Jean-Baptiste Joseph Delambre — Wikipédia

Jean-Baptiste Joseph Delambre, né à Amiens le et mort à Paris le , est un astronome et mathématicien français. Il a été directeur de l'Observatoire de Paris et a participé à la mesure précise de la longueur du méridien terrestre, à la base de la définition originelle du mètre.

Jeunesse et formation

[modifier | modifier le code]

Il fait ses premières études à Amiens et sous l'influence de l'abbé Jacques Delille il devient humaniste, et sous celle d'un autre maître[Lequel ?], un helléniste profond.

Il est très lié lors de sa jeunesse à la famille Favart[1] et occupe un poste de précepteur à Compiègne.

En 1774, il s'installe à Paris, où il devient le précepteur du fils de Jean-Claude Geoffroy d'Assy ou Dassy, receveur général des Finances, qui lui facilite ses études en lui permettant de suivre les cours de l'astronome Jérôme Lalande et installe dans les combles de son hôtel d'Assy un observatoire dont il conserve la jouissance après la mort de son propriétaire guillotiné en 1794[2].

Carrière d'astronome

[modifier | modifier le code]

En 1781, il publie des tables d'Uranus, planète découverte par William Herschel, ainsi que plusieurs Mémoires.

En 1786, il présente à l'Académie des sciences un compte-rendu d'observation du passage de Mercure devant le Soleil du , ce qui marque le début de sa carrière d'astronome observateur[3].

En 1788, il est élu membre étranger à l'Académie royale des sciences de Suède.

En 1792, il devient associé géomètre de l'Académie des sciences, où il est à partir de 1800, secrétaire pour les sciences mathématiques.

En 1803, il soutient Ampère qui s'est installé à Paris après le décès de sa femme Julie.

Il meurt le à Paris, rue du Dragon[4].

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (10e division)[5].

Définition du mètre

[modifier | modifier le code]

Avec Pierre Méchain, il entreprend la mesure d'un arc du méridien de Paris, entre Dunkerque et Barcelone, pour servir à l'établissement du système métrique. La définition originelle du mètre est en effet la dix millionième partie de la longueur d'un méridien entre l'équateur et le pôle. Cette expédition dure de 1792 à 1799[6].

Jean-Joseph Tranchot collabore à cette entreprise, avant de devenir, sous Napoléon Bonaparte, cartographe de la Rhénanie.

En 1795, Delambre entre au Bureau des longitudes. Il est nommé inspecteur général des études en 1802 et succède en 1807 à Lalande à la chaire d'astronomie du Collège de France. En 1808, il devient membre du conseil de l'université, dont il est écarté en 1815.

Honneurs et distinctions

[modifier | modifier le code]

Distinctions

[modifier | modifier le code]
  • Prix de l'académie des Sciences (1792) pour ses travaux sur les tables de Vénus

Postes et fonctions

[modifier | modifier le code]

Publications

[modifier | modifier le code]
Portrait de Jean-Baptiste Joseph Delambre (1879), par Henri Coroënne, Bibliothèque de l’Observatoire de Paris.
  • Méthodes analytiques pour la détermination d'un arc du méridien (Crapelet, Paris, 1799) [lire en ligne].
  • Notice historique sur M. Méchain, lue le 5 messidor XIII (Baudouin, Paris,  ; c'est l'éloge de Pierre Méchain, lu à l'Académie par le secrétaire Delambre le ) [lire en ligne].
  • Base du système métrique ou mesure l'arc de méridien (1806-1810), en trois tomes : Tome 1 (1806) Texte en ligne,Tome 2 (1807) Texte en ligne,Tome 3 (1810) Texte en ligne.
  • Rapport historique sur le progrès des sciences mathématiques depuis 1799 (Imprimerie Impériale, Paris, 1810) [lire en ligne].
  • Abrégé d'astronomie (1813).
  • Traité complet d'astronomie théorique et pratique (3 volumes in-4, 1814) [lire en ligne].
  • Histoire de l'astronomie, en 3 parties (ancienne, moderne, et du Moyen Âge) (5 volumes, 1817-1827)[8].
  • Histoire de l'astronomie au dix-huitième siècle (édité par Claude-Louis Mathieu, Bachelier, Paris, 1827) [lire en ligne].
  • Grandeur et figure de la Terre (édité par Guillaume Bigourdan, Gauthiers-Villars, Paris, 1912) [lire en ligne].
  • Son Histoire de l'astronomie ancienne porte en frontispice, sous le nom de l'auteur[8] : Chevalier de Saint-Michel et de la Légion d'Honneur, Secrétaire perpétuel de l'Académie royale des sciences pour les mathématiques, professeur d'astronomie au Collège royal de France, membre du bureau des longitudes, des sociétés royales de Londres, d'Upsal et de Copenhague, des Académies de Saint-Pétersbourg, de Berlin, de Suède et de Philadelphie.
  • Certains ouvrages sont numérisés sur la Bibliothèque de l'Observatoire de Paris [lire en ligne].
Tombe au cimetière du Père-Lachaise.
  • Amiens :
    • Une rue du centre-ville porte le nom de rue Delambre.
    • Un lycée porte son nom.
Figure Blasonnement
Armes de Jean-Baptiste Joseph Delambre, chevalier de l'Empire :

De sable, à la fasce cousue de gueules chargée de l'insigne des chevaliers légionnaires, semé en chef d'étoiles d'argent parmi lesquelles deux plus grandes, l'une à dextre au premier point, l'autre à sénestre vers l'angle inférieur; en pointe, un globe terrestre d'or et d'argent ceint d'un méridien de sable.[9]

Armes de Jean-Baptiste Joseph Delambre, baron de l'Empire :

De sable, semé d'étoiles d'argent en chef, et un globe terrestre du même en pointe, ledit globe entouré d'un annelet de sable en direction verticale ; au canton des Barons tirés des Corps Savants brochant.[10],[11]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. On a retrouvé une correspondance de 35 lettres autographes signées à Charles Nicolas Favart de 1769 à 1771. Elles expriment les goûts et les études littéraires de Delambre et montrent sa passion pour le théâtre, la musique et la poésie. Certaines lettres font allusion à son intérêt pour les mathématiques et peuvent être considérées comme le point de départ de sa carrière scientifique.
  2. Danielle Chadych, Le Marais : évolution d'un paysage urbain, Paris, Parigramme, , 638 p. (ISBN 978-2-84096-683-8), p. 322
  3. Urbain Le Verrier, « Chapitre XV. Théorie du mouvement de Mercure », Annales de l'observatoire impérial de Paris, Paris, Mallet-Bachelier, vol. 5,‎ , p. 3 (lire en ligne).
  4. Actes de l'état-civil reconstitué de Paris (17/08/1822-19/08/1822), Archives de Paris, 51 p. (lire en ligne), p. 41
  5. François Marie Marchant de Beaumont, Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise, Paris, Emler frères, (lire en ligne), p. 103.
  6. Damien Gayet - Un homme à la mesure du mètre, sur le site images.math.cnrs.fr, consulté le 20 octobre 2014.
  7. « Histoire de l'Académie des Sciences. Secrétaires perpétuels de l'Académie des sciences de 1666 à nos jours », sur Académie des Sciences.fr (consulté le )
  8. a et b Histoire de l'astronomie ancienne, du Moyen âge, moderne consultable sur Google Livres.
  9. Alcide Georgel, Armorial de l'Empire français : L'Institut, L'Université, Les Écoles publiques, (lire en ligne).
  10. Armorial de J.B. Riestap et ses Compléments, sur le site euraldic.com.
  11. Source : www.heraldique-europeenne.org.
  • Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
Sur l'expédition de la méridienne
  • Ken Alder (trad. de l'anglais par Martine Devillers-Argouarc'h), Mesurer le monde: 1792-1799 : L'incroyable histoire de l'invention du mètre [« The Measure of All Things. The seven-years odyssey and hidden error that transformed the world »], Paris, Flammarion, coll. « Champs / Histoire » (no 785), , 2e éd. (1re éd. 2005), 654 p. (ISBN 978-2-08-121311-1).
  • Denis Guedj, Le Mètre du monde, Seuil, Paris, 2000, (ISBN 978-2-02-040718-2).
  • Arkan Simaan, La science au péril de sa vie - les aventuriers de la mesure du monde, Vuibert/Adapt, 2001, (ISBN 978-2-71-175347-5).

Filmographie

[modifier | modifier le code]
  • Un mètre pour mesurer le monde, film documentaire d'Axel Engstfeld, ARTE, Allemagne, 2010, 55 min.

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :