Lidj Iyassou — Wikipédia

Lidj Iyassou
ልጅ ኢያሱ
Illustration.
Lidj Iyassou dans les années 1910.
Titre
Prince régnant d’Ethiopie

(3 ans et 15 jours)
Prédécesseur Menelik II
Successeur Zewditou
Prince héritier d'Éthiopie

(4 ans, 6 mois et 27 jours)
Monarque Menelik II
Successeur Tafari Makonnen
Biographie
Dynastie dynastie salomonide
Nom de naissance Iyasou Mikael
Date de naissance / 1897
Lieu de naissance Dese (Wello)
Date de décès (à 39 ans)
Père Mikaél du Wello
Mère Säwaräga
Conjoint Sabla Wangel Hailu
Enfants Imebet-Hoi Alem

Lidj Iyassou
Monarques d'Éthiopie

Lidj Iyassou ( - novembre 1935), de son nom de baptême Kifle Yaqob (amharique : ክፍለ ያዕቆብ kəflä y’aqob), fut le successeur non couronné de l'empereur d'Éthiopie Menelik II du au .

Il est né le (27 ter 1890 EC) à Dessie. Il est le fils du ras Mikaél et de Säwaräga, deuxième fille du négus Menelik II. Sa mère meurt peu après sa naissance, et il est élevé à côté d'Ankober. Il est amené à Addis-Abeba en 1904, à 7 ans.

Il est désigné comme héritier dès 1908, position confirmée par un décret de Menelik en 1909. Après plusieurs attaques cérébrales, Menelik est hors d’état de gouverner à partir du . Comme Iyasou est mineur, la régence, après une période de flottement au cours de laquelle Taïtou, épouse de Ménélik, tente d'exercer un contre-pouvoir, la régence est exercée par le ras bitwäddäd Tässämma du 28 mars 1910 jusqu'à la mort subite de ce dernier le 10 avril 1911. Si Iyassou s'engage alors à suivre l'avis du conseil des Ministres, il refuse qu'on lui nomme un nouveau tuteur et il exerce donc de fait le pouvoir absolu à partir de cette date[1].

Après la mort officielle de Menelik en , les grands de l'empire lui prêtent serment de fidélité en . Cependant, comme le sacre ne peut avoir lieu qu'à sa majorité à 18 ans, il n'est pas officiellement couronné. C'est la raison pour laquelle il continue d'être simplement appelé Lidj Iyassou, la tradition voulant qu'un souverain éthiopien adopte un nom de règne au moment de son couronnement[2]. Jusqu'à sa déposition en 1916, l'autorité suprême de l'Empire, dépourvue de l'élément sacral, ne reposera que sur le serment de fidélité à Ménélik, qui passe toujours pour un devoir[3].

Iyasou entreprend d'adapter le système institutionnel pour conforter son autorité et l'unité du pays, toujours menacée. Il tente d'intégrer politiquement les groupes dominés, en particulier musulmans (Harar, Afars, Somalis…), du royaume. Ce faisant, il se confronte aux élites chrétiennes en place, notamment à Harar. Son rapprochement avec la Triplice durant la Première Guerre mondiale lui vaut la défiance des Alliés (Royaume-Uni, France, Italie), qui se sont partagé des zones d'influence en Éthiopie par l'accord tripartite de [4].

Le , jour de la grande fête chrétienne de Mesqel, alors qu'Iyasou est à Harar, l'abouna Mattewos l'excommunie pour apostasie. Son père est battu à la bataille de Sagäle en , et fait emprisonné jusqu'à sa mort en 1918. Iyasou vit caché jusqu'à son arrestation en . Il est assassiné sans doute en .

Après sa destitution, sa tante Zewditou est couronnée impératrice, ouvrant la porte à l'accession au trône du ras Tafari Makonnen, qui devient Haïlé Sélassié Ier en 1930.

Appréciations de son rôle

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Pendant la Première Guerre mondiale, Lidj Iyasou invite Mazhar Bey, consul général de Turquie à Harar, à s'installer à Addis Abeba, ce qui pourrait révéler une tentative de rapprochement avec la Turquie. D'autre part, Iyasou avait eu un précepteur allemand et son compagnon le plus intime, Tessema Echeté, était germanophone, d'où le rapprochement de Iyasou avec la Triplice[réf. nécessaire].

Iyasou se marie d'abord avec Romanework Mengesha, la petite fille de l'empereur Yohannes IV et nièce de Taïtou, puis avec Sabla Wangel Hailu, petite-fille du négus Tekle Haymanot du Godjam. Cependant, il semblerait[réf. nécessaire] qu'Iyassou ait eu au moins treize maîtresses et un nombre incertain d'enfants, tous prétendants au trône. Sa seule fille légitime est Imebet-Hoi Alem Tsehai Iyasou, née de la relation avec sa seconde femme. Lidj Iyasou était aussi très proche des musulmans et essaya souvent d'améliorer les relations entre les religions. Cela contrariait énormément la noblesse du Choa et surtout l'Église éthiopienne orthodoxe, craignant que le pays se convertisse à l'Islam. Une crainte renforcée lorsque Fitaourari Tekla Hawariat entendit Lidj Iyasou dire : « Si je ne fais pas de ce pays un pays musulman, je ne suis pas Iyasou ! »[réf. nécessaire].

Iyasou a tenté de rallier les régions périphériques du pays, conquises au XIXe siècle. Il y mène une active politique matrimoniale en épousant successivement des filles des chefs du Goggam, de Harar, Zayla, Gimma, etc.[5].

Notes et références

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  1. B. Abebe, Le coup d'état du 26 septembre 1916 ou le dénouement d'une décennie de crise, Annales d'Éthiopie (2001), p. 315-317
  2. C'est ainsi que dans le traité de commerce signé entre l'Éthiopie et les États-Unis d'Amérique en juin 1914, le souverain d'Éthiopie est appelé "His Royal Highness, prince Lidj Yassou"
  3. B. Abebe, p. 318
  4. Bahru Zewde [1991].
  5. Sohier [2011], p. 47-48.

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Article connexe

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Bibliographie

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  • Berhanou Abebe, « Le coup d'État du 26 septembre 1916 ou le dénouement d'une décennie de crise », Annales d'Éthiopie, vol. 17, no 1,‎ , p. 309–359 (DOI 10.3406/ethio.2001.1005, lire en ligne).
  • (en) Bahru Zewde [1991], A History of Modern Ethiopia - 1855-1974, London, Eastern African Studies, (2e éd. 1999), 244 p.
  • (en) Ficquet (Éloi), Smidt (Wolbert G. C.), éd., The Life and Times of Lïj Iyasu of Ethiopia. New Insights, Lit. Verlag, 2014
  • (fr) Sohier (Estelle), Portraits controversés d’un prince éthiopien. Iyasu 1897-1935, L’Archange Minotaure, 2011, 105 p.
  • (fr) Sohier (Estelle), «Le corps des rois des rois dans la ville : Ménélik II et Haylé Sellasé à Addis Abeba», Afriques, En ligne, no 3, mis en ligne le .

Liens externes

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