Jean de Lauson (père) — Wikipédia
Jean de Lauson | |
Fonctions | |
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Gouverneur général de la Nouvelle-France | |
– (5 ans, 10 mois et 29 jours) | |
Monarque | Louis XIV |
Prédécesseur | Louis d'Ailleboust de Coulonge |
Successeur | Charles de Lauzon de Charney |
Biographie | |
Date de naissance | Vers 1584 |
Lieu de naissance | Paris (Royaume de France) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris (Royaume de France) |
Nationalité | Française |
Conjoint | Marie Gaudart (premier mariage) Anne Després (second mariage) |
Enfants | Jean de Lauzon (fils) |
Profession | Avocat Homme d'affaires |
Religion | Catholicisme |
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Gouverneurs généraux de la Nouvelle-France | |
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Jean de Lauson (parfois orthographié Lauzon), surnommé « le Père », né vers 1584 et mort le à Paris est un administrateur français. Il fut intendant de Provence, du Dauphiné et de Guyenne, jusqu'en 1648, puis gouverneur de la Nouvelle-France de 1651 à 1656. Il est le fils aîné de François de Lauzon[1], seigneur de Lirec, en Poitou, conseiller au parlement, descendant d'une famille de robe originaire de Bretagne.
M. de Lauson était employé par le Cardinal de Richelieu aux affaires du commerce de la marine et des colonies, et à ce titre devint un élément majeur dans le système français naissant de création et de gestion des colonies. Il était très lié aux affaires de la Nouvelle-France puis du Sénégal, et enfin, du commerce triangulaire avec les îles d'Amérique. Il est le père de Jean de Lauzon (fils) (1620-1661), grand sénéchal de la Nouvelle-France.
Biographie
[modifier | modifier le code]Début de carrière
[modifier | modifier le code]Il a commencé sa carrière comme conseiller au parlement de Paris où il est reçu le [2]. Il épouse le [3] à Paris Marie Gaudart (1598-1643), fille de François Gaudart, seigneur du Petit-Marais, conseiller au parlement de Paris et doyen de la 4e chambre des enquêtes, et de Denise Canaye. Il est ensuite maître des requêtes ordinaire de l'Hôtel du roi reçu le , il reçoit le une commission pour faire sa chevauchée en Normandie, il est encore président au Grand Conseil en 1628. Agent de l'administration royale, il va instruire les procès du duc de Montmorency en 1632, puis du duc d'Épernon en 1634.
L'homme de Richelieu
[modifier | modifier le code]Il était vraisemblablement l’intermédiaire entre le Ministre et les marchands de Rouen. Peut-être même était-il de Rouen.
Jean de Lauzon s’occupait particulièrement des affaires du Canada : c’est lui que le cardinal chargea en 1627 de négocier la démission du duc de Ventadour, vice-roi de la Nouvelle-France, puis de présider comme intendant les réunions de la Compagnie des Cent-Associés. Le , il en recevait l’ordre de préparer des vaisseaux pour Québec et vraisemblablement, c’est lui qui mit à la tête de ces vaisseaux Émery de Caen et lui donna mission de réoccuper la ville, ce qui fut fait le . Il portait les titres de Conseiller d’État et Intendant de la Nouvelle-France.
Intendant de police, justice et finances
[modifier | modifier le code]En 1637, il est envoyé en Provence comme intendant de police, justice et finances jusqu'en 1641, et à Vienne comme intendant en Dauphiné en 1640. Il est nommé intendant de Guyenne[4] en 1641, où il reste jusqu'en 1648. Il assure en même temps les fonctions d'intendant des armées en Guyenne et au Béarn. Il est reçu conseiller d'État vers 1645.
Seigneur en Nouvelle-France
[modifier | modifier le code]Propriétaire de plusieurs terres en Nouvelle-France, il fut seigneur de la seigneurie de Lauzon de 1636 à 1651. Elle était située sur la rive-sud du fleuve Saint-Laurent, devant la ville de Québec. Jean de Lauzon n'a jamais habité sur sa terre, surtout en raison de la présence hostile des Iroquois. Ce n'est qu'en 1647 qu'elle fut colonisée par Guillaume Couture, interprète auprès des amérindiens qui fut récompensé pour avoir participé à la signature du premier traité de paix (entre Français et Iroquois) en 1645. Ce traité fut signé par les deux partis dans la région de Trois-Rivières au Québec. Jean de Lauzon (fils) sera héritier de la seigneurie de 1651 à 1661. Elle existera pendant 200 ans jusqu'en 1836. La seigneurie donnera naissance au premier village, situé devant la Ville de Québec, nommé Saint-Joseph-de-la-Pointe-Lévy. Celui-ci deviendra la ville de Lauzon en 1910 jusqu'en 1989, année où la ville de Lauzon sera fusionnée avec la ville de Lévis.
Il fait également l'acquisition de l'île de Montréal en 1638 auprès de la Compagnie des cent-associés qui en est alors la propriétaire. En recevant la concession de l'île, il s'engage à en assurer le peuplement, ce qu'il ne fait pas. Le , à Vienne, il la cède à Jérôme Le Royer de La Dauversière et Pierre Chevrier, qui souhaitent y établir une colonie[5].
Décès à Paris
[modifier | modifier le code]À la fin de sa vie, Jean de Lauzon s'installe à Paris : il meurt dans cette ville le [2], à l'âge de 82 ans, chez l'un de ses fils, chanoine du cloître de Notre-Dame[6].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- François Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire & la chronologie des familles nobles de France, Tome VIII, p. 588, Paris 1774 Texte
- J. Monet, « Lauson, Jean de (mort en 1666) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. I, (lire en ligne).
- Robert Le Blant, « Jean de Lauson et Marie Gaudart : leur appartenance à une structure sociale », Revue d'histoire de l'Amérique française, vol. 23, no 1, , p. 110-121 (lire en ligne)
- Francis Loirette, Un intendant de Guyenne avant la Fronde, Jean de Lauson (1641-1648), p. 41-68, dans L'État et la région: L'Aquitaine au 17e siècle, Presses universitaires de Bordeaux, Talence, 1998 (ISBN 2-86781-206-2) Extraits
- Bernard Peyrous, Jérôme Le Royer : De La Flèche à Montréal : un visionnaire au XVIIe siècle, Paris, CLD éditions, , 145 p. (ISBN 978-2-85443-573-3), p. 81.
- D'après François-Xavier Garneau, Histoire du Canada
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- J. Monet, « LAUSON, JEAN DE (père) », dans Dictionnaire biographique du Canada en ligne, University of Toronto et Université Laval, 2000
- Joseph-Edmond Roy, Histoire de la Seigneurie de Lauzon, Lévis, 1897-1904 (en ligne: vol. 1, 2, 3, 4, 5)
- Théophile-Pierre Bédard, « Le Gouverneur Jean de Lauson et ses trois fils, étude historique », dans Nouvelles soirées canadiennes, 1882, p. 55-61 et 115-122 (en ligne)
- Louis-Hippolyte Lafontaine, De la famille des Lauson, Montréal, 1859, 70 p. (en ligne)
- Francis Loirette, Un intendant de Guyenne avant la Fronde, Jean de Lauson (1641-1648), p. 41-68, dans L'État et la région: L'Aquitaine au XVIIe siècle. Centralisation monarchique, politique régionale et tensions sociales, Presses universitaires de Bordeaux, Bordeaux, 1988 (ISBN 978-2867812064) Extrait
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Généalogie du Québec et de l'Acadie : Biographie de Jean de Lauzon (père)
- Mémorial Jean de Lauzon près du Château de Lirec - Bignoux
- (en) Catholic Encyclopedia : Jean de Lauzon