement brisé par la Première Guerre mondiale, qui réduisait à néant ses rêves d'équilibre européen.

Caricature de Henri de Breteuil par Pépin, dans Le Grelot du 28 août 1892.

Il a inspiré à Marcel Proust le personnage du marquis de Bréauté « qui ne fréquentait que des altesses, mais se moquait d'elles et ne rêvait que de vivre dans les musées »[5].

Il a composé un Journal retrouvé dans les archives familiales par son fils et publié, pour la partie concernant les années 1886 à 1889, par son petit-fils Henri-François en [6].

Il était membre du comité de la Société des Steeple-Chases de France.

  • Journal secret (1886-1889), Paris, Mercure de France, coll. « Le temps retrouvé », 2007, rééd. 2024

Notes et références

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  1. Castillon de Saint Victor, Historique du 5e Hussards, Paris, 1898
  2. Bertrand Joly, Aux origines du populisme : histoire du boulangisme, Paris, CNRS Éditions, , 600 p. (ISBN 978-2-271-13972-6), p. 377-378
  3. Son Journal a été publié par Éric Mension-Rigau (Journal de Constance de Castelbajac, marquise de Breteuil - 1885-1886, Paris, Perrin, 2003 – (ISBN 2-262-02055-8)).
  4. La marquise de Breteuil est morte de phtisie.
  5. Hannibal de Breauté a les mêmes initiales, HB, qu'Henry de Breteuil.
  6. Lire un commentaire [1] sur le blog de François-Xavier Brunet, "Le cours des choses".

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Bibliographie

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Liens externes

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