Isotype (pictogramme) — Wikipédia

L'Isotype (en anglais : International System Of TYpographic Picture Education, litt. « Système international d'éducation par les images typographiques ») est un langage visuel international créé à partir de par le philosophe autrichien Otto Neurath (–), la graphiste allemande Marie Neurath (née Reidemeister, –) et l'artiste graphiste allemand Gerd Arntz (–).
Étymologie
[modifier | modifier le code]Les travaux de Neurath et Arntz sont dans un premier temps connus sous le nom de « méthode de Vienne pour les statistiques visuelles » (Wiener Methode der Bildstatistik)[1]. En , le projet se délocalise à La Haye après la guerre civile autrichienne ; l'acronyme ISOTYPE est trouvé par Marie Reidemeister pour désigner leurs activités[2].
Concepts
[modifier | modifier le code]La devise du projet, « Les mots divisent, les images unissent », est le point de départ pour la création d'un nouveau langage se voulant simple, universel et non verbal[3]. L'intention initiale de Neurath était d'utiliser ce langage pour l'éducation des enfants, mais il s'est par la suite popularisé dans le domaine de la signalisation publique et de l'information graphique. Gerd Arntz a conçu pour ce langage plus de 4 000 pictogrammes dont certains ont inspiré directement des pictogrammes très courants aujourd'hui. Les pictogrammes présentent souvent des tracés simples et des lignes épurées qui indiquent l'influence de l'esthétique du Bauhaus. L'Isotype n'est pas sans rappeler le projet Geoscope de Buckminster Fuller, avec lequel il partage des objectifs communs.
Utilisation
[modifier | modifier le code]Neurath a appliqué cette méthode dans son livre Modern Man in the Making (A. Knopf, ). Il y présente sous forme graphique des statistiques montrant l'évolution des modes de vie dans le monde au fil du temps. L'objectif est de « retracer l'origine de l'homme moderne et d'en dépeindre les comportements et les réussites sans faire appel à aucune théorie sociale ou économique[4] ».
Peu après le décès d’Otto Neurath, Marie Neurath publie la série The Visual History of Mankind (sur laquelle ils avaient commencé à travailler ensemble) : il s’agit de livres de jeunesse, destinés à initier le jeune public à la lecture et à l’analyse d’explications présentées sous forme graphique[5]. Ces ouvrages sont bien reçus par le milieu éducatif britannique et international, qui salue la clarté et la simplicité des illustrations[5].
Publications
[modifier | modifier le code]- From Hieroglyphics to Isotype: A Visual Autobiography
- : Modern Man in the Making, A. Knopf
- : The Visual History of Mankind, Adprint, série de trois volumes
- Living in Early Times
- Living in Villages and Towns
- Living in the World
Références
[modifier | modifier le code]- ↑ (en) Otto Neurath, « Pictorial Statistics Following the Vienna Method », ARTMargins, MIT Press, vol. 6, no 1, , p. 108–118 (ISSN 2162-2574, DOI 10.1162/ARTM_a_00169, S2CID 57562845, lire en ligne, consulté le ).
- ↑ (en-US) Theo Inglis, « Meet Marie Neurath, the Woman Who Transformed Isotype Into an International Endeavor », sur Eye on Design, American Institute of Graphic Arts (en) (AIGA), (consulté le ).
- ↑ (en) Stuart Jeffries, « Before emojis : the utopian graphic language of Marie and Otto Neurath », The Guardian, (consulté le ).
- ↑ Extrait de l'Avant-propos. Nous traduisons de l'anglais.
- Walker 2012.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Alexis Anne-Braun, Pablo Ares, Julia Rissler, Alice Creischer, Andreas Siekmann (en) et Nepthys Zwer, « Héritages et actualités de l'Isotype : design graphique, cartographie et émancipation », Perspective, Institut national d'histoire de l'art, no 1, , p. 83–100 (DOI 10.4000/11ryq, S2CID 270326602, lire en ligne).
- (en) Christopher Burke, « Isotype representing social facts pictorially », Information Design Journal, John Benjamins Publishing Company, vol. 17, no 3, , p. 211–223 (DOI 10.1075/idj.17.3.06bur, S2CID 143478108, lire en ligne).
- (en) Nigel Holmes (en), « Pictograms : A view from the drawing board or, what I have learned from Otto Neurath and Gerd Arntz (and jazz) », Information Design Journal, John Benjamins Publishing Company, vol. 10, no 2, , p. 133–143 (DOI 10.1075/idj.10.2.08hol, S2CID 63396655, lire en ligne).
- (en) Wim Jansen, « Neurath, Arntz and ISOTYPE : The Legacy in Art, Design and Statistics », Journal of Design History, Oxford University Press, vol. 22, no 3, , p. 227–242 (DOI 10.1093/jdh/epp015, S2CID 142717321, lire en ligne).
- (en) Ellen Lupton, « Reading Isotype », Design Issues, MIT Press, vol. 3, no 2, , p. 47–58 (DOI 10.2307/1511484, JSTOR 1511484, lire en ligne).
- Jean-Christophe Royoux, « Sur la piste des Isotypes, ancêtres de nos émojis », Le Magazine, Centre Pompidou, (lire en ligne), tiré d'Angela Lampe (en) (dir.), Allemagne : années : nouvelle objectivité : August Sander (catalogue de l'exposition au centre Pompidou, musée national d'Art moderne, Galerie 1, – ), Paris, Centre Pompidou, , 319 p. (ISBN 978-2-84426-921-8).
- (en) Sue Walker, « Explaining History to Children : Otto and Marie Neurath's Work on the Visual History of Mankind », Journal of Design History, Oxford University Press, vol. 25, no 4, , p. 345–362 (ISSN 0952-4649 et 1741-7279, DOI 10.1093/jdh/eps031, S2CID 143511605, lire en ligne, consulté le ).
Liens externes
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- Ressource relative à la recherche :
- (en) From Hieroglyphs to Isotypes
- (en) Gerd Arntz Web Archive