Il est cinq heures, Paris s'éveille — Wikipédia
Face A | • Il est cinq heures, Paris s'éveille • L'Augmentation |
---|---|
Face B | • Comment elles dorment • Fais pas ci, fais pas ça |
Sortie | |
Durée | 02:55 |
Genre | Chanson française |
Format | 45 tours |
Auteur | Jacques Lanzmann, Anne Segalen |
Compositeur | Jacques Dutronc, Roger Bourdin |
Label | Vogue |
Singles de Jacques Dutronc
Pistes de Il est cinq heures
Il est cinq heures, Paris s'éveille est une chanson et le sixième EP de Jacques Dutronc, sorti en février 1968. La chanson apparaît aussi sur l'album Il est cinq heures auquel elle donne son titre.
Le titre s'est écoulé à plus de 100 000 exemplaires en France[1].
Historique
[modifier | modifier le code]Jacques Wolfsohn, du label Vogue, propose, après un repas avec Jacques Lanzmann et Jacques Dutronc, de faire une chanson sur le thème de « Paris le matin »[2]. Lanzmann et Dutronc commencent à l'écrire le soir même et l'achèvent aux aurores[2]. Anne Segalen, à l'époque épouse de Lanzmann[3], a également participé à la rédaction des paroles[4].
Les paroles sont inspirées de la chanson Tableau de Paris à cinq heures du matin écrite en 1802 par Marc-Antoine-Madeleine Désaugiers[2].
Le texte rappelle aussi un passage de "Le bachelier" de Jules Vallès "...des ouvriers vont et viennent avec un morceau de pain et leurs outils roulés dans leur blouse; quelques boutiques (...). Paris s'éveille. Paris s'est éveillé."
L'enregistrement a lieu le [5], avec Jean-Pierre Alarcen à la guitare, Christian Padovan à la basse, et Lucien Bonetto aux percussions[6].
Durant l'enregistrement, ils ne sont pas satisfaits du résultat, trouvant les arrangements un peu plats[2]. Jusqu'à ce que, à la demande du directeur artistique de Dutronc du studio Vogue, le flûtiste classique et improvisateur Roger Bourdin qui enregistre du Bach[7],[6] dans le studio à côté du leur, improvise un solo de flûte[8] en une seule prise de 10 minutes, qui donnera la version finale de la chanson[2],[9].
Construction
[modifier | modifier le code]Le refrain est constitué de trois tétrasyllabes (« Il est cinq heures », « Paris s'éveille », et « Paris s'éveille ») formant un alexandrin ternaire[10].
Récompenses
[modifier | modifier le code]En , la chanson a été classée première par les quarante critiques que Le Nouvel Observateur avait rassemblés pour son numéro spécial « 40 ans de 45-tours de France »[11], lequel a donné lieu sur Antenne 2 à une soirée télévisée présentée par Jean-Luc Delarue le à l'occasion de la Fête de la musique[12].
Disque
[modifier | modifier le code]Le disque existe en deux éditions : une version « classique » et une version avec la mention « Guilde internationale du disque » en bas à gauche au verso de la pochette.
Titres
[modifier | modifier le code](Comme mentionné au recto de la pochette du disque)
- Fais pas ci, fais pas ça
- Il est cinq heures, Paris s'éveille
- Comment elles dorment
- L'Augmentation
Face A
[modifier | modifier le code]No | Titre | Durée |
---|---|---|
1. | Il est cinq heures, Paris s'éveille | 03:47 |
2. | L'Augmentation | 02:31 |
Face B
[modifier | modifier le code]No | Titre | Durée |
---|---|---|
1. | Comment elles dorment | 03:09 |
2. | Fais pas ci, fais pas ça | 01:40 |
Jukebox
[modifier | modifier le code]- Il est cinq heures, Paris s'éveille
- Comment elles dorment
Classements
[modifier | modifier le code]Classement (1968) | Meilleure place |
---|---|
France (IFOP)[13] | 5 |
Pays-Bas (Single Top 100)[14] | 3 |
Belgique (Wallonie Ultratop 50 Singles)[15] | 1 |
Reprises
[modifier | modifier le code]Une adaptation allemande, intitulée Berlin erwacht, a été publiée en 1969 par le chanteur de variétés Bob Telden. L'arrangement orchestral suit fidèlement l'original de Dutronc, solos de flûte compris, et les paroles sont une simple transcription au contexte berlinois du texte français.
Une version « révolutionnaire », écrite par Jacques Le Glou et chantée par Jacqueline Danno, est enregistrée en 1974 sur l'album Pour en finir avec le travail.
Le groupe Ange a inclus sur son album de reprises À propos de... (1982) une version révisée sur une rythmique rock.
En 1989, le groupe punk Les Rats reprend ce titre dans l'album C'est bien parti pour ne pas s'arranger.
An Pierlé a par ailleurs interprété une version enlevée de la chanson en 2002 dans son album Helium Sunset.
En septembre 2007, près de quarante années après sa création, la chanson a encore été reprise par Sylvie Vartan dans son album Nouvelle Vague.
Opium du peuple reprend la chanson dans une version punk rock en 2015 dans leur album La Revanche des clones[16].
Lieux de Paris cités
[modifier | modifier le code](dans l'ordre de la chanson)
- la place Dauphine
- la place Blanche
- le boulevard Montparnasse et l'ancienne gare Montparnasse, qui « n'est plus qu'une carcasse » car en cours de démolition (du au ) et reconstruite à quelques centaines de mètres, pour faire place à la tour Montparnasse[17]
- la Villette
- la tour Eiffel
- l'Arc de triomphe de l'Étoile
- l'obélisque, « dressé entre la nuit et la journée » symbolise une érection matinale[18].
Dans la culture populaire
[modifier | modifier le code]La chanson est utilisée dans le premier épisode de la série Master of None, en .
La chanson est utilisée dans la pub de Renault, en .
Les premiers mots de la chanson Oranges amères d'Enrico Macias (2003), « Il est quinze heures, Paris s'endort », sont probablement un clin d'œil à la chanson de Jacques Dutronc. Autre coup de chapeau, en forme d'hommage filial : « Il est cinq hors, Paris s'endort » dans J'aime plus Paris (2007), chanson de Thomas Dutronc, fils de Jacques.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Ventes de 1968
- Olivier Monssens, « Succès en tubes (8/29) : Il est cinq heures, Paris s'éveille », Le Soir, , p. 10 (lire en ligne).
- Florence Noiville et Sylvain Siclier, « Jacques Lanzmann, écrivain et parolier », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- « Jacques Dutronc : Biographie », RFI musique, .
- Frédéric Quinonero (préf. Thomas Dutronc), Jacques Dutronc, l'insolent, Paris, L'Archipel, , 361 p. (ISBN 978-2-8098-2893-1).
- Éric Jean-Jean, Histoires insolites de la chanson française : Tous les secrets des chansons de légende, Bernay, City, , 368 p. (ISBN 978-2-8246-1838-8), « Avec une bonne bouteille de Bordeaux ».
- Max Dozolme, « Il est cinq heures, Paris s’éveille : L'accord parfait du classique et de la chanson », MAXXI Classique, France Musique, .
- pour voir la transcription du solo, https://www.youtube.com/watch?v=62eW2B9GFFo
- Pierre Saka, La Chanson française à travers ses succès, Paris, Larousse, coll. « Références Larousse », , 351 p. (ISBN 2-03-720026-9), p. 257.
- Maria Spyropoulou Leclanche, Le refrain dans la chanson française de Bruant à Renaud, Limoges, Presses universitaires de Limoges, , 329 p. (ISBN 2-84287-096-4, lire en ligne), p. 54.
- Lucien Rioux, 50 ans de chanson française : de Trenet à Bruel, Paris, L'Archipel, , 449 p. (ISBN 2-909241-68-8), p. 170.
- « Jacques Dutronc vainqueur des 45 tours », sur le site de l'Institut national de l'audiovisuel.
- Top France, cliquer sur les onglets "1968" et "13/04/1968"
- (nl) Dutchcharts.nl – Jacques Dutronc – Il est cinq heures, Paris s'éveille. Single Top 100. Hung Medien. Consulté le 11 février 2017.
- Ultratop.be – Jacques Dutronc – Il est cinq heures, Paris s'éveille. Ultratop 50. Ultratop et Hung Medien / hitparade.ch. Consulté le 11 février 2017.
- « La Revanche des clones », sur bandcamp.com, (consulté le ).
- Marc Combier et Sarah Frank, Mémoires de trains : La grande épopée du rail de 1827 à nos jours, Paris, Solar, , 207 p. (ISBN 978-2-263-04377-2).
- Serge Llado, « Les montages de chansons qui se ressemblent : Saison 2007/2008 ».
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Article connexe
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives à la musique :