Jean-Baptiste Bottex — Wikipédia
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Jean-Baptiste Bottex, né le à Neuville-sur-Ain et tué le à Paris, est un ecclésiastique français, député du clergé aux États généraux de 1789.
Peu actif à l'Assemblée nationale constituante où il peut être classé à droite, il refuse le serment à la Constitution civile du clergé, ce qui fait de lui un prêtre réfractaire. Il siège jusqu'à la fin de la session de l'Assemblée le .
Il est emprisonné le , refuse également le nouveau serment imposé aux prêtres et est tué lors des lors des massacres de Septembre 1792. Il est béatifié par le pape Pie XI, parmi les « Bienheureux martyrs de la Révolution Française », le .
Biographie
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Ecclésiastique
[modifier | modifier le code]Jean-Baptiste Bottex est né le à Neuville-sur-Ain[1],[2],[3]. Il est le fils de Mamert Bottex, notaire royal, et d'Anne Montagnat[1],[4]. Jean-François Bouveiron, député du tiers état du bailliage de Bourg-en-Bresse aux États généraux, est son cousin germain[4].
Il entre au séminaire Saint-Irénée de Lyon et y devient en 1773 professeur de logique[1],[5]. Il est ordonné le [6]. Il est docteur en théologie[1],[2]. Il est vicaire à Saint-Jean-le-Vieux puis curé de sa paroisse natale, Neuville-sur-Ain[1],[7],[2].
Député
[modifier | modifier le code]Le [1],[8],[3], il est élu député du clergé du bailliage de Bourg-en-Bresse aux États généraux[9],[1],[10],[8],[3]. Il est le second député du clergé de ce bailliage, après Charles Pierre Gaspard Gueidan[9],[10],[8].
À l'Assemblée nationale constituante, il prête le serment du Jeu de paume. Ensuite, il ne prend pas la parole dans les débats de l'Assemblée[2]. Il peut être classé à droite, parmi les aristocrates[11]. En 1791, il refuse de prêter le serment à la Constitution civile du clergé, ce qui fait de lui un prêtre réfractaire[2],[12]. Il siège jusqu'au , date de la fin de la session de l'Assemblée constituante[3].
Arrestation et mort
[modifier | modifier le code]Après la fin de la session, il se retire au séminaire des Missions étrangères de Paris[1],[13]. Il y est arrêté comme suspect après la journée du 10 août 1792[1],[2] à cause de ses relations avec l'abbé Maury et d'autres constituants de droite[1]. Il est capturé dans la nuit du 14 au , lors d'une descente de fédérés dans le séminaire des Missions étrangères. Il n'a pas le temps de se débarrasser de tous ses papiers compromettants[14],[15].
Il est incarcéré à la prison de La Force et refuse de prêter le nouveau serment demandé aux prêtres par l'Assemblée législative : « Je jure d’être fidèle à la Nation et de maintenir la Liberté et l’Égalité ou de mourir en les défendant »[1],[2],[16]. Pour un clerc soucieux de respecter la liberté religieuse, prêter ce serment, sur lequel le pape ne s'est pas prononcé, pose un cas de conscience[2],[16].
Il est tué lors des massacres de Septembre, le [1],[17],[2], avec 160 autres prisonniers[2].
Béatification
[modifier | modifier le code]Il est béatifié par l'Église catholique parmi les « Bienheureux martyrs de la Révolution Française ». Le , à Rome, le pape Pie XI béatifie 191 ecclésiastiques, dont Jean-Baptiste Bottex, considérés par l'Église comme des victimes de la Révolution française. Cette béatification est précédée d'une importante enquête historique et hagiographique, dont témoigne, en ce qui concerne Jean-Baptiste Bottex, la biographie publiée par l'abbé Charles Dementhon en 1903[18]. Selon l'historien Albert Mathiez, cette biographie est « un panégyrique destiné à plaider (à la lettre) la béatification du martyr J.-B. Bottex ». Il ajoute : « Le récit du peu qu'on sait sur sa vie publique et privée pourrait aisément tenir en quelques pages »[19].
Jean-Baptiste Bottex est fêté par l'Église catholique le [20].
Références
[modifier | modifier le code]- Robert, Bourloton et Cougny 1890, p. 406.
- Duprat 2011.
- « Jean-Baptiste Bottex - Base de données des députés français depuis 1789 - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le ).
- Dementhon 1903, p. 9.
- ↑ Dementhon 1903, p. 35-41.
- ↑ Dementhon 1903, p. 31.
- ↑ Dementhon 1903, p. 41-60.
- Dementhon 1903, p. 73-81.
- Liste, par ordre alphabétique de bailliages et sénéchaussées, de MM. les députés à l'Assemblée nationale. 1789, Paris, Baudouin, imprimeur de l'Assemblée nationale, , 79 p. (lire en ligne), p. 20.
- Armand Brette, Les Constituants : Liste des députés et des suppléants élus à l'Assemblée constituante de 1789, précédée d'un avertissement, Paris, Charavay, coll. « Publications de la Société de l'histoire de la Révolution française », , XXXVII-310 p. (lire en ligne), p. 124.
- ↑ Jacques de Saint Victor, La Chute des aristocrates. 1787-1792 : naissance de la droite, Paris, Perrin, (ISBN 978-2-262-00667-9, DOI 10.3917/perri.desai.1992.01, lire en ligne), p. 308.
- ↑ Dementhon 1903, p. 171-189.
- ↑ Dementhon 1903, p. 280-281.
- ↑ Dementhon 1903, p. 287-292.
- ↑ Bernard Plongeron, « Regards sur l’historiographie religieuse de la Révolution », Annales historiques de la Révolution française, vol. 188, no 1, , p. 145–198 (DOI 10.3406/ahrf.1967.3925, lire en ligne, consulté le ).
- Dementhon 1903, p. 315-330.
- ↑ Dementhon 1903, p. 363-371.
- ↑ Philippe Boutry, « Hagiographie, histoire et Révolution française. Pie XI et la béatification des martyrs de septembre 1792 (17 octobre 1926) », dans Achille Ratti pape Pie XI : Actes du colloque de Rome (15-18 mars 1989) organisé par l'École française de Rome en collaboration avec l'Université de Lille III - Greco n° 2 du CNRS, l'Università degli studi di Milano, l'Università degli studi di Roma - « La Sapienza », la Biblioteca Ambrosiana, Rome, École Française de Rome, coll. « Publications de l'École française de Rome » (no 223), (lire en ligne), p. 305-355.
- ↑ Albert Mathiez, « Abbé Charles Dementhon. Une victime des Septembriseurs. L'abbé Jean-Baptiste Bottex, 1903 », Revue d'histoire moderne et contemporaine, vol. 5, no 9, , p. 647 (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ « Bienheureux Jean-Baptiste Bottex », sur Nominis (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Charles Dementhon, L'abbé Jean-Baptiste Bottex, député du clergé de Bresse aux Etats généraux, massacré aux journées de septembre, 1749-1792 : Notice biographique et étude d'histoire religieuse sur les débuts de la Révolution, Paris-Lyon, V. Lecoffre-E. Vitte, , 402 p. (lire en ligne).
- Annie Duprat, « Alain Noyer, Jean-Baptiste Bottex et la liberté religieuse », Annales historiques de la Révolution française, no 364, , p. 254–256 (ISSN 0003-4436, DOI 10.4000/ahrf.12066, lire en ligne, consulté le ).
- Alain Noyer, Jean-Baptiste Bottex et la liberté religieuse, Biarritz, Atlantica, , 346 p. (ISBN 978-2758802129).
- Adolphe Robert, Edgar Bourloton et Gaston Cougny (dir.), Dictionnaire des parlementaires français : comprenant tous les membres des assemblées françaises et tous les ministres français depuis le 1er mai 1789 jusqu'au 1er mai 1889, t. I : A-Cay, Paris, Bourloton, (lire en ligne), p. 406.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Assemblée nationale constituante (1789)
- Liste des députés aux États généraux de 1789
- Liste des membres de l'Assemblée constituante de 1789
- Liste des députés de l'Ain
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :
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