Joseph-Ferdinand Toussaint — Wikipédia
Joseph-Ferdinand Toussaint, est un juriste, homme politique membre de la Chambre des Représentants, écrivain, théoricien social saint-simonien, patron de presse et notaire belge, né à Meulebeke le [1] 1807, décédé à Ixelles le et enterré au cimetière d'Ixelles (premier rond-point). Il était docteur en droit de l'Université de Gand.
Sa vie
[modifier | modifier le code]En 1830 il s'établit à Bruxelles, prit une part active de la Révolution de 1830 et devint collaborateur du Gouvernement Provisoire.
En 1848 il devint membre de la Chambre des représentants pour l'arrondissement de Thielt.
Lié au groupe des Saint-simoniens il quitta ensuite ce mouvement dans une lettre publique où il leur reprochait de s'être éloignés de l'orthodoxie originale de Saint-Simon[2]. Il publia de nombreux livres politiques et sociaux.
Action culturelle
[modifier | modifier le code]En 1848 Joseph-Ferdinand Toussaint fonda avec Edward Ledeganck, frère du célèbre poète, le journal "De Brabander". En 1862 il figure parmi les fondateurs du Willemsfonds.
Il fut un des premiers, si pas le premier, à protester contre la pression faite en vue de franciser la vie publique qui était très forte dans la nouvelle nation. Il s'exprima à ce sujet dans une lettre ouverte qui parut le dans "L'Emancipation", journal où Toussaint collaborait souvent et qui fut reprise dans la "Nieuwsblad" d'Anvers, le "Postryder" d'Anvers et "Den Vaderlander" de Gand. Cette lettre faisait suite à son discours pour défendre les droits juridiques de la langue flamande tenu le à la "Réunion Centrale".
Le patron de presse : L'Étoile belge
[modifier | modifier le code]Joseph-Ferdinand Toussaint devint également à partir de 1854, à côté de la famille d'Orléans et du français Marcellin Faure, l'actionnaire majoritaire du journal libéral L'Étoile belge qui en 1857 avec ses 14.000 abonnés était devenu un des journaux les plus importants de Belgique. Dès 1858, la famille Madoux devint actionnaire et racheta en 1874 les actions de la famille d'Orléans et devint ainsi avec la famille Toussaint copropriétaire de ce journal[3].
Vie familiale
[modifier | modifier le code]Son père Bernard Toussaint originaire de Toul, époux de Judith Spruytte, s'était établi sous le Directoire à Meulebeke dont il fut commissaire de police.
Joseph Ferdinand Toussaint avait épousé Philippine Kuhne[4], fille du peintre David-Chrétien Kuhne[5],[6], époux en premières noces de Thérèse Marie Deprez[7] et en secondes noces d'Adèle De Marneffe[8], sœur du général belge Louis-Joseph De Marneffe (1789-1848).
Sa fille Léonie Toussaint était l'épouse du grand architecte Joseph Poelaert, son fils Fritz Toussaint était peintre et mécène ainsi qu'important donateur au Musée d'Ixelles et aux Musées royaux des beaux-arts de Belgique.
Ses publications
[modifier | modifier le code]- 1830: Discours sur le Sénat héréditaire et le véto du chef de l'État, suivi d'une pétition au Congrès national sur le Sénat, Bruxelles, Ode et Wodon, 1830.
- 1830: Joyeuse entrée des ducs de Brabant, Bruxelles, 1830.
- 1832: Coup d'œil sur le système financier de la Belgique, Bruxelles, 1832.
- 1848: Manuel théorique et pratique et formulaire de procédure civile et commerciale, Gand-Bruxelles, 1849.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Léon Goffin, Biographie nationale de Belgique, tome 25, Bruxelles, 1930-1931, sub verbo.
- Louis Hymans, Histoire parlementaire de la Belgique.
- Bibliographie nationale, t. III.
- Almanach Royal officiel
- Jozef Geldhof, Een Orangistisch rivaal van Alexander Rodenbach, Jozef-Ferdinand Toussaint, Meulebeke 1806-Elsene 1885, in: Album Joseph Delbaere, Westvlaams Verbond van Kringen voor Heemkunde en Geschied- en Oudheidkundig Genootschap van Roeselare en Ommeland, 1968
- Jozef Huyghebaert, De oproep 'Aen de Vlaemsche Jongelingen' van J. F. Toussaint, in: Biekorf, 1975-76, pp. 81–89.
- L. Demedts, Taalpolitiek in de 19de eeuw. De Toussaints te Meulebeke, in: De Roede van Tielt, 1982, pp. 155–162.
- Romain Van Landschoot, Ideologische minderheden in de regio Tielt 1830-1835, in: De Roede van Tielt, 1989, pp. 2–23.
- Joseph Huyghebaert, Joseph Ferdinand Toussaint in: Nationaal biographisch woordenboek, Bruxelles, Paleis der Academiën, 1992, vol. 14, col. 676-682.
- Joseph Huyghebaert et Romain Van Landschoot, Jozef F. Toussaint, in: Nieuwe Encyclopedie van de Vlaamse Beweging, Tielt, 1997, pp. 3097.
Notes
[modifier | modifier le code]- Acte de naissance à Meulebeke : "L'an Mil huit cent sept le deux du mois d'Avril, à onze heure du matin par devant nous Maire et Officier de l'état civil de la commune de Meulebeke (....) est comparu le Sieur Bernard Toussaint agé de quarante cinq ans, officier de police de la commune lequel nous a représenté un enfant du sexe Masculin de lui comparant et de Judithe Spruytte son épouse, né le trente un Mars (....) prénoms de Joseph Ferdinand".[1]. Le monument funéraire à Ixelles donne erronément : "né le 2 avril 1807" qui est en réalité la date de déclaration de naissance. Quant à la Biographie Nationale de Belgique, tome 25, elle lui donne aussi erronément comme date de naissance le 3 février 1807.
- Joseph-Ferdinand Toussaint, "À M[onsieur] Enfantin, lettre publique de démission au président des saint-simoniens, 12 février 1832, in: L'Émancipation, 21 février 1832.
- Pierre Van den Dungen, "Étoile Belge, journal L' ", dans : Dictionnaire d'Histoire de Bruxelles, Bruxelles, 2013, p.309.
- Ce nom de famille allemand (diminutif de Kunrad) s'écrit sans tréma sur le u ("umlaut").
- David-Chrétien Kuhne, né à Bruxelles, baptisé à Sainte-Gudule le , fils de Jean Chrétien Frédéric (Johann-Friedrich-Christian) Kuhne, né à Sontwig (Hemer), décédé en son domicile à Saint-Josse-ten-Noode, propriétaire terrien (grondeigneenaar), âgé de 82 ans, le , et de Philippine De Mol (mariage à Sainte-Gudule le ), fille de Jean-Baptiste De Mol et d'Anne-Marie van Meerbeek. Jean Chrétien Frédéric Kuhne fut reçu bourgeois de Bruxelles le . Voir : Jan Caluwaerts et Hugo Simonart, Poorters van Brussel - Bourgeois de Bruxelles, Louvain, 2000, tome III, 1695-1795, p. 246 : « Kühn (sic : transcription modernisée et erronée pour Kuhne), Joannes Christianus Fredericus, °Sundwig (Westfalen, D), marchand en gros. E: Philippina de Mol.... habite Bruxelles depuis plus de 20 ans chez le négociant Romberg, son oncle à qui il étoit en société, il est résolu de faire son commerce séparé ». Et : Antoine Massin, Bruxelles qui est qui en 1812, Bruxelles, 1997, p. 527 : « KUHNE, Chrétien - Agé de 61 ans - Veuf - Propriétaire - Domicilié Son 7- Rue Ducale 1061 - Né à Yserlone (Iserlohn) - Réside à Bruxelles depuis 1773 ». Jean Chrétien Frédéric Kuhne, fils de N. Kuhne habitant Hemer et de Rosina von Romberg zu Iserlohn, était, comme nous l'apprend Claude Anspach « gérant, avec son cousin Villot, de la filature des Chartreux au nom des frères Walckiers, entre 1788 et 1793. Ensuite, il reprit jusqu'en 1808 une manufacture de faïence située à Etterbeek ». (Lire : Claude Anspach, "Frédéric baron de Romberg. Seigneur de Machelen Sainte-Gertrude 1729-1819", "Annexe II : Les 'neveux' de Frédéric de Romberg", dans : Le Parchemin, n° 291, Bruxelles, mai-juin 1994, p. 181).
- Le peintre David-Chrétien Kuhne a habité à Bruxelles, rue Ducale 1061, puis à Saint-Josse-ten-Noode rue Hydraulique 217.
- Antoine Massin, Bruxelles qui est qui en 1812, Bruxelles, 1997, p. 527 : « KUHNE - Agé de 25 ans - Époux DEPREZ Marie-Louise - Domiciliés Section 7 - Rue Ducale 1061 - Né à Bruxelles - Fils de Chrétien. A déclaré transférer son domicile à Saint-Josse-ten-Noode le 20 février 1813 ».
- Arlette de Marneffe et Dominique de Kerckhove dit van der Varent, "Louis-Joseph de Marneffe (1789-1848), officier de cavalerie dans la Grande Armée française par François de Marneffe et par François-Joseph Navez", dans : Le Parchemin, Bruxelles, mai-juin 2015, n° 417, pp. 288-291.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Portrait en miniature de David Chrétien Kuhne, par Alexandre De Latour.
- Portrait en miniature de Sarah Toussaint (née le 10 janvier 1839, morte le 10 septembre 1848), de Marie Toussaint (née le 23 octobre 1837, morte le 3 juillet 1848) et de David Chrétien Kuhne, par Alexandre De Latour.