Idrisse Doursan — Wikipédia

Idrisse Doursan
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Idrisse Doursan, né vers 1914 près de Bongor au Tchad, mort le à Abéché au Tchad, est un sous-officier tchadien qui s'est illustré au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Il rallie en les rangs de la France libre, et prend part à la campagne d'Érythrée, où il se distingue particulièrement au combat de Kub Kub où sa vaillance est remarquée, puis à la bataille de Keren. Il est fait compagnon de la Libération en par Charles de Gaulle qui lui remet personnellement la croix de la Libération. Il participe ensuite à la campagne de Syrie, à la guerre du Désert et à la bataille de Bir Hakeim. Après la guerre, il sert dans la Garde nationale du Tchad.

Idrisse Doursan est né vers 1914 à Makayan près de Bongor dans le Tchad[1], à proximité de la frontière avec la Cameroun[2].

Premières armes

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À Koro Toro, Idrisse Doursan s'engage volontairement dans le régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (« RTST »), et se trouve versé dans la 7e compagnie de ce régiment. Il effectue ses premières armes en opérations le et continue la campagne jusqu'au [1]. Il devient caporal le . Après le début de la Seconde Guerre mondiale, il devient sergent le [1].

Combats pour la France libre

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Photo d'une rangée de soldats africains présentant les armes
Le BM3 d'Idrisse Doursan à Kub Kub où il s'est distingué.

Le jour où le Tchad se rallie à la France libre, le , Idrisse Doursan choisit de continuer lui aussi la lutte, en réponse à l'Appel du 18 Juin du général de Gaulle. Il est nommé au bataillon de marche no 3 (« BM3 ») dès sa création au Tchad, en , dans la 10e compagnie de ce bataillon[1].

Le BM3 part pour l'Érythrée, pour y aider les Britanniques[2]. Le sergent Doursan participe ainsi avec son bataillon à la campagne d'Érythrée, de jusqu'en mai suivant. Au cours de cette campagne, il se distingue particulièrement le à Kub Kub, ce qui lui vaut d'être cité à l'ordre de la brigade pour sa vaillance[1],[2]. Il participe ensuite aux durs combats de la bataille de Keren, du 14 au [1],[2].

Photo du général de Gaulle s'adressant à une rangée d'une vingtaine de militaires au garde-à-vous devant le front des troupes
Charles de Gaulle devant les nouveaux compagnons, dont Doursan, le 26 mai 1941.

Après ces combats en Érythrée, Idrisse Doursan embarque le à Massaoua, et arrive à Suez le , puis le 10 en Palestine, à Qastina. C'est là qu'il est fait compagnon de la Libération par le général de Gaulle, qui lui remet lui-même la croix de la Libération[1], le [3]. Doursan est un des onze militaires africains ayant reçu cette distinction[3].

Toujours avec le BM3, il participe ensuite à la campagne de Syrie contre les forces vichystes du au . Il est promu sergent-chef le [1],[3].

Idrisse Doursan prend part ensuite à la Guerre du Désert, notamment à la bataille de Bir Hakeim en mai-. Il est fait prisonnier au cours de cette bataille, mais libéré dès le lendemain par les Anglais[1],[2]. Après Bir Hakeim, son bataillon est dirigé vers le Tchad en passant par le Soudan[1].

Parvenu au Tchad en , Doursan est nommé de nouveau au RTST le . Sa compagnie, la 9e, devient le bataillon de marche no 15 (« BM 15 »). Avec son nouveau bataillon, il passe par le Nigéria et l'Afrique-Équatoriale française pour gagner l'Afrique du Nord, où il arrive le . Il est ensuite affecté le au 3e régiment de tirailleurs sénégalais, où il est encore à la fin des hostilités[1].

Après-guerre

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À la fin de la Seconde Guerre mondiale le , Idrisse Doursan se réengage pour trois ans. Il est affecté en Tunisie puis au Maroc, et prend sa retraite en 1948 comme adjudant[1],[2].

Ensuite incorporé dans la Garde nationale du Tchad, il y sert comme adjudant-chef. Il est officier de liaison pour la garde nationale, dans le département tchadien de Ouaddaï et dans celui de Biltine[1].

Idrisse Doursan meurt à Abéché, au Tchad, le . Il est enterré au cimetière militaire d'Abéché[1].

Barrières, carrière limitée

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Pour Eric T. Jennings et d'autres historiens, l'itinéraire d'Idrisse Doursan montre bien les barrières auxquelles se heurtent nombre de combattants africains[3],[4]. Concernant Doursan, sa valeur et ses mérites ne l'ont pas empêché d'être écarté du théâtre d'opérations européen[3]. Surtout, comme la plupart des sous-officiers africains, il n'est pas devenu officier, contrairement à Georges Koudoukou dont le cas fait figure d'exception[3],[4].

Il n'existe d'ailleurs pas de portrait connu représentant Idrisse Doursan. L'ordre de la Libération a lancé un appel pour trouver sa photographie et celle de dix-neuf autres compagnons[5].

Décorations

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Photo d'une plaque noire avec des rangées de noms en lettres d'or
« I. Doursan » à la lettre D sur la plaque en hommage aux Compagnons, musée de l'Armée, Paris.

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i j k l m et n Trouplin, Dictionnaire des compagnons de la Libération, 2010.
  2. a b c d e et f « Les tirailleurs africains, Compagnons de la Libération - Idrisse Doursan », sur rfi.fr, Radio France internationale, (consulté le ).
  3. a b c d e et f Eric T. Jennings, « La France libre fut africaine », Perrin, (ISBN 2262047391 et 978-2-262-04739-9, consulté le )
  4. a et b Hervé Drévillon (dir.) et Olivier Wieviorka (dir.), « Histoire militaire de la France », Perrin, (ISBN 2262077347 et 978-2-262-07734-1), volume II De 1870 à nos jours.
  5. « À la recherche des Compagnons de la Libération », sur unc.fr, Union nationale des combattants (consulté le ).
  6. « Idrisse DOURSAN », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )

Bibliographie et sources

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Liens externes

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  • article RFI Les Tirailleurs africains Compagnons de la Libération ()