Jane Misme — Wikipédia
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Jane Misme, née Jeanne Marie Joséphine Maurice le à Valence (Drôme) et morte le dans le 16e arrondissement de Paris, est une journaliste et féministe française.
Fondatrice du journal La Française publié de 1906 à 1940, elle est membre du comité exécutif de l'Union française pour le suffrage des femmes et du Conseil national des femmes françaises.
Biographie
[modifier | modifier le code]Née en 1865, Jeanne Maurice épouse l'architecte lyonnais Louis Misme en 1880, dont elle a une fille née en 1888. Ils s'installent à Paris en 1893[1].
Jane Misme devient journaliste à l'âge de trente ans, écrivant de 1896 à 1906 dans des journaux comme Le Figaro, Le Matin et La Revue de Paris. Ses articles portent sur des sujets comme le rôle social des femmes dans le passé et les nouvelles carrières ouvertes aux femmes. Elle fut aussi critique dramatique pour La Fronde, journal fondé par la féministe Marguerite Durand en 1897[2] et L'Action de 1903 à 1905[3]. Elle est la première femme en France à occuper cette fonction[4].
Le journal La Fronde cessant de paraître en 1905, Jane Misme lance l'année suivante une autre publication pour combler le vide. L’hebdomadaire La Française grand format de quatre pages, voit le jour le [5]. Le journal compte parmi ses cofondatrices Mathilde Méliot, directrice du Monde financier, et Marguerite Durand. Germaine Dulac en est une collaboratrice régulière, elle y rédige des portraits littéraires entre 1906 et 1908 et la critique théâtrale entre 1908 et 1913[6]. Le journal est la propriété de ses auteures regroupées au sein d'une coopérative[7]. Cette structure mère, qui porte le nom de « Cercle de la Française », se veut une « maison d'action pratique et morale pour tous les intérêts féminins »[3]. Contrairement au journal La Fronde, Jane Misme accepte aussi les hommes en tant que collaborateurs, mais refuse l'ouverture des colonnes du journal aux débats politiques ou religieux. En 1908, elle écrit que La Française est opposée aux « manifestations publiques violentes » de revendication, considérant celles-ci comme incompatibles avec les valeurs de son cercle[8].
À son lancement, La Française a pour vocation de devenir un relais de presse pour les différents mouvements féministes républicains. Le journal devient principalement l'organe officier du Conseil national des femmes françaises (CNFF), auquel appartiennent de nombreuses associations féminines[9]. Officiellement lancé le , le CNFF comprend de nombreuses personnalités du féminisme. Jane Misme est présidente de la section presse, lettres et arts et déléguée de ces fonctions au Conseil international des femmes[3].
Comme la majorité des féministes, Jane Misme met en parenthèse ses revendications lors de la Première Guerre mondiale, en adoptant une attitude chauvine, ralliant l'Union sacrée. Elle déclare ainsi : « Tant qu'il y aura la guerre, les femmes de l'ennemi seront notre ennemi »[10]. Elle devient secrétaire de mairie de son village[11]. Le journal continue de paraître mais dans un format de plus en plus réduit. À la suite de problèmes de santé, Jane Misme en laisse la direction en 1922 à Julie Siegfried, présidente du Conseil national des femmes françaises. En 1926, le journal est repris par l'Union française pour le suffrage des femmes et sa présidente, Cécile Brunschvicg[4].
Après la guerre, elle est vice-présidente de l'Union française pour le suffrage des femmes et se présente « dans un but de propagande » aux élections municipales de 1925[4].
À l'occasion de l'exposition internationale de la presse de 1928 à Cologne, Jane Misme constitue un album de 26 portraits de femmes journalistes : Journalistes françaises et confrères féministes[4],[12].
Elle meurt le 23 mai 1935 à son domicile dans le 16e arrondissement de Paris[13].
Archives
[modifier | modifier le code]La bibliothèque Marguerite-Durand (13e arrondissement de Paris) conserve un fonds d'archives consacré à Jane Misme.
Sélection de publications
[modifier | modifier le code]- Jane Misme, Les Héroïnes historiques au théâtre Charlotte Corday, , p. 10
- Mme Jane Misme, Pour le suffrage des femmes ... Par la française, , p. 40
- Jane Misme, Les derniers maitres d'Urville : histoire d'une famille messine,
- Journalistes françaises et confrères féministes, Lire en ligne
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Jane Misme » (voir la liste des auteurs).
- (en) « Jane Misme », sur encyclopedia.com (consulté le ).
- Roberts 2002, p. 38.
- « Guide des sources de l'histoire du féminisme », sur archivesdufeminisme.fr (consulté le ).
- Bernard Matot, Petite anthologie des premières femmes journalistes, Bordeaux, L'Eveilleur, , 223 p. (ISBN 9791096011407), p. 37-50.
- Williams 2007, p. 46.
- Williams 2007, p. 47.
- New Woman's Paper In France 1907.
- Hause et Kenney 1981, p. 788.
- Camiscioli 1999, p. 68.
- Françoise Thébaud, interviewée par Marion Rousset, « Les femmes ont gagné en visibilité », cahier du Monde, idées Le Monde no 22958, , p. 10 (lire en ligne).
- « Les femmes dans la Cité et l’État », sur Gallica, La Vie féminine, (consulté le ), p. 1472.
- « Journalistes françaises et confrères féministes », sur bibliotheques-specialisees.paris.fr (consulté le ).
- Archives de Paris, état civil numérisé du 16e arrondissement, acte de décès no 1071 de l'année 1935. Elle meurt à son domicile situé no 17 rue de l'Annonciation.
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Mary Louise Roberts, Disruptive Acts : The New Woman in Fin-de-Siecle France, University of Chicago Press, , 353 p. (ISBN 978-0-226-72124-8, lire en ligne).
- (en) Tami Michelle Williams, Beyond Impressions : The Life and Films of Germaine Dulac from Aesthetics to Politics, ProQuest, (ISBN 978-0-549-44079-6, lire en ligne).
- (en) « New Woman's Paper In France, Daily Republican 1907 », The Daily Republican, Monongahela, Pennsylvania, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ). .
- (en) Steven C. Hause et Anne R. Kenney, « The Limits of Suffragist Behavior: Legalism and Militancy in France, 1876-1922 », The American Historical Review, Oxford University Press on behalf of the American Historical Association, vol. 86, no 4, .
- (en) Steven C. Hause (dir.), Women's Studies Encyclopedia, Greenwood Press, (lire en ligne), « Union Française Pour Le Suffrage Des Femmes (UFSF) ».
- (en) Elisa Camiscioli, « Intermarriage, Independent Nationality, and the Individual Rights of French Women: The Law of 10 August 1927 », French Politics, Culture & Society, Berghahn Books, vol. 17, nos 3/4 Summer/Fall 1999, Special Issue: The Politics of the Family in France,
Liens externes
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