Ismael Qaani — Wikipédia
Ismael Qaani | ||
Ismael Qaani en janvier 2020. | ||
Naissance | Mashhad (Iran) | |
---|---|---|
Origine | Iranien | |
Allégeance | Iran | |
Arme | Corps des Gardiens de la révolution islamique | |
Grade | Brigadier-général | |
Commandement | Force Al-Qods | |
Conflits | Rébellion kurde de 1979 (en) Guerre Iran-Irak | |
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Ismael Qaani ou Qa'ani ou Esmaïl Ghani (en persan : اسماعیل قاآنی), né le à Mashhad en Iran, est un général iranien. Depuis janvier 2020, il dirige la Force Al-Qods des Gardiens de la révolution islamique.
Biographie
[modifier | modifier le code]Ismael Qaani rejoint le Corps des Gardiens de la révolution islamique en 1979 ou 1980, peu après la Révolution iranienne[1].
Il mène ses premiers combats contre les rebelles séparatistes kurdes[1],[2]. Il prend ensuite part à la guerre Iran-Irak, au cours de laquelle il commande les divisions Nasr-5 et Imam Reza-21 du Corps des gardiens de la révolution islamique[3],[1],[2]. Il y rencontre Qassem Soleimani, avec lequel il se lie d'amitié[1],[2]. Il est nommé en 1987 à la tête du corps Ansar, qui opère en Afghanistan et au Pakistan[1]. Il entre dans la Force Al-Qods en 1993[4].
Lorsque Qassem Soleimani est nommé à la tête de la Force Al-Qods entre le et le , Ismael Qaani est désigné pour être son adjoint, semble-t-il à la demande de Soleimani[1],[4],[3]. Les deux commandants pourraient s'être partagé leurs zones d'actions : les régions à l'ouest de l'Iran pour Soleimani — Irak, Syrie, Liban et Palestine — et celles à l'est pour Qaani — Afghanistan et Asie centrale[1],[4],[2]. À partir de 2007, Qaani organise un rapprochement avec les talibans[2]. Il s'implique également dans la guerre civile syrienne et participe à la formation de la division des Fatimides, constituée de Hazaras afghans[2].
En 2009, un de ses fils, alors étudiant, aurait été arrêté à Mechhed lors du soulèvement postélectoral contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad[4],[2].
Le , Qaani est ajouté sur la liste des personnes faisant l'objet d'un gel de leurs actifs et d'une interdiction de transactions avec des entités américaines par le bureau du contrôle des actifs étrangers du département du Trésor américain[5].
Le , après la mort de Qassem Soleimani dans une frappe américaine à l'aéroport de Bagdad, le Guide de la Révolution Ali Khamenei désigne Qaani pour lui succéder à la tête de la Force Al-Qods[6],[4].
En avril 2023, il participe personnellement à plusieurs réunions avec le Hamas et le Hezbollah pour préparer des attaques contre Israël[7].
Le , il est porté disparu depuis plusieurs jours, certains médias suggérant qu'il est mort dans une frappe à Beyrouth visant Hachem Safieddine, le successeur présumé du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, tué une semaine plus tôt par un autre bombardement israélien[8]. D'autres sources indiquent qu'il serait sous surveillance stricte à Téhéran de la part des autorités iraniennes, des membres de son entourage proche étant soupçonnés d'être au service d’Israël[9]. Le , il réapparaît en public lors des funérailles à Téhéran du général Abbas Nilforoushan, tué le aux côtés de Hassan Nasrallah[10].
Analyses
[modifier | modifier le code]En , Le Monde indique que selon une source régionale : « C’est un dur, un vrai, encore plus religieux que Soleimani, très connecté avec le Hezbollah et la Syrie, mais moins connu par les Irakiens que ne l’était Soleimani »[11].
Selon Ali Alfoneh, chercheur à The Arab Gulf States Institute (en), si « Soleimani émerge rapidement comme un chef charismatique [...] Qaani semble plus cantonné à des tâches quotidiennes administratives et bureaucratiques »[1]. Cependant il partage avec Soleimani une grande « capacité d’improvisation dans les opérations militaires », en y ajoutant « le courage de remettre en question la sagesse des décisions prises par ses supérieurs »[4].
Pour le chercheur Erfan Fard :
Qaani n'a pas le niveau d'éducation de Soleimani, ou son charisme. Mais il croit en une politique iranienne agressive dans la région. Il est connu pour son fondamentalisme religieux, sa rhétorique anti-américaine, et sa haine d'Israël. De par sa formation, c'est quelqu'un qui est davantage spécialisé dans le renseignement que dans les opérations militaires. (...) La vraie expertise de Qaani, ce sont les chiites de l'est de l'Iran. Sous les ordres de Qassem Soleimani, il a su envoyer les Fatimiyoun afghans et Zaynabiyoun pakistanais sur le front Syrien pour appuyer les troupes de Bachar el-Assad[12].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Esmaïl Qaani, la continuité sans la flamboyance à la tête de la force Qods, AFP, 8 janvier 2020.
- Quentin Müller, Ismael Qaani, une ombre jetée sur l'Iran, Slate, 5 février 2020.
- Qui est Esmail Ghaani, successeur du général Soleimani?, RFI, 4 janvier 2020.
- Anne-Bénédicte Hoffner, Ismaïl Qaani, le successeur peu charismatique du général Soleimani, La Croix, 6 janvier 2020.
- (en) « Specially Designated Global Terrorists [SDGT] Entries Added to OFAC’s SDN List on March 27, 2012 », sur OFAC-SDN-LIST-REMOVAL, (consulté le )
- « Mort de Soleimani: l'Iran nomme un nouveau chef de la force Al-Qods, Esmaïl Qaani », sur Atlantico, (consulté le )
- Summer Said et Benoit Faucon, « L’Iran mobilise ses alliés paramilitaires pour mener des frappes contre Israël », sur L'Opinion.fr,
- Reuters, « Iran's Quds Force chief out of contact since Beirut strikes, Iranian officials say », Reuters, (lire en ligne)
- « Assassinat de Nasrallah : Qaani en détention à Téhéran selon les rumeurs qui circulent », sur Libnanews,
- « Iran: le chef de la Force Qods réapparaît en public (TV d'Etat) », AFP, (consulté le )
- Allan Kaval, Après l’assassinat du général Soleimani par les Etats-Unis, l’Iran s’interroge sur ses représailles, Le Monde, 4 janvier 2020.
- « Who Is Quds Force Chief Esmail Qaani? », sur Besa Center,