Jean Tartier — Wikipédia
Coprésident Groupe des Dombes | |
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Alain Blancy (d) | |
Président de la Fédération protestante de France | |
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Jean Tartier, né le à La Voulte, est un Pasteur protestant français qui est inspecteur ecclésiastique de l’Église luthérienne du pays de Montbéliard et président de la Fédération protestante de France de 1997 à 1999.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et début de carrière
[modifier | modifier le code]Le pasteur Jean Tartier est né le à La Voulte (Ardèche). Il est le fils de Roland Tartier, pasteur de l’Église réformée de France, et de Madeleine Tissot, infirmière[1],[2]. Il étudie au lycée Cuvier à Montbéliard puis à la Faculté de théologie protestante de Strasbourg, où il obtient sa maîtrise de théologie. Appelé comme pasteur par l’Église évangélique luthérienne de France, inspection de Montbéliard, il a été animateur régional de la jeunesse évangélique luthérienne de France (1969-1974), et simultanément président du Département jeunesse de la Fédération protestante de France (1970-1975), puis pasteur de la paroisse de la vallée du Rupt, toujours au sein de l'inspection de Montbéliard (1974-1977).
Responsabilités ecclésiales
[modifier | modifier le code]Jean Tartier est élu inspecteur ecclésiastique de Montbéliard par le synode de l'Église évangélique luthérienne, poste qu’il occupe pendant 15 ans, de 1977 à 1992[3],[1]. Après cette longue période de responsabilité régionale, sa carrière l’entraîne vers le niveau national à Paris, où il est d’abord responsable du service des relations œcuméniques de la Fédération protestante de France de 1992 à 1997[1].
Le , Jean Tartier est élu pour succéder le 1er juillet suivant au pasteur Jacques Stewart à la tête de la Fédération protestante de France[4]. En butte à un certain nombre de critiques et d’oppositions, il démissionne en 1999[5].
Fin de carrière et engagements personnels
[modifier | modifier le code]Après sa démission du poste de président de la Fédération protestante de France, il devient pasteur de la paroisse luthérienne de Saint-Pierre-le-Jeune à Strasbourg. Il est simultanément responsable du service des relations œcuméniques des églises protestantes d'Alsace (2000), co-président du conseil des Églises chrétiennes en France (1997-1999), du groupe des Dombes (2000), membre du bureau de la Conférence des pays latins d'Europe (1978)[1]. Il devient en 2003 président du conseil exécutif de l'Église évangélique luthérienne de France et du Comité national des Églises luthériennes de France (Anelf)[1]. Après deux ans à Strasbourg, il revient en 2002 au pays de Montbéliard, appelé par la paroisse de Seloncourt, où il reste en poste jusqu’à sa retraite qu’il prend à 65 ans, en 2007. Il poursuit néanmoins encore deux engagements essentiels pour lui : la coprésidence du groupe des Dombes, groupe de théologiens catholiques et protestants, indépendant des institutions ecclésiales, qui œuvre à l'œcuménisme par la réflexion théologique, et son engagement dans l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT) dont il préside la commission théologique[2].
Famille
[modifier | modifier le code]Jean Tartier s’est marié le à Erica Roehrich, elle-même pasteur de l’Église évangélique luthérienne de France. Ils ont 3 enfants[1].
Postérité
[modifier | modifier le code]Un président de la FPF en demi-teinte
[modifier | modifier le code]La démission relativement rapide de Jean Tartier du poste de président de la Fédération protestante de France (FPF) a fait l’objet de nombreux commentaires. Il lui aurait été reproché de se laisser trop absorber par la gestion des problèmes internes au protestantisme – en partie dus à l’importance croissante des évangéliques au sein de la FPF - et de ne pas donner une visibilité suffisante au protestantisme français, alors même que de nombreux débats de société se déroulaient sans véritable apport du protestantisme, tels que celui du PACS, où la FPF n’osa pas aborder le thème de l'homosexualité[5],[6]. À cela s’ajoutent quelques maladresses notables. Ainsi, tout à son enthousiasme œcuménique, il aurait par exemple commenté de façon très positive le texte pontifical annonçant le « jubilé 2000 » qui rappelait le rôle des indulgences pour les catholiques en quête de pardon, position si peu protestante qu’elle provoqua rien moins qu’une désolidarisation de la principale composante du protestantisme français, l’Église réformée de France. Son acceptation de la Légion d'honneur des mains du ministre de l'Intérieur au moment où la CIMADE dénonçait précisément les lois Chevènement comme restrictives du droit d'asile a également été une maladresse qui a marqué le milieu associatif protestant[5].
Un engagement œcuménique sans faille
[modifier | modifier le code]Le pasteur Jean Tartier a toujours été un ardent militant de l’œcuménisme, et l’œcuménisme a été l’objet de plusieurs de ses postes pastoraux. Son engagement au sein du Groupe des Dombes s’est poursuivi après sa retraite. Il disait que ce travail était une « respiration théologique ». « Plus ça va, plus je suis engagé dans cette direction, malgré les morosités et les freins » déclarait-il en 2007, affirmant aussi que « toutes les frilosités orthodoxes, catholiques, protestantes ne construisent pas l'avenir. »[2].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Dossier de presse pour la semaine pour l’unité des chrétiens, publié par Lourdes-Info, 2008
- Jean Tartier reste un pasteur œcuménique, article d’Elodie Maurot, le , La Croix, accès le 3 octobre 2016
- Liste des inspecteurs ecclésiastiques de Montbéliard sur le site Parole Image, site du patrimoine luthérien au Pays de Montbéliard et en Nord Franche-Comté
- Article de la Croix du 3 juillet 1997
- Les protestants cherchent un patron plus diplomate que Tartier. La démission du président de la fédération révèle une crise profonde. Article de Daniel Licht dans Libération du 6/3/1999, accès le 3/10/2016
- Déclaration du pasteur Serge Oberkampf de Dabrun citée dans Libération du 6/3/1999.