Hervé Kempf — Wikipédia
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Hervé Kempf, né en 1957 à Amiens, est un journaliste et écrivain français. Ancien journaliste de Courrier international, de La Recherche et du Monde[n 1], il est l'actuel directeur de la rédaction de Reporterre[1].
Biographie
[modifier | modifier le code]Élève au lycée Henri-IV[2] avant d'être diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris, section Service public, en 1982[3], il travaille tout d'abord en tant qu'associé à la radio pirate Radio Cocktail, à Paris, puis est cofondateur de la radio Je t'aime FM[2]. Il travaille également comme journaliste à Radio Alligator, à Montpellier, puis entre en 1985 à Science et Vie Micro.
Le choc de la catastrophe de Tchernobyl le pousse à se consacrer aux questions écologiques[4]. Il participe à la création du site Reporterre en 2007[5], dont il est le rédacteur en chef, et de Le magazine de l'environnement en 1989. Il travaille aussi à l'émission télévisée Sauve qui Veut (France 2) au sein de l'agence CAPA (1991-1992), assure la rubrique « Sciences » du Courrier international (1992-1995), puis les rubriques « Technologie » et « Écologie » du magazine La Recherche (1995-1998).
Enfin, il entre au quotidien Le Monde en 1998 pour couvrir le domaine environnemental, notamment les sujets relatifs aux négociations climatiques et aux organismes génétiquement modifiés. Lors de la crise suscitée en 2003 par la parution du livre de Pierre Péan et Philippe Cohen, La Face cachée du Monde, il considère cette attaque comme un symptôme de la crise d'une presse détachée des intérêts du peuple[6]. Il est alors élu au conseil de gérance de la Société des rédacteurs du Monde entre 2003 et 2006[7], sur la base d'une position critique à l'égard de la direction de l'époque. En , il crée la chronique hebdomadaire « Écologie » du quotidien et en assure la rédaction.
Se disant victime de censure, accusant sa direction de « réticence » à suivre l'affaire relative au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes[8],[9],[10], il quitte le quotidien Le Monde le [11],[2]. Sa présentation des faits est contestée par certains journalistes du quotidien du soir, et est jugée discutable par Marianne, qui comptabilise « une trentaine de papiers traitant de Notre-Dame-des-Landes sur la période désignée par Hervé Kempf »[12],[2].
Prises de position
[modifier | modifier le code]Hervé Kempf se définit en 2009 comme « objecteur de croissance »[13]. Il s’oppose à l'ingénieur polytechnicien Jean-Marc Jancovici et l’économiste Alain Grandjean (cofondateurs du cabinet de conseil spécialisé dans la stratégie carbone Carbone 4) sur la manière de résoudre la crise climatique et environnementale[14].
En , il refuse la Légion d'honneur proposée par la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal[15],[16].
En octobre 2019, il annonce qu'il n'ira plus sur la chaîne CNews, tant qu'Éric Zemmour, condamné pour provocation à la haine religieuse le 17 septembre et auteur d’un discours jugé antimusulmans lors de la convention de la droite dix jours plus tard, y sera[17].
Le , il cosigne une tribune appelant à « l'union des gauches et des écologistes, maintenant ! »[18].
Parutions et apparitions
[modifier | modifier le code]Ouvrages
[modifier | modifier le code]- L'Économie à l'épreuve de l'écologie, Paris, Hatier, (ISBN 2-218-04389-0)
- La Baleine qui cache la forêt : enquêtes sur les pièges de l'écologie, Paris, La Découverte, (ISBN 2-7071-2324-2)
- La Révolution biolithique : humains artificiels et machines animées, Paris, éditions Albin Michel, coll. « Sciences d'aujourd'hui », (ISBN 2-226-10032-6)
- Coup de chaud sur la planète : Les dérèglements climatiques, Paris, éditions J'ai Lu, (ISBN 2-290-31093-X)
- La Guerre secrète des OGM, Paris, éditions du Seuil, (réimpr. 2007) (ISBN 9782757804186)
- Gaza : la vie en cage (photogr. Jérôme Equer), Paris, éditions du Seuil, (ISBN 2-02-079075-0)
- Comment les riches détruisent la planète, Paris, éditions du Seuil, (ISBN 9782020896320) ; sortie en poche en 2009 (ISBN 2757812165)
- Pour sauver la planète, sortez du capitalisme, Paris, éditions du Seuil, (ISBN 9782020975889)
- L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie, Paris, éditions du Seuil, (ISBN 9782021028881)
- Fin de l'Occident, naissance du monde, Paris, éditions du Seuil, (ISBN 978-2-02-108463-4) ; traduit en coréen et en hongrois
- Notre-Dame-des-Landes, Paris, éditions du Seuil, (ISBN 978-2-02-115654-6)
- Tout est prêt pour que tout empire. 12 leçons pour éviter la catastrophe, Paris, éditions du Seuil, (ISBN 978-2-02-134901-6)
- Hervé Kempf (dir.) et collectif, L'Écologie du XXIe siècle, Seuil, (ISBN 978-2021443264)
- Que crève le capitalisme : Ce sera lui ou nous, Seuil, , 128 p. (ISBN 978-2-02-146141-1, lire en ligne)
- Le nucléaire n'est pas bon pour le climat, Seuil/Libelle, , 60 p. (EAN 9782021512922).
- Comment les riches ravagent la planète, Seuil, , 128 p. (EAN 9782021552508).
Vidéographie
[modifier | modifier le code]- Les Fins du monde. 4, Les colères de la terre, VHS, Arcueil : Sciences frontières, 1992
Apparitions
[modifier | modifier le code]Il est intervenu à plusieurs reprises dans l'émission Là-bas si j'y suis sur France Inter en 2007[19], 2009[20], 2011[21], puis sur le site en ligne de l'émission en 2020[22].
Hervé Kempf est représenté dans une interview de la bande dessinée Saison brune, parue en 2012.
Il apparaît également dans le film En quête de sens, sorti en 2015 ainsi que dans le film Lettre à G. - Repenser la société avec André Gorz.
Entretiens
[modifier | modifier le code]- « Hervé Kempf : "On redécouvre ce qu’est la politique" », Ballast, (lire en ligne).
- « Nuit Debout a été une école de la politique », Gazette debout, [23].
- « Tout est prêt pour que tout empire, mais tout peut aussi se retourner », Imagine, [24].
Récompenses
[modifier | modifier le code]- 2009 : prix du Livre Environnement pour Pour sauver la planète, sortez du capitalisme, décerné par la Maison de la Nature et de l'Environnement de l'Isère et la FNAC Grenoble[25]
- 2012 : prix Reporters d'espoir, catégorie Environnement, pour une enquête sur les économies d'énergie[26]
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Dont il était élu au conseil de gérance de la société des rédacteurs.
Références
[modifier | modifier le code]- « Les femmes et les hommes de Reporterre », sur reporterre.net (consulté le ).
- « [Extrait] Qui est Hervé Kempf, le rédacteur en chef de "Reporterre", le "média de l'écologie" », sur Marianne (consulté le ).
- « Sciences Po Alumni », sur sciences-po.asso.fr (consulté le ).
- « #68 - Médias : pourquoi parle-t-on si peu du climat ? Hervé Kempf » (consulté le )
- Hervé Kempf, « Le jour où Reporterre a largué les amarres », Reporterre, (lire en ligne, consulté le ).
- Hervé Kempf, « Crise de la presse, ère du soupçon, malaise social », sur Le Monde, .
- Alexandra Guyard, « "Des réformateurs sages" », sur tempsreel.nouvelobs.com, .
- « Le journaliste Hervé Kempf, censuré par Le Monde ? », sur lexpress.fr, .
- David Medioni, « Écologie : Kempf quitte Le Monde », sur arretsurimages.net, .
- Pascal Galinier, « Verts de rage », sur lemonde.fr, .
- Hervé Kempf, « Adieu Le Monde, vive Reporterre », sur reporterre.net, ,
- « La Société des rédacteurs du «Monde» regrette les propos d'Hervé Kempf », sur Libération (consulté le ).
- « EXCLUSIF : Hervé Kempf : « Je suis un objecteur de croissance » », sur reporterre.net, .
- Laure Noualhat, « Passer du rouge au vert », sur Libération, (consulté le ).
- Louis Hausalter, « Légion d’honneur : Ségolène Royal vertement épinglée par un journaliste », Marianne, (consulté le )
- Hervé Kempf, « Non merci, Mme Royal, je ne veux pas de la Légion d'honneur », Reporterre, (lire en ligne, consulté le ).
- Service Checknews, « Qui sont les personnalités qui ont décidé de boycotter Eric Zemmour et CNews ? », sur Libération.fr, (consulté le ).
- « « L’union des gauches et des écologistes, maintenant ! » : l’appel de 350 personnalités du monde politique, intellectuel, militant et artistique » , Le Monde, (consulté le ).
- [ Interview sonore : Comment les riches détruisent la planète.] Émission Là-bas si j'y suis, 2007.
- [ Interview sonore : Pour sauver la planète, sortez du capitalisme.] Émission Là-bas si j'y suis, 2009.
- [ Interview sonore : L’oligarchie ça suffit : vive la démocratie !.] Émission Là-bas si j'y suis, 2011.
- « QUE CRÈVE LE CAPITALISME ! | Entretiens », sur Là-bas si j'y suis
- « Hervé Kempf : "Nuit Debout a été une école de la politique" - Gazette Debout », sur Gazette Debout, (consulté le ).
- « Hervé Kempf « Tout est prêt pour que tout empire, mais tout peut aussi se (…) », sur imagine-magazine.com, (consulté le )
- « Prix du livre Environnement : Hervé Kempf fait coup double », sur sillon38.com (consulté le ).
- « 11 journalistes reçoivent le Prix Reporters d’Espoirs 2012 », sur reportersdespoirs.org, .
Annexes
[modifier | modifier le code]Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Site Reporterre, articles rédigés par Hervé Kempf dans la revue qu'il a créé et qu'il dirige
- Article multimédia proposant une présentation Audio par Hervé Kempf de son livre intitulé L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie diffusé le lundi par Passerellesud.org, média libre de l'écologie politique : Hervé Kempf : L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie
- Biographie et actualités, Radio France
- « L’« anticapitalisme » d’Hervé Kempf à Jean-Claude Guillebaud » par Thierry Discepolo,
- Louis Nadau, Du "Monde" à "Reporterre" : Hervé Kempf, radicalement vôtre, marianne.net, 10 novembre 2022