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Hirsch Barenblat
Biographie
Naissance
Activité

Henryk Hirsz Hanoch Barenblat, né en 1914 à Będzin et mort à une date inconnue, est un musicien et chef d’orchestre israélien d'origine polonaise, connu pour avoir été le chef de la police juive du ghetto de Będzin, et pour les procès qui l’ont mis en accusation en Pologne et en Israël.

Hirsch Barenblat étudie le piano au conservatoire de musique de Silésie, à Katowice. De 1953 à 1956, il est tuteur et chef d’orchestre à l’opérette d’État de Gliwice. Il travaille aussi dans un théâtre d’Ostrava. En 1955, il est décoré de la médaille du 10e anniversaire de la république populaire de Pologne.

Il émigre en Israël en 1958 et occupe la place de chef d’orchestre de l’opéra national d'Israël. En 1960, il est chef d’orchestre dans un théâtre de Cologne. Lorsqu’un ancien habitant du ghetto le reconnait lors d’un opéra, il est mis en accusation. Il est condamné en 1963 en première instance pour avoir livré des Juifs du ghetto aux nazis pour exécution, et pour avoir assuré la surveillance des Juifs destinés à la déportation. Ces procès se terminent par un acquittement, obtenu devant la cour suprême d'Israël en août 1964, qui constate des preuves insuffisantes. Il effectue trois mois de prison pour une condamnation à cinq ans[1],[2].

Le verdict en appel de la cour suprême d’Israël est similaire à celui du procès en appel de Kastner : il est établi que Barenblat a agi ainsi dans l’espoir de sauver sa vie et celles de ses proches. La collaboration avec les nazis est avérée, et la loi de Châtiment des Nazis et des collaborateurs nazis de 1950 s’applique. Mais les trois juges de la Cour suprême, Yitzhak Olshan, Moshe Landau et Haïm Cohen, font preuve d’empathie envers un homme placé devant des choix moraux impossibles, et désapprouvent le jugement de première instance, basé sur une stricte moralité. Dans l’opinion rédigée de Landau, il juge « hypocrite et arrogant — de la part de personnes qui ne sont pas trouvés dans cette situation et de ceux qui ont réussi à s’échapper — d’utiliser cette réalité pour critiquer les "petites gens" qui ont échoué à s’élever à ces standards moraux élevés alors qu’ils étaient à la merci d’un régime dont le premier but était justement de leur faire perdre leur humanité ». Il considère également normal qu’un homme se soucie plus de lui-même et de ses proches, et que les lois ne sont pas faites pour juger de purs héros, mais des humains normaux avec des faiblesses normales[3].

  1. Eddy Portnoy, « Conductor of Israel National Opera Guilty of Nazi Collaboration », sur Forward.com, (consulté le )
  2. « Les Israéliens sont absous de leur aide aux nazis ; la Cour annule la condamnation d’un ancien assistant polonais de la Gestapo » [« Israeli absolved of help to Nazis; Court Reverses Conviction of Ex-Polish Gestapo Aide »], New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Michal Shaked, « The Unknown Eichmann Trial: The Story of the Judge », Holocaust and Genocide studies, vol. 29, no 1, printemps 2015, p. 1-38.
  • Avihu Ronen, Hadas Agmon & Asaf Danziger (2011) "Collaborator or Would-Be Rescuer? The Barenblat Trial and the Image of a Judenrat Member in 1960s Israel" Yad Vashem Studies
  • (en) Dan Porat, Bitter Reckoning: Israel Tries Holocaust Survivors as Nazi Collaborators, Harvard University Press, , 187–212 p. (ISBN 978-0-674-24313-2), « Absolving Ordinary Functionaries »