Jura bernois — Wikipédia

Jura bernois
Image illustrative de l’article Jura bernois
Le village de Court, dans le Jura bernois.

Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton de Berne Berne
Arrondissement administratif Jura bernois
Villes principales La Neuveville
Moutier
Tramelan
Saint-Imier
Valbirse
Coordonnées 47° 12′ 00″ nord, 7° 11′ 00″ est
Superficie approximative 540,95 km2
Cours d'eau Birse
Suze
Trame
Communes 40
Population totale 53 768 hab. (2017)
Régions naturelles
voisines
Ajoie
Géolocalisation sur la carte : Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)
Jura bernois
Géolocalisation sur la carte : canton de Berne
(Voir situation sur carte : canton de Berne)
Jura bernois
Géolocalisation sur la carte : canton du Jura
(Voir situation sur carte : canton du Jura)
Jura bernois

Le Jura bernois est la région francophone du canton de Berne, en Suisse. Il est d'un point de vue administratif regroupé en une seule entité, l'arrondissement administratif du Jura bernois. Depuis 2022, il est également appelé Grand Chasseral.

De 1815 à 1979, respectivement 1994, le nom Jura bernois correspondait à l'ensemble des régions francophones du canton de Berne, incluant les districts de Delémont, de Porrentruy, des Franches-Montagnes et de Laufon (germanophone) ; ce dernier, qui s'était retrouvé à l'écart du reste du canton de Berne en 1979, a été rattaché au canton de Bâle-Campagne en 1994.

Son nom en franc-comtois, aussi appelé patois jurassien, est biernois Jura[1][source insuffisante][2], tandis qu'il est appelé Jura bèrnês en arpitan (ou francoprovençal)[réf. nécessaire].

En novembre 2022, la région adopte une nouvelle marque, Grand Chasseral, en référence à la montagne du même nom, pour sa communication et dans le but de rester neutre sur la Question jurassienne[3].

Le bâtiment de La Couronne, à Sonceboz-Sombeval, devient le siège de la marque et de la Fondation pour le rayonnement du Jura bernois. Ce hub abrite aussi les bureaux de la Chambre d’économie publique du Grand Chasseral (CEP), de Grand Chasseral tourisme et de l’association de communes Jura bernois.Bienne (Jb.B)[4].

Géographie

[modifier | modifier le code]

Généralités

[modifier | modifier le code]

Le territoire du Jura bernois est celui de l’actuel arrondissement administratif du Jura bernois. Il est situé dans le nord du canton de Berne et partage ses frontières avec les cantons de Neuchâtel, du Jura et de Soleure. Au nord-ouest, le territoire de la commune de La Ferrière prend fin à 250 mètres de la frontière française. Il s'étend au sud jusqu'au lac de Bienne, dans le Seeland..La commune de La Scheulte (allemand : Schelten) est celle située le plus au nord du canton de Berne.

La topographie du Jura bernois, au cœur du Jura plissé[5] est très variée. On y retrouve des paysages de vallées et bassins, mais aussi de collines. On y trouve également des paysages aux caractéristiques plus montagnardes, à l’instar du massif du Chasseral, ou de plateau, telle la bordure sud du plateau des Franches-Montagnes. Monts, cluses[6] et réseaux karstiques[7] participent aux côtés des forêts et pâturages boisés[8] à la typicité des paysages du Jura bernois.

Parmi les lieux emblématiques de la région, les gorges de Court[9] ou de Moutier[10], entre autres, mettent en lumière le caractère monumental des cluses. Tantôt obstacles et jugées dangereuses, tantôt ouvertes et jugées plus directes que le passage par les monts, les cluses ont grandement influencé l’organisation géographique de la région. Plus discrètes mais non moins remarquable, les dolines (ou emposieux[11]), grottes et gouffres[12], formations karstiques[13] typiques du Jura plissé, sont aussi des marqueurs paysagers importants du Jura bernois.

Au sud, le Jura bernois est bordé par le lac de Bienne et son vignoble, souvent aménagé en terrasses et comportant d’anciens murs de soutènement en pierres sèches[14].

Le Chasseral, qui culmine 1606,2 m d’altitude, fait office de repère régional avec l’imposante antenne de sa station de télécommunication[15]. Il est, par ailleurs, le point le plus élevé du Massif du Jura sur sol bernois, et le quatrième de tout le Jura suisse.

Plusieurs cours d’eau irriguent le Jura bernois. La Birse prend sa source[16] à Tavannes. La Suze, qui coule dans le Vallon de Saint-Imier, surgit dans la région des Convers, sur le territoire du canton de Neuchâtel. La Sorne traverse le Petit-Val et la Raus parcourt le Cornet.

Le climat du Jura bernois est relativement peu ensoleillé et humide[17], à l’image de celui du massif jurassien. Le différentiel de températures entre été et hiver est important. Alors que les précipitations hivernales dans la région étaient marquées par la neige durant le 20e siècle, l’augmentation des températures moyennes provoque la remontée de la limite pluie-neige[18].

Paléolithique

[modifier | modifier le code]

Les premières traces de présence humaine sur la chaîne de Chasseral remontent au paléolithique. Elles sont attestées par le gisement de silex de Pierrefeu, à proximité de la métairie éponyme. Il s’agit d’un gisement remarquable dans le Jura suisse. Très recherché, ce silex servait à allumer le feu et à fabriquer des outils et des pointes de javelots. Des silex travaillés provenant de Pierrefeu ont été retrouvés sur le site de Bois Noir à Alle (JU), sur celui de Löwenburg à Pleigne (JU) et celui de Cotencher à Rochefort (NE)[19].

Âge du bronze

[modifier | modifier le code]

La plus ancienne représentation d’une partie du corps humain connue à ce jour en Europe est la "main de Prêles". Découverte sur le Plateau de Diesse en 2017, cette main droite en bronze entourée d'une applique en or était accompagnée, dans un contexte funéraire, d'un poignard en bronze, d'une épingle à tête et d'un anneau de cheveux. La "main de Prêles" date du XVe s. av. J.-C., soit de l'Âge du Bronze moyen. D'autres objets archéologiques actuellement connus, dont une hache trouvée sur le versant sud du Chasseral et deux couteaux mis à jour sur le Mont Sujet, révèlent que le périmètre du Plateau de Diesse a été fréquenté à l'Âge du Bronze[20].

Époque romaine

[modifier | modifier le code]

Une inscription latine gravée dans la pierre du col de Pierre-Pertuis atteste que la voie vicinale empruntant ce passage naturel a été aménagée au IIIe siècle ap. J.-C. par Marcus Dunius Paternus, duumvir de la Colonie des Helvètes. Ce passage marque la limite entre le pays des Helvètes et celui des Rauraques[21].

Anabaptisme au XVIIe s.

[modifier | modifier le code]

Jusqu'au début du XVIIe s., les anabaptistes persécutés sur le territoire de la Confédération se réfugient en Moravie, puis en Alsace et au Palatinat. Dès le XVIIIe s., ils trouvent également refuge dans les territoires de l'évêché de Bâle, du Jura neuchâtelois, de la région de Montbéliard (F), des Pays-Bas et en Amérique du Nord[22]. Ainsi, plusieurs familles anabaptistes se sont établies sur les hauteurs du Jura bernois actuel, où certaines vivent encore aujourd'hui.[réf. nécessaire]

Question jurassienne

[modifier | modifier le code]

La frontière nord du Jura bernois a été déterminée par la procédure constitutionnelle mise en œuvre par le canton de Berne pour résoudre la Question jurassienne.

En , le canton de Berne organise un vote dit « en cascade » (les districts votent en premier, ensuite les communes peuvent se prononcer individuellement), les trois districts francophones septentrionaux de Delémont, Porrentruy, des Franches-Montagnes décident de se séparer du canton de Berne pour créer l'actuel canton du Jura. Le district de Laufon, qui avait initialement opté pour Berne, demandera ensuite son rattachement au canton de Bâle-Campagne.

Les trois districts francophones méridionaux, l'actuel Jura bernois, décident de rester au sein du canton de Berne (quelques communes du district de Moutier décideront de rejoindre le canton du Jura).

En 2006, un conseil du Jura bernois a été officiellement créé, à la fois assemblée élue et gouvernement, gérant la relative autonomie de l'arrondissement.

Le , les gouvernements bernois et jurassien signent une Déclaration d'intention (accord) stipulant que les populations du Jura et du Jura bernois devront se prononcer sur leur volonté de créer un nouveau canton ensemble. La votation est arrêtée au .

La modalité du vote implique que chaque population doit se prononcer. Les citoyens du canton du Jura pour donner leur avis concernant l'inscription d'un nouvel article constitutionnel stipulant que « Le Gouvernement est habilité à engager un processus tendant à la création d'un nouveau canton couvrant les territoires du Jura bernois et de la République et Canton du Jura, dans le respect du droit fédéral et des cantons concernés ». La population du Jura bernois, quant à elle, se voit proposer une votation régionale de type consultatif permettant aux citoyens de répondre à la question suivante : « Voulez-vous que le Conseil-exécutif engage un processus tendant à la création d'un nouveau canton couvrant les territoires du Jura bernois et de la République et Canton du Jura, dans le respect du droit fédéral et des cantons concernés? ».

Si chaque région répond « oui », une Assemblée constituante est alors créée, composée de membres élus dans un second temps et représentant paritairement le Jura bernois et le Jura. Cette Constituante devient ainsi la base du projet de création d'un nouveau canton. Une fois ce projet abouti, les deux régions sont de nouveau appelées à se prononcer séparément. Le refus d'une des 2 régions entraîne l'abandon du projet. À noter qu'en respect du droit fédéral, du droit bernois et des règlements communaux a été prévu l'article 9 de la Déclaration d'intention. Ce dernier dit que chaque commune du Jura bernois peut se prononcer sur son appartenance après les votations. Cela signifie que si le processus de nouvel État commun est accepté, chaque commune du Jura bernois peut décider de quitter ledit processus et de se maintenir dans le Jura bernois. Réciproquement, si le processus est interrompu (par un « non » de l'une ou l'autre population), toute commune du Jura bernois a le droit d'organiser un vote communal afin de rejoindre la République et Canton du Jura.

Lors du référendum "bi-cantonal" du qui proposait de discuter de la formation d'un « Grand Jura » par la fusion du canton du Jura et de l'arrondissement du Jura bernois, 71,8 % des habitants de ce dernier ont voté contre, suivant en cela le conseil du Jura bernois qui s'était prononcé en 2011 pour le maintien dans le canton de Berne.

Le , la ville de Moutier décide de rejoindre la république et canton du Jura. Le changement de canton aurait dû être effectif au , mais cette votation est annulée pour différentes irrégularités. La date du nouveau scrutin est fixée au  : le changement de canton est accepté par 54,9 % des votants[23]. Moutier sera finalement transférée au Jura d'ici [24].


Le terme « Jura bernois » est inscrit à l'article 5 de la Constitution du canton de Berne[25]. Les premières élections cantonales opérées dans le nouveau périmètre du Jura bernois interviennent en 1982[26].

Partis politiques

[modifier | modifier le code]

Partis structurés à l’échelon de la région :

  • PS Grand Chasseral, Fédération régionale du Parti Socialiste dans le Jura bernois[27]
  • PLR Grand Chasseral, Parti libéral-radical
  • UDC Jura bernois, Union démocratique du centre[28]
  • Le Centre Jura bernois[29]
  • Les VERT-E-S Grand Chasseral[30]
  • PEV, Parti Evangélique Jura bernois[31]
  • UDF Jura bernois, Union démocratique fédérale[32]
  • Vert’libéraux Jura bernois[33]

Partis structurés à l’échelon d’une commune :

  • Forum neuvevillois (La Neuveville)[34]
  • Groupe débat (Tramelan)
  • ARC, Alliance régionale et communale (Saint-Imier)[35]
  • PSA, Parti socialiste autonome (Moutier)
  • RPJ, Ralliement des prévôtois jurassiens (Moutier)
  • Le Rauraque (Moutier)
  • Moutier à venir (Moutier)
  • PCSI, Parti chrétien social indépendant (Moutier)

Grand Conseil bernois

[modifier | modifier le code]

Depuis les élections cantonales du , le Grand Conseil bernois (Parlement cantonal) est composé de 160 membres, avec 12 sièges garantis au Jura bernois et 3 sièges pour les francophones de la région de Bienne. Ces derniers disposent d'un statut particulier visant à promouvoir leur culture francophone et renforcer leur participation politique dans le canton de Berne[36].

Répartition des sièges du Jura bernois au Grand Conseil bernois depuis 1982
Partis politiques 1982 1986 1990 1994 1998 2002 2006 2010 2014 2018 2022
UDC 2 3 4 4 3 3 2 3 4 4 4
PRD/PLR 4 4 3 3 3 3 2 2 1 2 2
PS 3 2 2 2 3 3 2 2 2 2 2
PDC/PLJ 2 2 1 1 1 1 1 0 0 0 0
PSA 1 1 2 2 2 2 3 3 3 2 1
UDF 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0
Les Verts 0 0 0 0 0 0 1 1 1 1 1
PEV 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1 1
Ens. Soc. 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1

Conseil-exécutif du canton de Berne

[modifier | modifier le code]

Le pouvoir exécutif du canton de Berne est détenu par le Conseil-exécutif, équivalent du Conseil d'État. Il est composé de 7 membres (les conseillers d'État) élus au suffrage majoritaire par le corps électoral, dont un siège est garanti au Jura bernois (art. 84 al. 2 de la Constitution bernoise[25]). Les suffrages recueillis par les candidats du Jura bernois sont comptés séparément à l'échelle du canton (nombre A) et à celle du Jura bernois (nombre B). Pour attribuer le siège garanti au Jura bernois, on multiplie le nombre A par le nombre B, puis on prend la racine carrée de ce produit (Moyenne géométrique). Le candidat qui obtient la moyenne géométrique la plus élevée est élu.

Élus du Jura bernois au Conseil-exécutif du canton de Berne depuis 1982
Année Elus
1982 Henri-Louis Favre, Henri Sommer
1986 Benjamin Hofstetter
1990 Mario Annoni
1994 Mario Annoni
1998 Mario Annoni
2002 Mario Annoni
2006 Philippe Perrenoud
2010 Philippe Perrenoud
2014 Philippe Perrenoud
2016* Pierre Alain Schnegg
2018 Pierre Alain Schnegg
2022 Pierre Alain Schnegg
  • Election complémentaire

Conseil du Jura bernois

[modifier | modifier le code]

Le Conseil du Jura bernois (CJB), institution unique en Suisse, est composé de 24 membres élus par le peuple. Il est régi par la Loi sur le statut particulier[Site 1], adoptée en 2004 par le Grand Conseil bernois. Ses objectifs sont de permettre à la population du Jura bernois de préserver son identité, de renforcer ses particularités linguistique et culturelle au sein du canton de Berne et de participer activement à la politique cantonale. Il dispose de compétences en matière scolaire et culturelle. Il octroie des subventions à la place de la Direction de l’instruction publique et de la culture ou d’un service qui lui est subordonné. Il traite avec les administrations des cantons voisins d'affaires qui relèvent de la culture ou de la langue. L’élection de ses membres a lieu en même temps que le renouvellement général du Grand Conseil (première élection le 9 avril 2006). Son secrétariat est à La Neuveville[37].

Association Jura bernois.Bienne

[modifier | modifier le code]

Jura bernois.Bienne (Jb.B) est l’association des 40 communes du Jura bernois et de celles de Bienne et d’Evilard[38]. Créée en 2019, elle reprend les tâches de trois anciennes organisations : l'Association régionale Jura-Bienne (ARJB), la Conférence des maires du Jura bernois (CMJB) et l’Association Centre-Jura (ACJ)[39]. Cette dernière était concernée par les neuf communes de l’ancien district de Courtelary qui en faisaient partie. Jb.B assure le lien entre les communes et le Conseil du Jura bernois, le Conseil des affaires francophones de l’arrondissement de Bienne et la Députation du Jura bernois et de Bienne romande.

Elle s’occupe de la nouvelle politique régionale (NPR), d’aménagement du territoire et de toutes les compétences déléguées par les communes : énergie, transports, problèmes sociétaux (jeunesse, 3e âge) et collaborations intercommunales.

Son secrétariat est hébergé par la Couronne à Sonceboz-Sombeval.

Lors des élections au Conseil-exécutif du canton de Berne du , l'autonomiste Maxime Zuber obtient la majorité des voix dans le Jura bernois. Le candidat francophone des socialistes bernois[réf. nécessaire], Philippe Perrenoud, est quant à lui élu au Conseil-exécutif puisqu'il obtient la majorité des voix pour un candidat francophone dans le reste du canton. Philippe Perrenoud préside la Conférence des Gouvernements de Suisse occidentale (CGSO)[Note 1] de 2010 à 2011. Le , lors du second tour de l'élection complémentaire au Conseil-exécutif qui a fait suite au départ anticipé de Philippe Perrenoud, le candidat UDC Pierre Alain Schnegg a été élu en tant que représentant du Jura bernois au Conseil-exécutif.

Démographie

[modifier | modifier le code]
Répartition du français comme langue principale en 2000 dans le Jura et Jura bernois

Le nombre d'habitants du Jura bernois est de 53 927 personnes (2023). Ceux-ci sont protestants à 67 % et catholiques à 16 %.

En 2014-2016, les francophones étaient majoritaires, avec 85,8 % des habitants, devant les germanophones, à 12,8 %[40]. Il y a également près de 25 000 Bernois francophones dans le district bilingue de Bienne, soit 40 % de la population de ce district, et aux alentours.

Langues et germanisation

[modifier | modifier le code]

Avec 86.5% d'habitants[41] dont le français est la langue principale, le Jura bernois fait partie de la Suisse romande. Il est la seule des cinq régions administratives du canton de Berne à laquelle la Constitution cantonale bernoise[42] reconnaît le français comme langue officielle. Le Jura bernois est présent dans des institutions intercantonales de formation (HEP-BEJUNE et HE-Arc), de santé (réseau de soins palliatifs BEJUNE) ainsi que dans des projets transfrontaliers comme Interreg ou l'espace transfrontalier de l'Arc jurassien. Il permet aussi au canton de Berne, officiellement bilingue et comptant plus de 100'000 francophones, de jouer un rôle de pont entre la Suisse allemande et la Suisse romande.

La germanisation du Jura bernois[43] a été thématisée dans le contexte de la Question jurassienne. En 2021, 11,5 % des habitants pratiquent l’allemand. Cette proportion a connu des pics avec les besoins en main-d’œuvre de l’industrie naissante (1870-1900)[44] et florissante (1930-1960).

Proportion de la population de langue allemande[45] :

District 1990 1980 1970 1960 1950 1941 1930 1920 1910 1900 1888 1880 1870 1860
Courtelary 13.78 17.01 17.52 20.66 22.09 21.45 21.96 19.96 18.37 20.35 28.41 36.14 25.94 25.80
Moutier 8.89 12.70 13.35 18.51 21.17 23.41 26.10 28.25 29.02 31.88 38.09 37.11 29.07 25.47
La Neuveville 19.15 22.75 22.85 25.17 25.68 26.07 23.96 22.72 20.72 20.43 25.73 28.62 21.06 20.14

Comme ailleurs dans l’Arc jurassien, la langue allemande est en recul[46]. Cette évolution s’explique par l’assimilation des germanophones en terre francophone (re-francisation) qui a des causes multiples (école, territorialité des langues, milieu professionnel, contacts sociaux, lieux-moments de la vie quotidienne). En 2024, la germanisation du Jura bernois n’est plus d’actualité.

Quatre petites communes (Elay, La Scheulte, Mont-Tramelan et Rebévelier)[47] demeurent toutefois rangées dans la région linguistique allemande. Cependant, leurs enfants fréquentent des écoles publiques francophones.

Le Jura bernois compte plusieurs entreprises travaillant dans ce domaine de l'industrie de précision. Parmi celles-ci, on trouve Longines, Precimed, Swissmetal Industries SA, ou encore Tornos. L'horlogerie est également une branche très développée et bien implantée. La fabrique de chocolat Camille Bloch, notamment connue pour le Ragusa et le Torino, est à Courtelary, chef-lieu de l'arrondissement administratif du Jura bernois.

Un parc éolien situé sur le Mont-Crosin et le Mont Soleil compte 16 turbines, qui totalisent une puissance de 29,2 MW[réf. nécessaire]. En 2023, la production des éoliennes a atteint le record de 91,1 GWh[48].

Réseau routier

[modifier | modifier le code]

L’ossature est constituée par l’A16 (Bienne-Boncourt), l’A5 (Soleure-Yverdon) et la N30 Balsthal-La Ferrière.

Le Col de Pierre Pertuis relie Tavannes à Sonceboz, celui de Mont-Crosin raccorde Tramelan/Les Breuleux à Saint-Imier. Le col des Pontins connecte Saint-Imier à la frontière neuchâteloise. La route de Chasseral (fermée en hiver) assure la liaison Les Pontins-Nods.

Réseau des transports publics

[modifier | modifier le code]

Les CFF exploitent les lignes Bienne-Neuchâtel, Bienne-La Chaux-de-Fonds et Sonceboz-Moutier[49]. Les infrastructures et le matériel roulant posent des problèmes récurrents (pannes fréquentes, retards engendrant des pertes de correspondance) que le Conseil du Jura bernois a porté à la connaissance des CFF[50].

La ligne Soleure-Moutier appartient au BLS. Les Chemins de fer du Jura (CJ) gèrent la ligne à voie étroite Tavannes-Tramelan-Le Noirmont.

Un funiculaire permet d’atteindre Mont Soleil à partir de Saint-Imier. Le funiculaire vinifuni (inauguré en 1912)[51] transporte ses passagers de Gléresse à Prêles. Il est exploité par la compagnie Aare Seeland mobil. .

Gastronomie

[modifier | modifier le code]

Le guide gastronomique Gault et Millau recense cinq restaurants du Jura bernois dans son édition 2023 :

Le fromage Tête de moine (AOC depuis 2001) est un fromage au lait cru produit originellement à l'abbaye de Bellelay, sur la commune de Saicourt. Exporté à travers le monde, il est une carte de visite de la tradition fromagère du Jura bernois.

Trois quotidiens de proximité, mais localisés à l’extérieur de la région, informent le Jura bernois : Le Journal du Jura (édité à Bienne), Le Quotidien jurassien (édité à Delémont) et ArcInfo (édité à Neuchâtel). Deux quotidiens n’ont pas franchi le cap du XXIe siècle. Il s’agit du Jura bernois (1863-1998) à Saint-Imier, dont l’un des rédacteurs fut Werner Renfer, et du Petit Jurassien (1891-1956) à Moutier, où officia Max Robert[52].

Trois hebdomadaires fournissent des informations locales et institutionnelles : La Semaine (publiée à Bévilard), La Feuille d’avis du district de Courtelary (publiée à Courtelary) et Le Courrier (publié à La Neuveville). L’hebdomadaire gratuit Biel-Bienne est distribué à Péry-La Heutte et à Orvin.

Trois médias audio-visuels couvrent le Jura bernois : RJB (dont les studios sont situés à Tavannes), TeleBielingue (basée à Bienne) et Canal Alpha (localisé à Cortaillod).

Le Journal du Jura, Biel Bienne et TeleBielingue appartiennent au groupe Gassmann Media, dont le siège est à Bienne[53].

La revue Intervalles propose trois fois par année un panorama de la culture du Jura bernois et de Bienne romande. Les Actes de la Société jurassienne d'émulation, paraissant une fois par année, publient des sujets scientifiques, historiques et culturels qui concernent également le Jura bernois.

  • La Haute École Arc Ingénierie, dont le siège est à Neuchâtel et qui compte un site de formation et de recherche à Saint-Imier
  • Le Gymnase du Jura bernois et de Bienne installé à Bienne
  • Le Centre interrégional de perfectionnement à Tramelan (formation continue pour adultes) (CIP)
  • L'École prévôtoise de Moutier
  • Le Centre de formation professionnelle Berne francophone (ceff), dont le siège est à Saint-Imier et qui compte également des sites de formation à Moutier et à Tramelan.
  • L'École supérieure de commerce de La Neuveville
  • L'École de musique du Jura bernois (EMJB), une institution décentralisée de formation musicale au service de toute la région, dont le siège est à Saint-Imier

Évènements et culture

[modifier | modifier le code]
  • Le fOrum culture est une association basée à Tavannes qui a pour objectif de promouvoir la culture dans l'Arc jurassien – en particulier dans le Jura, le Jura bernois et à Bienne – et de défendre les intérêts des acteurs et actrices culturels de cette région. Dans ce but, le fOrum culture vise à : rassembler les forces culturelles, piloter et/ou accompagner des projets visant au développement culturel de la région, notamment le réseau des arts de la scène, et faire le lien entre les acteurs et actrice culturels et politiques de la région.
  • Le Musée jurassien des Arts de Moutier est l'unique musée de la région entièrement consacré aux Arts.
  • Le Salon des industries de l'automation, des microtechniques et de la sous-traitance (SIAMS) se tient tous les deux ans, à Moutier.
  • Festival Stand'été
  • Tramlabulle[54], festival de la bande dessinée de Tramelan
  • La Foire de Chaindon
  • La Fondation Mémoires d'Ici, centre de recherche et de documentation du Jura bernois à Saint-Imier.
  • Marché d'automne de Champoz[55].
  • Fête du vin de La Neuveville[56].

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Paul-Otto Bessire, Histoire du Jura bernois et de l’ancien Évêché de Bâle [détail des éditions]
  • Laurence Marti, Étrangers dans leur propre pays - L'immigration tessinoise dans le Jura bernois entre 1870 et 1970, Neuchâtel, Alphil, coll. « Mémoires d'ici », , 119 p. (ISBN 978-2-940235-14-8)
  • Bernard Roten (dir.), Marcel Bosshard et collectif, Histoire des troupes jurassiennes, Moutier, Éditions de la Prévôté, , 435 p.
  • Isabelle Roland, Les maisons rurales du canton de Berne : Le Jura bernois, vol. 30.2, Bâle, Société suisse des traditions populaires, coll. « Les maisons rurales de Suisse », , 547 p. (ISBN 978-3-908123-01-9).
  • Etrangers dans leur propre pays : l’immigration tessinoise dans le Jura bernois entre 1870 et 1970. Saint-Imier : Mémoires d'Ici. [1]
  • François Jeanneret. Le Jura bernois. Neuchâtel : Société Neuchâteloise de Géographie 1991, 199 pages.
  • Joël Jornod et Pierre-Yves Donzé. L’industrie en image, un système technologique dans le Jura bernois. Neuchâtel : Alphil, 2019.
  • Isabelle Roland. Les maisons rurales du canton de Berne : Le Jura bernois. Bâle : Société suisse des traditions populaires, 2019.
  • Claude Hauser, Sylviane Messerli, Laurent Tissot. Un foyer intellectuel et artistique dans le Jura bernois, 1780-1850 : Charles-Ferdinand Morel et Isabelle Morel-de Gélieu. Neuchâtel : Editions Alphil, 2021.
  • Christophe Gerber et Jonathan Frey. La maison rurale des 16e et 17e siècles dans le Jura bernois. Un quart de siècle d’archéologie du bâti : de Grandval à Villeret et d’Évilard à Sornetan. Berne : Cahiers d’archéologie du canton de Berne, 2024.
  • Les réserves naturelles du Jura bernois. Association cantonale bernoise pour la protection de la nature. Groupe régional du Jura bernois. Tavannes 1990.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. La CGSO, fondée en 1993, regroupe les gouvernements de tous les cantons romands ainsi que du canton de Berne

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Jean-Marie Moine, « È pe mit’naint… » Accès libre, sur Djâsans patois jurassien, (consulté le )
  2. Confédération suisse, « Charte européenne des langues régionales ou minoritaires : 7ème rapport de la Suisse », sur Confédération suisse, Office fédéral de la culture,
  3. Radio Télévision Suisse (RTS), « Le Jura bernois veut modifier son image avec la marque Grand Chasseral », sur rts.ch, (consulté le )
  4. « Site de Grand Chasseral » (consulté le )
  5. « Où le Jura devint tabulaire », Suisse. Office national suisse du tourisme, no 4,‎ (lire en ligne)
  6. Michel Monbaron, Aspects de la géologie jurassienne, Moutier, Pro Jura,
  7. Daniel Aubert, « Phénomènes et formes du Karst jurassien », Eclogae Geologicae Helvetiae, no 62,‎ , p. 325-399 (lire en ligne)
  8. Gérald Montandon, « Les pâturages boisés du Jura bernois », Journal forestier suisse, no 7,‎ , p. 549 (lire en ligne)
  9. Eboulement dans les Gorges de Court, Saint-Imier, Mémoires d'Ici, , 12 p. (lire en ligne)
  10. Philippe Pierrehumbert, « Les Gorges de Moutier et de Court », Actes de la Société jurassienne d'émulation, no 42,‎ , p. 93 à 128 (serveur pour des revues numérisées - Les gorges de Moutier et de Court)
  11. Albert Eberhardt, « Contribution à l’hydrologie du val de Saint-Imier », Les intérêts du Jura, no 1,‎ , p. 1 (serveur pour des revues numérisées - Contribution à l'hydrologie du Val de Saint-Imier)
  12. Lucien Lièvre, « Le monde souterrain jurassien », Les intérêts du Jura, no 7,‎ , p. 137 (lire en ligne)
  13. Patrick Adatte, « Aspects de l’hydrogéologie de l’Erguël », Mosaïque d'Erguël, Société jurassienne d'émulation,‎ , p. 91
  14. Parc Chasseral, « Paysage »
  15. Laura Marti, « Tour de transmission et point de vue extraordinaire », sur BLS
  16. « Inauguration de trois panneaux didactiques sur le site de Pierre-Pertuis », Actes de la Société jurassienne d'émulation, vol. 171,‎ , p. 371 (serveur pour des revues numérisées - Inauguration de trois panneaux didactiques sur le site de Pierre-Pertuis)
  17. « Voyage climatique à travers la Suisse - MétéoSuisse », sur www.meteosuisse.admin.ch (consulté le )
  18. Michel Magny et Hervé Richard, Histoire du climat dans les montagnes du Jura, écosystèmes et sociétés face à un avenir incertain, Lons-le-Saunier, La Belle étoile, , 240 p. (ISBN 9782491372347)
  19. Mémoires d'Ici, « Métairies de Chasseral », Dossier,‎
  20. Das bronzezeitliche Grab und die Bronzehand von Prêles: Ergebnisse der Table ronde vom 30. Oktober 2019 in Bern, Archäologische Dienst des Kantons Bern, coll. « Hefte zur Archäologie im Kanton Bern », (ISBN 978-3-9525057-6-2)
  21. Collectif, ici : Jean-René Quenet, Nouvelle histoire du Jura, Porrentruy, Société jurassienne d'Emulation, , p. 28-29
  22. Hanspeter Jecker, « Anabaptisme », Dictionnaire historique de la Suisse (DHS),‎ (lire en ligne)
  23. Lea Gloor, « Appartenance cantonale: Moutier dit oui au Jura », sur arcinfo.ch, (consulté le )
  24. Raphaèle Tschoumy, « Transfert de Moutier dans le canton du Jura: lancement des grandes manœuvres à Delémont et à Berne », sur letemps.ch, (consulté le )
  25. a et b « Constitution du canton de Berne » (consulté le )
  26. « Elections cantonales du 25 avril 1982 », Journal du Jura,‎
  27. « Site du PS Grand Chasseral » (consulté le )
  28. « Site de l'UDC Jura bernois » (consulté le )
  29. « Site du Centre Jura bernois » (consulté le )
  30. « Site des Vert-e-s Jura bernois » (consulté le )
  31. « Site du PEV Jura bernois » (consulté le )
  32. « Site de l'UDF du Jura bernois » (consulté le )
  33. « Site des vert'libéraux du Jura bernois » (consulté le )
  34. « Site du Forum neuvevillois » (consulté le )
  35. « Site d'Alliance régionale et communale » (consulté le )
  36. Loi sur le statut particulier, LStP
  37. « Site du Conseil du Jura bernois » (consulté le )
  38. « Site de l'Association Jura bernois.Bienne » (consulté le )
  39. « La Conférence des maires n’est plus, place à Jura bernois.Bienne », Radio Jura bernois,‎ 19,06.2019
  40. Peter Gilg, Dictionnaire historique de la Suisse (trad. Pierre-G. Martin), « Jura bernois », sur hls-dhs-dss.ch, (consulté le ), De la séparation au statut particulier
  41. Canton de Berne, « Langues parlées »
  42. « Constitution du canton de Berne »
  43. Aldo Dami, « Une nouvelle carte linguistique de la Suisse’ », Revue suisse de géographie, vol. 4,‎
  44. Pierre-Yves Moeschler, Laurence Marti, Bévilard dans l'histoire, Porrentruy, Société jurassienne d'émulation, , p. 208-209
  45. Frédéric Chiffelle, L'Arc jurassien romand à la frontière des langues : faut-il craindre la germanisation ?, Lausanne, Payot,
  46. Giuliano Broggini, Jean-Claude Vernex., « ’Un siècle de recensements linguistiques en Suisse : Le français, langue minoritaire, face à l'allemand, langue majoritaire », Le Globe. Revue genevoise de géographie,‎
  47. « Les 4 régions linguistiques de la Suisse par commune, en 2020 Neuchâtel : », sur Office fédéral de la statistique, Neuchâtel, (consulté le )
  48. « Swiss Energypark 2023: nouveaux records de production et défis à solutionner », sur Juvent (consulté le )
  49. Francis Daetwyler, 150 ans des chemins de fer dans le Jura bernois, Sonceboz-Sombeval, Revue Intervalles
  50. « Une ligne à problèmes qui demande, encore, de la patience », Journal du Jura,‎
  51. « Un funiculaire des plus charmants au bord du lac de Bienne » (consulté le )
  52. « Presse (Jura bernois) », sur Dictionnaire du Jura (consulté le )
  53. « Site de Gassmann Media », sur Site de Gassmann Media (consulté le )
  54. « Tramlabulle » (consulté le )
  55. « Marché d'automne de Champoz » (consulté le )
  56. « Fête du vin de La Neuveville » (consulté le )

Sites officiels

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]