Ingólfr Arnarson — Wikipédia
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Conjoint | Hallveig Fróðadóttir (en) |
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Ingólfur Arnarson est reconnu comme le premier Scandinave à résider d'une manière permanente en Islande. Selon le Landnámabók, le livre de la colonisation, il y est arrivé en 874.
Le récit du Landnámabók
[modifier | modifier le code]Le Landnámabók, écrit trois à quatre siècles après le début de la colonisation, contient une longue histoire à propos de l'établissement d'Ingólfur Arnarson. Le livre prétend qu'il a quitté la Norvège après avoir été impliqué dans une querelle avec le jarl Atli. Il a entendu parler de l'île que Garðar Svavarson, Flóki Vilgerðarson et d'autres ont trouvée dans l'Océan Atlantique.
Il part donc pour l'Islande avec son ami proche Hjörleifr Hróðmarsson. Ingólfur Arnarson y reste, mais son ami se rend en Irlande, à la suite de quoi ils rentrent tous deux en Norvège. Ils décident alors de s'établir définitivement en Islande et repartent avec familles et mobiliers.
En 874, alors que l'Islande est en vue au niveau de l'Ingólfshöfði, il ordonne que l'on jette par-dessus bord les montants sacrés de son haut-siège (les öndvegissúlur), sculptés à l'effigie des dieux. Selon la tradition, l'endroit où ils toucheront terre sera le lieu où il s'implantera. Deux de ses esclaves ont cherché les piliers pendant trois ans, avant de les trouver dans la baie de l'actuelle Reykjavik.
Dans l'intervalle, Hjörleifur Hródmarsson a été tué par ses esclaves irlandais (désigné par les scandinaves par le terme Vestmann, « Homme de l'ouest »), en raison des mauvais traitements qu'il leur infligeait. Ingólfur Arnarson part alors à la recherche de ces esclaves, les tue à son tour dans l'archipel où ils s'étaient réfugiés et auxquelles ils donneront leur nom : les îles Vestmann (Vestmannaeyjar en islandais, signifie en effet « les îles des hommes de l'ouest »).
Ingólfur Arnarson aurait colonisé une grande partie de l'Islande du sud-ouest, mais rien n'est dit à propos de lui après son établissement. Son fils, Thorsteinn Ingólfsson, a été un chef important et il aurait été le fondateur du premier thing, ou parlement, en Islande, qui serait l'ancêtre de l'Althing.
Étymologie
[modifier | modifier le code]"Ingólfur" vient du vieux norvégien et signifie "Dieu Loup" ("Ing" = "Dieu" + "úlfr" = "le Loup").
Précisions d'Ari Thorgilsson
[modifier | modifier le code]Ari Thorgilsson, l'auteur de l'Íslendingabók (Livre des Islandais), dit également qu'Ingólfur a été le premier colon scandinave en Islande, mais mentionne que des Papar, c'est-à-dire des moines et des ermites irlandais, ont vécu sur l'île avant l'arrivée des Scandinaves, mais l'ont quittée parce qu'ils ne voulaient pas vivre avec les nouveaux arrivants païens.
Causes de l'immigration
[modifier | modifier le code]Les principales causes de l'immigration d'Ingolfr Arnarssons sont à trouver dans l'implantation d'une nouvelle forme d'aristocratie en Norvège cherchant à supplanter et abolir la hiérarchie sociale égalitaire qui persiste dans plusieurs régions, notamment en Sogn og Fjordane. D'après le récit de la colonisation de l'Islande et les recherches archéologiques sur ces différents sites, il a été identifié un lien entre la structure hiérarchique de ces sites et celle du premier thing implanté en Islande. En renfort de cette hypothèse, la datation au carbone 14 indique que plusieurs des sites identifiés sont abandonnés vers 880, coïncidant avec la période de colonisation de l'Islande[1].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Asle Bruen Olsen, Viking Worlds: things, spaces and movement : Courtyard sites in western Norway. Central assembly places and judicial institutions in the Late Iron Age, Oxbow Books, (ISBN 978-1-78297-727-8, lire en ligne), p. 43-56
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Sources
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ingólfur Arnarson » (voir la liste des auteurs).
- (fr) Régis Boyer, Les Vikings. Histoire et civilisation, Paris, Pocket, , pp. 187-188.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (fr) Le Livre de la colonisation de l'Islande, Paris, Brepols, , traduit, annoté et commenté par Régis Boyer.
- (fr) Le Livre des Islandais du prêtre Ari le savant, Bruxelles, , traduit de l'ancien islandais par Félix Wagner.