Henry de Pène — Wikipédia

Henry de Pène
Pène photographié par l’atelier Nadar.
Fonction
Rédacteur en chef
Le Gaulois
à partir du
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Henri PèneVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Némo, B. Loustalot, Mané, Popinot, L. Desmoulins, Jean Raimond, Henri Desroches, Frédérick, H. de Nauheim, Elmire, Monsieur Maxime, Ch. Demailly, Baron GrogVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Rue Taitbout (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activités
Rédacteur à
L'Événement, Le Figaro, Le Gaulois, Paris-Journal (d), Gazette des étrangers (d), Le Nord, L'Indépendance belge, Le ConstitutionnelVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Idéologie
Distinctions

Henry Pène, dit Henry de Pène, né le à Paris 1er et mort le à Paris 9e, est un journaliste et romancier français[1].

Fils de Caroline Delatte[a] et de Dominique-Achille Pène[b], propriétaire des mines de cuivre de Banca et entrepreneur de travaux publics à Paris, dont il a créé le quartier de la Boule-Rouge, Henry de Pène, après de brillantes études au collège Rollin a fait son droit, tout en s’adonnant à la peinture.

Lancé dans le journalisme à la suite de la révolution de 1848, ses ardentes convictions royalistes l’ont conduit à attaquer la République jusqu’à la fin de sa vie. Secrétaire de rédaction au journal royaliste l’Opinion publique, au moment du coup d’État de 1851, il a été, au début du Second Empire, l’initiateur du journalisme mondain en rédigeant, pour le Nord et l'Indépendance belge, des courriers parisiens informant le public des choses et les gens de la haute société. Il a également créé la Gazette des étrangers (d), devenue Paris, qui n’a pas eu de succès.

En , le jeune écrivain entre au Figaro hebdomadaire, alors dirigé par Hippolyte de Villemessant, où il signait ses chroniques du pseudonyme de « Nemo ». En , il a fondé, avec Edmond Tarbé, le Gaulois. Tarbé en était le directeur, et Pène le rédacteur en chef. À la séparation des deux associés, Tarbé a gardé le Gaulois tandis que Pène s’en allait créer le Paris-Journal pour succéder à Paris[c]. Il a collaboré à L’Événement avec le fils de Victor Hugo, puis à diverses publications.

On lui doit également des chroniques, des romans, notamment les Mémoires d’une femme de chambre, et une biographie du « comte de Chambord ». Doué d’une facilité d’écriture remarquable, il ne raturait jamais un manuscrit et était capable de rédiger un journal entier à lui tout seul. Il a, pour cette raison, eu recours à moult noms de plume : Némo, Mané au Figaro et à l’Indépendance belge, Elmire, Popinot, Monsieur Maxime, Ch. Demailly et Baron Grog au Gaulois, B. Loustalot au Paris-Journal, Henri Desroches au Constitutionnel et Frédérick, puis H. de Nauheim à la Revue européenne[3], Dorante à la Gazette des étrangers[d], L. Desmoulins[4].

Homme d’honneur, il a eu, à la suite d’un écho paru dans le Figaro du [e], un double duel retentissant avec deux officiers, dont il est sorti grièvement blessé. À la lecture de sa chronique, un officier du 9e chasseurs, en garnison à Amiens, du nom du Courtiel, l’a provoqué en duel. Lors du duel, au Pecq, Courtiel a été atteint assez gravement à l’avant-bras, dès la première reprise. C’est alors qu’emporté par la colère, un de ses témoins du nom de Hyenne, officier comme lui, a provoqué directement un second duel accepté par Pène, malgré l’énergique opposition de ses témoins, qui, cette fois eut moins de chance, tombant frappé de deux coups d’épée successifs, dont l’un dans la région du cœur. Resté une heure étendu sur l’herbe, il dit au commissaire de police accouru sur les lieux, en revenant à lui : « Le combat a été loyal. » Resté quinze jours entre la vie et la mort, il a dû en grande partie son salut au dévouement de sa femme. À peine rétabli, il se remettait au travail.

Farouchement hostile à la Commune de Paris, il est au nombre des manifestants des « Amis de l'Ordre » du tentant d'empêcher la tenue des élections municipales pour le conseil de la Commune, ce qui lui vaut de recevoir une balle à l’aine, lors de la manifestation, rue de la Paix, qui fera quinze morts et une dizaine de blessés parmi les manifestants lorsque les Gardes nationaux tireront sur les manifestants[5]. En 1886, il s’est essayé au roman, avec Trop Belle et, plus tard, Née Michon, toutes deux lauréates du prix de Jouy de l’Académie. Au moment de sa mort, il achevait un nouveau roman intitulé Demi-Crimes, dont le manuscrit allait être livré à la Revue des Deux Mondes[6].

Ayant accepté sous bénéfice d’inventaire, en 1866, la succession de son père à la suite d’affaires malheureuses, il a ensuite durement travaillé pour rembourser les créanciers, comme rédacteur en chef au Gaulois jusqu’à sa mort, des suites d’une maladie de foie dont il souffrait depuis longtemps et qui s’est compliquée d’une congestion pulmonaire[7]. Il a eu recours à plusieurs pseudonymes : Némo, B. Loustalot, Manè, Popinot, Desmoulins.

Ayant conservé un certain attachement pour la province d’origine de sa famille paternelle, en Béarn, il s’est aussi fait appeler « Henry de Pène d’Argagnon », du nom du château d’Argagnon qu’y possédait son père. Il avait épousé, à Paris, en 1855, Louise-Adélaïde dite « Adèle » de Mauret (1827-1901).

« homme d’esprit, dont les traits d’esprit avaient des ailes et pas de venin[8]Jules Claretie

Historiographe complet de son temps[9]Henry Fouquier

le nom de gentilhomme de lettres qu’on lui a donné n’a pas été usurpé[7]. — Gaston Jollivet »

Notes et références

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  1. v. 1804-1855
  2. 1794-1866.
  3. Par la suite, après diverses transformations, Paris-Journal a fusionné avec le Gaulois en un seul périodique, avec Arthur Meyer comme directeur et Pène comme rédacteur en chef[2].
  4. Pseudonyme partagé avec Charles Coligny, Hector de Callias et Henri Delaage[3].
  5. « Mme la marquise de Boissy, qui recevait chez elle, le même soir, a terminé chez les Gunsburg, avec son monde, qu’elle a amené. Progrès sensible ! Il n’y avait plus l’inévitable sous-lieutenant en uniforme, arrachant les dentelles avec ses éperons, opérant des razzias sur les plateaux ; la plaie, l’inévitable plaie des salons qui commencent. On l’invite une fois, jamais deux. Le premier acte des salons qui ont fait leurs dents, c’est de se débarrasser de lui. À peine marchent-ils qu’ils l’envoient au diable, comme fit Sixte-Quint pour ses béquilles après l’élection. »

Références

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  1. Octave Feuillet, « H. de Pène romancier et journaliste », Le Gaulois, Paris, no 1978,‎ , p. 1 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  2. « Henry de Pène », L’Univers illustré, Paris, Levy, vol. 31, no 1715,‎ , p. 71-2 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  3. a et b Edmond-Antoine Poinsot, Dictionnaire des pseudonymes, Paris (lire en ligne), p. 123.
  4. Charles Joliet, Les Pseudonymes du jour, Paris, Édouard Dentu, , 148 p. (lire en ligne), p. 53.
  5. « Les Derniers Jours de H. de Pène », Le Gaulois, Paris, no 1977,‎ , p. 1 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  6. Hippolyte Lafaurie, « Henry de Pène », Revue de Béarn, Navarre et Lannes : partie historique de la Revue des Basses-Pyrénées et des Landes, Paris, t. 5,‎ , p. 215-7 (lire en ligne, consulté le ).
  7. a et b Gaston Jollivet, « M. Henry de Pène a succombé… », Le Figaro, Paris, vol. 34 3e série, no 27,‎ , p. 1 ([bpt6k280287b/f1 lire en ligne] sur Gallica, consulté le ).
  8. Jules Claretie, « H. de Pène chroniqueur », Le Gaulois, Paris, no 1978,‎ , p. 1 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  9. Henry Fouquier, « H. de Pène critique », Le Gaulois, Paris, no 1978,‎ , p. 1 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).

Liens externes

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