Jamais sans ma fille (livre) — Wikipédia
Jamais sans ma fille (livre) | |
Pays | États-Unis |
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Titre | Not Without My Daughter |
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Jamais sans ma fille (Not Without My Daughter) est un roman autobiographique, publié en 1987, coécrit par Betty Mahmoody et William Hoffer). Il a été adapté en film avec le même nom en 1991.
Synopsis
[modifier | modifier le code]Betty est une femme américaine mariée à un médecin d'origine iranienne. Ils vivent heureux en Amérique avec leur fille Mahtob, 4 ans.
Ayant fuit les régimes politiques de son pays natal, l’Iran, depuis des années, le mari de Betty a étudié, vécu et travaillé aux États Unis, il a même entrepris une démarche de nationalité.
À la suite de la visite d'un cousin, il souhaite les emmener toutes les deux avec lui pour deux semaines de vacances en Iran, afin de les présenter à sa famille. Malgré ses réticences, son mari lui jure que tout ira bien et que ce ne sont que des vacances, mais elle a déjà, dans l'avion, un mauvais pressentiment…
Dès leur arrivée à Téhéran, le mode de vie la choque (la guerre, l'insalubrité, les difficultés pour accéder aux soins, le port du voile obligatoire, les nombreux contrôles de police), et lui font peur. Elle et sa fille n'ont qu'une envie : rentrer au plus vite. Mais son mari, heureux de retrouver sa famille, conquis par la révolution iranienne qui a changé de gouvernement et les traditions musulmanes à l'honneur des hommes avec laquelle il a grandi, décide que tout le monde restera vivre définitivement à Téhéran.
Le piège se referme alors sur Betty qui, mariée, est bien obligée selon la politique du pays de se plier aux ordres de son mari. Refusant d'être soumise, Betty, dont le passeport a été confisqué, tente de trouver une solution légale auprès de l'ambassade. On lui conseille de se faire expulser seule du pays puisqu'elle a la nationalité américaine, mais sa fille restera en Iran. Betty refuse : elle ne partirait JAMAIS SANS SA FILLE.
Elle tente de trouver discrètement de l'aide en parlant de sa situation, ce qui met son mari très en colère, il la bat, la séquestre sans eau ni nourriture, la menace de mort, la sépare de sa fille et l'empêche de téléphoner à quiconque (même sa famille). Le conflit avec l'Irak (raid aérien, bombardements) rend ses conditions de détention encore plus dures.
Comprenant que personne n'interviendra en sa faveur, elle joue la femme soumise pour apaiser les doutes de son mari qui ne la lâche pas d'une semelle, relayé par les femmes de la maison. Son mari intercepte et cache toute lettre de la famille de Betty, qui s’inquiète de ne pas la voir revenir d'Iran.
Petit à petit, le plus discrètement possible, elle élabore son plan d'évasion avec quelques rares personnes compréhensives, on lui parle d'un moyen possible mais non sans danger : les passeurs, des hommes payés pour faire passer à la frontière des familles. Mais s'ils se font attraper par la police, ils risquent la prison, et certains passeurs violent, tuent/abandonnent les femmes fuyantes sur le chemin.
Betty comprend que risquer la mort/un accident de voyage dans des montagnes glaciales est sa seule porte de sortie pour retrouver la liberté avec sa fille.
Captive de ce pays et de son mari devenu extrémiste depuis maintenant deux ans, Betty, désespérée, profite de l'inattention de son mari parti travailler en urgence ( travaillant dans les hôpitaux de Téhéran) pour embarquer sa fille et fuir au péril de leurs vies, en atteignant la Turquie, après avoir traversé avec l'aide de passeurs à cheval et à pied les montagnes du Kurdistan. Sans papiers, peu d'argent et ne parlant peu la langue, dans la crainte d'être poursuivie par son mari ou la police, c'est un véritable soulagement lorsqu'elles refouleront le sol américain de l'ambassade américaine à Ankara; après un long voyage.
Accueil
[modifier | modifier le code]Controverse
[modifier | modifier le code]Le livre fut jugé par des Iraniens en exil et une partie des musulmans comme raciste, généralisant et insultant. Il brosse un portrait très dur des conditions de vie à Téhéran, entre manque d'hygiène, rigueur de la morale prônée par le régime de l'ayatollah Khomeini et crainte de l'arbitraire de la police.
Parmi les ouvrages qui critiquent le livre de Betty Mahmoody, on trouve Jamais sans un voile de préjugé (en allemand : Nicht ohne Schleier des Vorurteils), écrit en 1991 par une féministe iranienne en exil, Nasrin Bassiri. Ce livre étant considéré comme conspirationniste ne fut diffusé qu'en Allemagne.
Après le succès retentissant du récit de sa femme, le mari et père Iranien Bozorg Mahmoody donna sa version dans un documentaire appelé Sans ma fille. Le récit mêle l'histoire familiale à l'histoire politique. Pour Bozorg Mahmoody, qui à l'époque du documentaire n'avait pas revu son enfant depuis seize ans, sa fille et lui ont avant tout été victimes d'une machine de propagande et de considérations d'ordre politique dans le contexte de tensions entre Iran et États-Unis qui a empoisonné les relations entre les deux pays à partir des années 1980. Ce que les deux parties se sont communément accordées à relater est que Bozorg Mahmoody, ostéopathe de formation, avait rencontré Betty à l'Université Columbia alors qu'il y suivait une année de spécialisation et qu'il pratiquait déjà la médecine depuis une dizaine d'années. Pour le reste, il conteste le récit de la vie de famille à Téhéran. Bozorg Mahmoody était sous le coup d'une interdiction de présence, sur le sol des États-Unis, depuis cette histoire. Il est mort en 2009 sans être jamais parvenu à revoir sa fille[1].
En France, la sortie du livre de Betty Mahmoody bénéficie d'une promotion record : le livre fait même l'objet de promotion à la radio (surtout à Europe 1), en particulier en 1986 et 1987.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Sans ma fille, réalisé par Alexis Kouros et Kari Tervo, coproduction : ARTE, YLE (Finlande, 2002, 89 min). http://www.arte-tv.com/i18n/Import/A...=imageData.jpg