James Le Mesurier — Wikipédia
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Activité | Militaire |
A travaillé pour | Royal Green Jackets Mayday Rescue Foundation (en) |
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James le Mesurier est un ancien officier de l'armée britannique devenu directeur d'une ONG néerlandaise, la Mayday Rescue Foundation (en), né le à Singapour et mort le à Istanbul.
Il est connu pour avoir contribué à former la Défense civile syrienne, connue sous le nom de Casques blancs.
Biographie
[modifier | modifier le code]James Le Mesurier est tout d'abord officier dans l'armée britannique. Il travaille ensuite pour l'Organisation des Nations unies puis devient consultant spécialiste des conflits armés[1].
Il est diplômé de l'Académie royale militaire de Sandhurst et a servi en tant qu'officier avec les Royal Green Jackets, notamment au Kosovo[2]. Après avoir quitté l'armée, il a rejoint Good Harbour, une entreprise de communication stratégique basée à Abou Dabi[3].
Formation de secouristes syriens
[modifier | modifier le code]Ému par les récits de civils syriens pris pour cibles dans les bombardements, il décide d'aider les secouristes à se former, en Turquie. Apporter une formation aux premiers-secours et un équipement aux volontaires permet d'augmenter le nombre de sauvetages[4]. En 2013, il contribue à former une équipe de vingt Casques blancs - secouristes de la Défense civile syrienne - avec des secouristes turcs, de manière plus structurée[5],[6],[7].
Il fonde alors l’ONG à but non-lucratif Mayday Rescue Foundation (en), qui forme, entraîne et équipe des secouristes qui interviennent dans les zones de conflits et dont les projets sont financés par les Nations unies et divers gouvernements[8],[6].
En 2016, il reçoit la distinction honorifique d'Officier de l'ordre de l'Empire britannique[9].
Suspicion de fraude
[modifier | modifier le code]En 2019, un comptable néerlandais, employé par Mayday pour rétablir de l'ordre dans les comptes, affirme que James Le Mesurier aurait détourné pour son propre usage 50 000 dollars de fonds destinés aux Casques Blancs via la fondation Mayday Rescue. Une enquête des comptes de Mayday par Grant Thornton a par la suite lieu à l’initiative des pays donateurs, car la plupart des documents financiers manquaient ; un rapport de synthèse vu par les journalistes du Volkskrant. La conclusion qualifie ce paiement de 50 000 dollars de Le Mesurier à lui-même être le résultat d'un « malentendu » et non d'une fraude, aucun détournement de fonds n'ayant été établi. Cela correspond à des reçus dont les dates ont été mal renseignées, sur les instructions de Le Mesurier. Le Mesurier aurait emprunté un montant important à la fondation pour payer son mariage en 2018, et de l'argent destiné à d'autres fins avait été utilisé pour payer des primes aux cadres supérieurs, y compris à lui-même et à sa femme[10],[11],[12]. Cette accusation, ainsi que le contenu de l'article du Volkkrant sont démentis par Grant Thornton et Cornelis Vrieswijk, qui concluent à l'absence de fraude.
Dans un courriel du , Le Mesurier informe de la situation les pays donateurs de la Mayday Rescue Foundation, tout en indiquant sa crainte que cela soit utilisé par les « trolls russes et pro-Assad » et s'engage à démissionner de la fondation Mayday et à rembourser les sommes si cela est exigé[13].
Décès
[modifier | modifier le code]Le matin du , James Le Mesurier est retrouvé mort au pied de l'immeuble où se trouvait son domicile à Istanbul dans le quartier de Beyoğlu[14], avec de multiples fractures. Les circonstances de sa mort ne sont pas claires, une enquête est ouverte[8],[15]. Selon sa femme, il souffrait d'un stress important lié à la campagne de diffamation et de propagande à son égard[16],[17], et prenait un traitement médical, ce qui peut laisser penser à un accident ou un suicide, mais la thèse de l'assassinat commandité par un État est également avancée[18],[19]. La campagne visant à discréditer les Casques blancs avait été lancée par les services secrets russes et relayée par des officiels russes et syriens, ainsi que des blogueurs soutenant Assad, et s'en prenait de plus en plus personnellement à James Le Mesurier[2],[17],[20].
L'autopsie indique que la cause du décès correspond à « un traumatisme corporel général lié à une chute de hauteur », et un examen toxicologique indique la prise de somnifères, ce que sa femme avait déclaré aux autorités[21].
Le , le procureur clôt le dossier, le décès étant considéré comme accidentel, possiblement un suicide : l'enquête a permis de lever tout soupçon contre sa femme et aucune preuve d'intervention extérieure dans le drame n'a été mise en évidence, rien n'indique un suicide[22],[23].
Campagne de désinformation
[modifier | modifier le code]De même que les Casques blancs, James Le Mesurier est victime d'une « campagne de désinformation » et d'« attaques publiques » de la part de dignitaires des régimes russe et syrien[24],[23]. Selon l'un de ses anciens collègues, il était au courant qu'il était la cible d'une telle campagne et d'« attaques au vitriol » de la part d'utilisateurs des réseaux sociaux, et prenait des mesures pour sa sécurité[3]. Trois jours avant sa mort, le ministère des Affaires étrangères russe l'accuse d'être un ancien agent du MI6 « en lien avec des terroristes »[8],[25],[18].
Références
[modifier | modifier le code]- « Syrie. Les Casques blancs, héros ordinaires de la guerre civile », sur Courrier international, (consulté le ).
- (en) « James-le-mesurier-obituary », sur theguardian, (consulté le ).
- James Le Mesurier, British ex-army officer who trained Syria's White Helmets, found dead in Istanbul.
- « BBC Radio 4 - James Le Mesurier talks about the White Helmets, the Syrian Civil Defence » (consulté le ).
- « Q&A: Syria's White Helmets », sur www.aljazeera.com (consulté le ).
- Julie Kebbi, « « C’était la première fois de ma vie que j’étais en contact avec des morts, les scènes étaient horribles » - Julie Kebbi », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le ).
- « A Alep, sous un déluge de bombes, les secouristes sont tout particulièrement visés », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « White Helmets Founder James Le Mesurier 'Found Dead In Home' », sur HuffPost UK, (consulté le ).
- « British man who fell to his death was target of Russian smear campaign », sur Mail Online, (consulté le ).
- (en) Janene Pieters, « Dutch accountant uncovers fraud behind Syria rescue organization White Helmets », sur nltimes.nl, (consulté le ).
- (nl) « Accountant bracht ‘misbruik’ donorgeld aan het licht bij Nederlandse stichting achter Witte Helmen », sur Accountancy Vanmorgen, (consulté le ).
- (nl) Toon Beemsterboer, « Stichting achter Witte Helmen misbruikte donaties Syrië-hulp », NRC Handelsblad, (consulté le ).
- (en) Ana van Es et Anneke Stoffelen, « Reconstruction. The confession of James le Mesurier », de Volkskrant, .
- (en) Michael Safi, « British founder of White Helmets found dead in Istanbul », theguardian.com, .
- AFP, « Mort à Istanbul du principal soutien des Casques blancs syriens », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
- Guy Adams et Neil Sears, « Why do many of Russia's enemies plunge to their death from balconies? », sur Mail Online, (consulté le ).
- (en) Martin Chulov, « How Syria's disinformation wars destroyed the co-founder of the White Helmets », sur the Guardian, (consulté le )
- Frédéric Autran, Mort suspecte à Istanbul du principal soutien des Casques blancs syriens, Libération, .
- Turquie : soupçons autour de la mort du principal soutien des Casques blancs syriens, Le Parisien, .
- (en-GB) « Mayday: How the White Helmets and James Le Mesurier got pulled into a deadly battle for truth », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
- (en-GB) « White Helmets co-founder 'died from fall' », BBC News, (lire en ligne, consulté le ).
- (de) « Istanbul: Ermittler sehen keine Fremdeinwirkung bei Tod des Weißhelm-Gründers », sur www.spiegel.de (consulté le ).
- (en) Christoph Reuter, « Deadly Intrigue: The Story of the Destruction of an Aid Organization », Der Spiegel, (ISSN 2195-1349, lire en ligne, consulté le )
- Bel Trew, « James Le Mesurier: White Helmets backer found dead near his home in Istanbul », sur independent.co.uk, (consulté le ).
- (en) Richard Spencer, Middle East Correspondent, « British ex-Army man behind Syria’s White Helmet rescuers found dead », The Times, (ISSN 0140-0460, lire en ligne, consulté le ).