Jacques Poulin — Wikipédia

Jacques Poulin
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Jacques Poulin (Saint-Gédéon-de-Beauce, Chaudière-Appalaches, Québec, ) est un romancier québécois.

Il a obtenu son baccalauréat aux séminaires de Saint-Georges et de Nicolet[1], et après il a étudié à l'Université Laval, premièrement la psychologie (1960) et ensuite les lettres (1964). Après sa formation il travaille comme traducteur avant de déménager à Paris dans les années 1980, cependant il vit aujourd'hui au Québec[1], à l'île d'Orléans[2].

Il publie ses deux premiers romans dans les années 1960: Mon cheval pour un royaume (1967)[1] et Jimmy (1969)[3].

Jacques Poulin a signé 14 romans à ce jour. Ses romans ont été publiés d'abord par les Éditions du Jour[4], et ensuite surtout par Leméac au Québec[5] et Actes Sud en France[6].

Les Grandes Marées lui vaut le Prix du Gouverneur général 1978. Volkswagen Blues (1984), un récit aux allures de road-movie, voit ses personnages parcourir l'Amérique depuis le Québec jusqu'à la Californie. Publié en 1989, son roman Le Vieux Chagrin, qui raconte la solitude assumée et les douces passions d'un écrivain habitant une vieille maison sur les rives du fleuve Saint-Laurent, remporte le Prix Québec-Paris 1989, le Prix Molson du roman 1990 et le Prix Jean-Hamelin 1991. Selon Jean Désy, c'est un « des romans les plus émouvants de la littérature québécoise »[7].

Le style de l'auteur est d'une simplicité très efficace, grâce notamment à cette « petite musique » si particulière qui fait de lui l'un des auteurs majeurs du Québec. Paul-André Bourque a écrit à son sujet dans Lettres québécoises : « D'un roman à l'autre, ce ne sont pas tellement les péripéties vécues par les personnages qui intéressent le lecteur, mais bien plutôt le voyage intérieur du narrateur, son introspection, sa réflexion sur lui-même et sur la vie, sur son rapport à l'autre, fût-ce l'un ou l'autre des chats qui peuplent cet univers romanesque. » Son œuvre est profondément marquée par l’influence des écrivains américains, en particulier par Ernest Hemingway[8], J.D. Salinger et John Steinbeck[9].

Les symboles sont très important dans son œuvre: selon Montpetit les chats « symbolisent la sexualité »;[10] d'ailleurs Weiss a suggéré que le Volkswagen est « le symbole de la résistance au nivellement imposé par la machine, ainsi que de l'existence d'une Amérique qui serait l'inverse de la société industrielle »[11].

Souvent les récits ne demeurent qu'au Québec et c'était seulement avec Volkswagen Blues qu'il a traversé la frontière pour la première fois[10],[11]. Ainsi, il explore souvent les thématiques de la vie québécoise. La traduction et la situation pour la langue française en Amérique paraissent surtout dans Les Grandes Marées, La traduction est une histoire d’amour, Volkswagen Blues, L’anglais n’est pas une langue magique, et L’homme de la Saskatchewan[12]. Pamela Sing a montré qu'il a aussi touché le sujet des Métis dans Volkswagen Blues et L'homme de la Saskatchewan, avec La Grande Sauterelle et le gardien Isidore[13].

Jean Morency a proposé que les romans de Poulin constitue « le cycle de Jack Waterman »[12]. Elle montre comment les mêmes personnages réapparaissent dans les histoires : Jack Waterman est au cœur de Volkswagen Blues et il arrive également dans Chat Sauvage et Les Yeux bleus de Mistassini ; son frère aîné, Théo, est la personnage principale de Faites de beaux rêves ; son petit frère, Francis, est essentiel pour L’anglais n’est pas une langue magique et L’homme de la Saskatchewan. D'ailleurs, pour Les Grandes Marées, elle a soumis que la personnage de l'Auteur « annonce de façon ironique, distanciée, le projet esthétique de Poulin, celui d’écrire le « grand roman de l’Amérique » ». En fait, elle a proposé que ce soit Poulin lui-même qui a écrit « le grand roman franco-américain » : Volkswagen Blues. D'ailleurs, Morency a suggéré que la la protagoniste de Les Grandes Marées, Teddy Bear, ressemble à Jack Waterman et aussi l’écrivain de Le Vieux Chagrin. Certains journalistes ont aussi demandé si la personnage de Jack Waterman est autobiographique[14],[15] ; Poulin a posé que, même s'il y a des similitudes, des goûts par exemple, il y a aussi « un décalage » entre les deux écrivains[2].

À propos de son démarche d'écriture, Poulin a dit : « J’aime la dernière partie, qui est celle des corrections, parce qu’on n’a pas le stress de l’invention. Le travail où on prend chaque phrase et on regarde si elle pourrait être écrite différemment. On change un mot pour un autre parce qu’il pourrait être plus précis. Ça, c’est agréable. Tandis que la première partie, tu ne peux pas faire ça jusqu’à 90 ans, ça demande un effort physique. En plus, je travaille debout, ça me fatigue beaucoup[16]

  • Mon cheval pour un royaume, Éditions du Jour, 1967; Leméac, 1987
    • traduit en anglais par Sheila Fischman: My Horse for a Kingdom, dans la trilogie Jimmy, Anansi[17], 1979
  • Jimmy, Éditions du Jour, 1969; Leméac, 1978
    • traduit en anglais par Sheila Fischman: Jimmy, dans la trilogie Jimmy, Anansi, 1979
  • Le Cœur de la baleine bleue, Éditions du Jour, 1970 ; Leméac, 1987
    • traduit en anglais par Sheila Fischman: The Heart of the Blue Whale, dans la trilogie Jimmy, Anansi, 1979.
  • Faites de beaux rêves, L’Actuelle, 1974 ; Leméac, 1988
  • Les Grandes Marées, Leméac, 1978
    • traduit en anglais par Sheila Fischman: Spring Tides, Anansi, 1986, aussi traduit en tchèque.
  • Volkswagen Blues, Québec/Amérique, 1984; Leméac/Actes Sud, 1998
    • traduit en anglais par Sheila Fischman: Volkswagen Blues, McClelland & Stewart, 1988; Cormorant Books, 2002; aussi traduit en tchèque, italien, espagnol, néerlandais et en arabe
  • Le Vieux Chagrin, Leméac/Actes Sud, 1989
    • traduit en anglais par Sheila Fischman: Mr. Blue, Vehicule Press, 1993
  • La Tournée d'automne, Leméac, 1993
    • traduit en anglais par Sheila Fischman: Autumn Rounds, Cormorant Books, 2002
  • Chat sauvage, Leméac/Actes Sud, 1998
    • traduit en anglais par Sheila Fischman: Wild Cat, Cormorant Books, 2003
  • Les Yeux bleus de Mistassini, Leméac, 2002
    • traduit en anglais par Sheila Fischman: My Sister's Blue Eyes, Cormorant Books, 2007
  • La traduction est une histoire d'amour, Leméac, 2006
    • traduit en anglais par Sheila Fischman: Translation Is a Love Affair, Archipelago Books, 2009
  • L'anglais n'est pas une langue magique, Leméac, 2009
    • traduit en anglais par Sheila Fischman: English is Not a Magic Language, Esplanade Books, 2016
  • L'Homme de la Saskatchewan, Leméac, 2011
  • Un jukebox dans la tête, Leméac, 2015

1984 prix Canada-Belgique (Volkswagen blues)

Notes et références

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  1. a b et c (en) « Jacques Poulin », sur www.thecanadianencyclopedia.ca (consulté le )
  2. a et b Marie-France Bornais, « Fragile histoire d’amour », sur Le Journal de Montréal, (consulté le )
  3. Yolande Côté et Claude Janelle, « Jacques Poulin, lauréat », sur Prix du Québec (consulté le )
  4. Claude Janelle, « Les Éditions du Jour. Une génération d'écrivains », « Cahiers du Québec. Collection Littérature », Montréal, Hurtubise HMH, 1983, 338 p.
  5. Liste des romans de Jacques Poulin sur le site Web de Leméac
  6. http://www.actes-sud.fr/node/1535 Liste des romans de Jacques Poulins sur le site Web de Actes Sud
  7. Jean Désy, L'irrationalité nécessaire, éd. XYZ, p. 141.
  8. Jonathan Weiss, « Jacques Poulin, lecteur de Hemingway », Études françaises, vol. 29, no 1,‎ , p. 11-23 (lire en ligne)
  9. Laurent Mailhot, « Présentation: Le voyage total », Études françaises, vol. 21, no 3,‎ , p. 3–5 (lire en ligne)
  10. a b et c Caroline Montpetit, « Le «Nobel québécois» à Jacques Poulin », Le Devoir
  11. a et b Jonathan M. Weiss, « Une lecture américaine de Volkswagen Blues », Études françaises, Les Presses de l'Université de Montréal, vol. 21, no 3,‎ , p. 89–96 (lire en ligne)
  12. a et b Jean Morency, « LE CYCLE DE JACK WATERMAN, OU LE GRAND ROMAN PULVÉRISÉ », Voix et Images, vol. 45, no 2,‎ l'hiver 2020, p. 95–106 (lire en ligne)
  13. Pamela V. Sing, « MÉTIS IMAGINAIRES, PENSÉES MÉTISSES ET IMAGINAIRE MÉTISSÉ CHEZ JACQUES POULIN », Voix et Images, vol. 45, no 2,‎ , p. 53–67 (lire en ligne)
  14. Benny Vigneault, « Jacques Poulin: Trouver le traducteur en nous », sur Revue Les libraires, (consulté le )
  15. Marie Claude Fortin, « Jacques Poulin: simplicité volontaire », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. Marie-Ève Sévigny, « Jacques Poulin — « Réchauffer le coeur de quelqu’un » », Entre les lignes : Le plaisir de lire au Québec, vol. 8, no 2,‎ , p. 26–27 (lire en ligne)
  17. http://www.anansi.ca/home.cfm Site web de la maison d'édition canadienne Anansi
  18. http://www.prixlitterairedescollegiens.ca/spip.php?article110 Page du livre sur le site du Prix littéraire des collégiens
  19. « Titres en lice « Prix littéraire des collégien·ne·s », sur prixlitterairedescollegiens.ca (consulté le )
  20. http://www.fondation-nelligan.org/JacquesPoulinBio.html Page de l'auteur sur le site de la Fondation Émile-Nelligan

Bibliographie

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Liens externes

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