Jean-Baptiste Meeûs (1779-1856) — Wikipédia

Jean-Baptiste Meeûs (1779-1856) fut maire puis bourgmestre de Neder-Over-Heembeek de 1815 à 1826[1]. Ayant quitté le Marly (Neder-Over-Heembeek), il s'installe au Boulevard du Jardin botanique à Bruxelles pour mieux surveiller l'aménagement et la construction des serres du bâtiment central du jardin botanique de Bruxelles. Il y fait même placer une machine à vapeur près de l'étang.

Vie privée

[modifier | modifier le code]

Marié trois fois (avec, successivement, Barbe Van Zieune, Marie-Françoise Wouters[2] et Elisabeth Müller) mais n'eut pas de descendance. Il meurt à Bruxelles en son hôtel du 45 boulevard du Jardin Botanique. Sa veuve, Elisabeth Müller (1821-1906), lui survécut cinquante ans et épousa en secondes noces le major devenu lieutenant-général Jean Eglé Edouard Pouchin (1812-1883)[3]. Elle continua à diriger le Théâtre des Nouveautés qui brûla le 14 avril 1861[4] et il ne resta à la propriétaire que les deux cent mille francs de ses polices d'assurances. Elle y reconstruisit néanmoins un nouveau théâtre appelé Théâtre du Boulevard. Elle rédigea un testament en faveur de ses cousins, le baron Henri de Trannoy et ses deux frères, Gaston et Jules.

Vie publique

[modifier | modifier le code]

Il fut en 1826 l'un des cinq cofondateurs du Jardin botanique de Bruxelles imaginé et financé par la Société royale d'Horticulture des Pays-Bas[5]. Il contribue à la formation de la Société anonyme. Il négocie en secret afin d'éviter toute spéculation et en accord avec ses collègues l'achat du terrain de Hayez d'une superficie de 5 hectares 68 ca., qu'il acquiert à son nom, n'hésitant pas à mettre en gage une de ses propres maisons bruxelloises pour constituer des garanties aux vendeurs du terrain. Par la suite, il achète un nouveau terrain à un membre de la famille de Villegas de Pellemberg (sic). Aussitôt en possession de cette lourde charge de directeur des travaux, il passe par contrat avec un briquetier pour un million de briques, travaille avec Petershem à la confection d'un plan pour le creusement du bassin et fait commencer ce travail.

Après avoir été le Directeur des travaux, il en est devenu en 1833 le président[6].

Il fut l'un des dix cofondateurs en 1818 de la Société civile Meeûs, première usine à gaz d'éclairage du continent et de Bruxelles située rue Saint-Roch à Bruxelles. Cinq d'entre eux appartenaient à la famille Meeûs : (François-Joseph, Henri-Joseph et ses deux fils, et lui; parmi les cinq autres nous trouvons son beau-frère Jacques Jean Wouters, échevin de Bruxelles, et l'avocat Alexandre Gendebien, ami de son neveu Pierre-Joseph Meeûs. Pierre-Joseph en devient le Directeur.

Créateur[7] et propriétaire du Théâtre des Nouveautés à Molenbeek-Saint-Jean situé entre la rue du Théâtre et le bord de la Senne. La rue du (ou des) Théâtre fut achevée en 1842 sous le mayorat de Pierre-Joseph mais l'inauguration de ce théâtre eut lieu seulement en 1844. Un théâtre parisien du même nom exista à Paris[8].

Président de l'œuvre pour musiciens, la Société d'Apollon. La Société d'Apollon a M. le Bourgmestre de Bruxelles pour président honoraire. Le but de celle-ci est de secourir les artistes musiciens que l'âge ou les infirmités rendent incapables de faire valoir leur talent[9].

Chevalier de l'Ordre du Lion néerlandais en 1829.

Président de la Commission d'Agriculture de Bruxelles (vers 1832), puis de la Commission provinciale d'agriculture du Brabant. Il constate en 1845 la présence en Belgique de la maladie de la pomme de terre[10] qui allait ravager les champs de Prusse et de Belgique avant de s'attaquer à ceux d'Irlande et y provoquer une grande famine.

  1. José Anne de Molina, Pierre-Joseph Meeûs, bougmestre, surnommé l'homme du gaz, Molenbecca n° 9, Molenbeek-Saint-Jean, 2003
  2. Grâce à ce mariage, son mari se fait appeler Meeûs-Wouters. c'est le nom que l'on retrouve dans ses signatures des documents du Jardin botanique. Son épouse participa à de nombreux concours d'orchidées au jardin et possédait une belle bibliothèque.
  3. Combattant volontaire de 1830 (Cf. Sixième liste n°98 du Moniteur du 13 mai 1879), officier de l'Ordre de Léopold, chevalier puis commandeur de l'Ordre de Saint-Vladimir de Russie et officier de l'ordre de la Tour et de l'Épée (Ordre militaire portugais). Il avait été par deux fois chef de cabinet du ministre de la guerre, le baron Pierre Emmanuel Félix Chazal. Ce couple s'installa au 112 rue de Trèves au Quartier Léopold, à Bruxelles.
  4. Il était heureusement isolé des quatre côtés, dont l'un longeait la Senne, mais il fut difficile de sauver tout le monde, car plusieurs petites et grandes loges, au nombre d'une quarantaine, étaient louées comme appartements à des ménages d'artistes. Ce monument, avec son plafond et son admirable lune verte peints par H. Deville-Thiry (mathématicien liégeois) fut détruit par un incendie.
  5. Baronne Els Witte, Le Jardin botanique de la S.A. <<Société royale d'Horticulture des Pays-Bas>> (1826-1870) dans Histoire des Jardins botaniques de Bruxelles 1870-1970 1970, Crédit communal, Bruxelles,
  6. Baron Victor Horta, Etude objective sur les auteurs des serres du Jardin botanique de Bruxelles, , Bruxelles, 1935
  7. deux plans dont un signé de sa main reposent aux Archives de la Ville de Bruxelles, Travaux publics
  8. Théâtre des Nouveautés de Paris
  9. Auguste Imbert & B. L. Bellet, Tablettes bruxelloises, chez Gallaud & Cie, Libraires, Bruxelles, 1828
  10. Bulletin du Conseil supérieur d'agriculture, tome 1, Imprimerie J. Van Buggenhoudt, Bruxelles, 1847

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Jacques Dubreucq, Une Histoire capitale, Volume 4, La Section du Canal, Imprimerie Weissenbruch SA,, Bruxelles, 1977 (8 volumes).
  • Jean-Louis Van Belle, Meeûs à de Meeûs. Bruxelles-La Foi - Le feu, Braine-le-Château, éditions La Taille d'Aulme, 1997. La photo d'une miniature le représentant se trouve à la page 52 et celle de sa troisième épouse à la page 54. Mêmes photos dans la revue l'Eventail
  • Jean-Joseph Thonissen, Vie du comte de Meeûs, Louvain, 1863 (lire en ligne).
  • Catalogue de l'Exposition des produits de l'Industrie nationale de , Fonderie et Imprimerie normales (chez Libry-Bagnano), Bruxelles, 1830.
  • Baron Camille Buffin, Documents inédits sur la Révolution Belge, Bruxelles 1910
  • Frédéric Faber, Histoire du Théâtre français, Frs. Olivier, Bruxelles, 1880 (5 tomes).
  • Lionel Renieu, Histoire des Théâtres de Bruxelles, Edition Duchartre & Van Buggenhoudt, Paris, 1928 (2 tomes)
  • L'Heure Bleue, (La vie nocturne à Bruxelles de 1830 à 1940), Ed. du Crédit Communal de Belgique, 1987
  • Auguste de Wargny, Esquisses sur la Révolution de 1830 et suppléments aux esquisses, Tarlier, Bruxelles, 1830
  • Charles White, Révolution belge de 1830, Louis Hauman, Bruxelles, 1836, (3 tomes)