Joseph Péters — Wikipédia

Joseph Péters
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L'abbé Joseph Péters.
Nom de naissance Joseph Martin Hubert Péters
Naissance
Verviers, Drapeau de la Belgique Belgique
Décès (à 49 ans)
Berlin, Allemagne
Pays de résidence Drapeau de la Belgique Belgique
Profession
Activité principale
Enseignant
Autres activités

Joseph Péters, né le à Verviers (Belgique) et mort (exécuté) le à la prison de Plötzensee (Berlin), est un prêtre catholique belge du diocèse de Liège et résistant de la Seconde Guerre mondiale.

Né à Verviers en Belgique le , de Martin Hubert Péters, vannier et de Marie Anne Hubertine Schmidt[Note 1], Joseph est le benjamin d'une fratrie de six enfants (Théodore, Gertrude, Martin, Hubertine, Léon et Joseph).

Le il est ordonné prêtre après des études de théologie au petit séminaire de St-Trond puis au grand séminaire de Liège.

Nommé professeur de religion à Malmedy, Joseph Péters est une figure marquante de l’histoire de cette ville. Il est connu pour son engagement anti-nazi et son aide aux jeunes pour leur éviter le service obligatoire dans la Wehrmacht[1]. Arrêté en , et après être passé dans les caves de la Villa Laloire à Malmedy, il est exécuté le par décapitation à la prison de Plötzensee[2],[3] à Berlin en Allemagne.

Ses actes de résistance

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Il demeure 13 ans à Malmedy et refuse de quitter son poste de professeur après l'annexion des Cantons de l'Est (Belgique) par l’Allemagne en 1940. À cette époque, il continue à se considérer comme « un belge exerçant son sacerdoce en territoire occupé ». Ses activités patriotiques se résument à convaincre la jeunesse malmédienne des dangers du nazisme. Par une résistance passive, il s’oppose à l’expression du nazisme dans sa paroisse et soutient le moral de la population. Il devient alors très vite un exemple pour la jeunesse, notamment en s'opposant publiquement à la propagande des Jeunesses hitlériennes. « Ici, c’est la Maison de Dieu et Hitler n’a rien à y voir, allez dire cela à qui vous voudrez, jeune homme ! » rétorque-t-il à un jeune nazi venu le défier lors d’un office à Géromont.

Le , Pierre Laval est victime d’un attentat à Versailles. Le régime occupant est très irrité. L’abbé est alors convoqué à la Kommandantur et pressé de renoncer à sa résistance passive et à son opposition au régime d’occupation en place à Malmedy. L’abbé devient alors l’objet d’une surveillance serrée de la part de la Gestapo. Il n’obtient pas le soutien des instances ecclésiastiques allemandes.

Un jeune malmédien de 15 ans se présente chez le prêtre et lui demande conseil quant à son avenir. L’abbé flaire un traquenard mais tente néanmoins de convaincre le jeune homme de ne pas s’engager sous la bannière nazie. Quelques jours plus tard, une plainte est envoyée à la Kommandantur : l’abbé est alors accusé d’avoir détourné un jeune malmédien de ses devoirs militaires.

Le il est arrêté sur la base de la dénonciation du jeune Rottenführer des Jeunesses hitlériennes manipulé par l'instituteur M. J., nommé Ortsschulenleiter (inspecteur régional des écoles) et titulaire également de la Filmstelle du Landratsamt de Malmedy qu'il utilise pour la propagande auprès de la jeunesse[4]. Il est incarcéré à la prison d'Aix-la-Chapelle.

De sa cellule, il écrit le jour de Noël : « Savez-vous ce qu'est le régime cellulaire ? C'est à peu près la mise au tombeau. C'est être enclos entre quatre murs froids du matin au soir et du soir au matin ; c'est la privation de toute relation et d'amis, de toute joie, de tout confort, de toute activité intellectuelle. C'est la solitude, l'immobilité, le silence, l'image de la mort. Ce sont là des souffrances morales qui seraient à moitié supportables, s'il ne venait s'y ajouter les horribles tortures de la faim. »[5].

La sentence est exécutée et à 19 h 9 le , l'abbé Joseph Péters meurt guillotiné en présence de l'aumônier de la prison de Plötzensee, Peter Buchholz[6]. L'acte de décès est enregistré le lendemain à l'hôtel de ville de Berlin-Charlottenburg. Cette date est notamment reprise sur la plaque de la rue qui porte son nom. Le , un courrier officiel est envoyé à la famille pour annoncer son décès[7].

Le , la RTBF lui consacre un reportage télévisé d'une dizaine de minutes dans sa séquence « La belle histoire » de l'émission Au quotidien[8].

À Malmedy, la rue de l’abbé Péters — autrefois (jusqu'en 1945) rue du Parc — mène vers la place du Parc sur laquelle un buste commémoratif en bronze a été inauguré le à sa mémoire[9],[10]. C'est Roger Collette Lansival, né à Malmedy le , qui a permis la réalisation de cette place et du monument car il était particulièrement reconnaissant à l'abbé de l’avoir détourné des voies nazies de l'époque.

Le nom de l'abbé J. Péters figure aussi sur la plaque en hommage aux prêtres victimes de 1940-1945 dans la cathédrale Saint-Paul de Liège[11] et sur le monument aux morts de 1940-1945 de l'Institut Saint-Roch[12].

À l'occasion du 10e anniversaire, une plaque commémorative a été installée en 1953 dans la cour de l’école moyenne des filles, école dans laquelle l'abbé Péters a enseigné la religion. Sur cette plaque on peut lire les mots « Je donne volontiers ma vie pour la jeunesse de Malmedy » ; témoignage de son engagement pour cette jeunesse malmédienne durant cette période de l'Histoire[13].

Les 12 et paraissent deux articles biographiques d'hommage dans Le Courrier du Soir de l'époque[14],[15].

Le , les obsèques de l'abbé Péters furent célébrées à la cathédrale de Malmedy. La même année, à la suite d'une intervention du Groupement réfractaire du canton de Malmedy, le conseil communal décida de donner le nom de rue Abbé Péters à l'ancienne rue du Parc, où il avait habité pendant 15 années. Sur cette plaque, la mention suivante est inscrite « Rue ABBE PETERS Décapité par les nazis le 2 juillet 1943 ». La date est celle de l'enregistrement de son décès par les autorités mais, l'abbé est bel et bien décédé le premier du mois.

Notes et références

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  1. Selon son acte de naissance, visible en ligne, sur le site des Archives d'État de Belgique, acte 537, vue 689.

Références

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  1. [PDF] Jacques Wynants, « Eupen-Malmedy (les « Cantons de l’Est » belges) : la question de la nationalité ; les conséquences », dans Annexion et nazification en Europe : Actes du colloque de Metz, 7-8 novembre 2003, Université de Metz (lire en ligne), p. 16.
  2. [PDF] Brigitte Oleschinski, « Plötzensee : Lieu du martyre – lieu du crime », dans Le Mémorial de Plötzensee, Gedenkstätte Deutscher Widerstand, 1996 (ISBN 3-926082-07-0, lire en ligne).
  3. Contrairement à ce qu'on peut souvent lire, il ne fut pas décapité à la hache, mais guillotiné : Raymond Jacob, L'Abbé Péters, résistant malmédien, (t. 59, Malmedy, Malmedy - folklore, a.s.b.l., coll. « Malmedy - folklore », 2001-2002), p. 103 : « Mais cette augmentation des condamnés à mort s'est heurtée rapidement à un problème technique : les trois bourreaux d'État n'arrivent plus à suivre le rythme des exécutions. Si bien que le 28 décembre 1936, Gürtner, le ministre de la Justice du Reich, décide en urgence que les condamnations à mort devront désormais être exécutées par la guillotine ! Le 17 février 1937, une guillotine, qui provient de l'ancien centre de détention de Bruchsal, est livrée à Berlin - Plötzensee et installée dans le local ad hoc. À partir de ce moment, le nombre d'exécutions augmente rapidement. il passe de 277 à plus de 1200 par année en l'espace de sept ans. ».
  4. Journal de Malmedy du 28 juin 1947.
  5. « Héros et martyr, l'abbé Joseph Péters », dans Vert et Vieux, Bulletin de l'Institut St-Michel de Verviers, no 2, mars 1946, p. 11-14.
  6. Dernière trace écrite de l'abbé Joseph Péters, écrite le jour de sa mort à son frère Théo. Lettre avec marquage bleu, signe du contrôle interne des courriers par les autorités de la prison.
  7. Courrier original envoyé à la famille le 5 juillet 1943 pour annoncer le décès de l'abbé Joseph Péters.
  8. La belle histoire de l'abbé Joseph Péters, interview par Baudouib Cartevels, Au quotidien, Télévision, RTBF Malmedy, .
  9. Raymond Jacob 2003-2005, p. 53-58.
  10. « Monument Abbé Peters », sur malmedy.be, Commune de Malmedy (consulté le ).
  11. « Plaques en hommage aux prêtres victimes de 1940-1945 dans la cathédrale Saint-Paul, Liège (Luik) », sur bel-memorial.org (consulté le ).
  12. « Monument aux morts de 1940-1945 de l'Institut Saint-Roch », sur bel-memorial.org (consulté le ).
  13. Raymond Jacob 2001-2002, p. 91-116.
  14. « Un Héros de la Résistance à Malmédy », Le Courrier du Soir, vol. 41, no 43,‎ , p. 1.
  15. « Pour honorer la mémoire de M. l'abbé Péters », Le Courrier du Soir, vol. 41, no 44,‎ , p. 1.

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Articles connexes

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Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Raymond Jacob, L'abbé Péters, résistant malmédien, t. 59, Malmedy, Malmedy - folklore, a.s.b.l., coll. « Malmedy - folklore », 2001-2002, p. 91-116.Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Raymond Jacob, Le monument de l'abbé Péters, t. 60, Malmedy, Malmedy - folklore a.s.b.l., coll. « Malmedy - folklore », 2003-2005, p. 53-58.Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jacques Wynants, « Eupen-Malmedy (les « Cantons de l’Est » belges) : la question de la nationalité ; les conséquences », dans Annexion et nazification en Europe : Actes du colloque de Metz, 7-8 novembre 2003, université de Metz (lire en ligne), p. 16.Document utilisé pour la rédaction de l’article