KRS-One — Wikipédia

KRS-One
Description de cette image, également commentée ci-après
KRS-One à Gand en Belgique, en 2006.
Informations générales
Surnom
  • KRS
  • Teacha
  • The Blastmaster
  • Big Joe Krash
Nom de naissance Lawrence Krisna Parker[1]
Naissance (59 ans)
Bronx, New York, Drapeau des États-Unis États-Unis
Activité principale
Genre musical
Instruments
Années actives Depuis 1983
Labels
Site officiel krs-one.com/

KRS-One, de son vrai nom Lawrence Krisna Parker, né le dans le Bronx, New York, est un rappeur américain. Il est souvent désigné comme un acteur majeur du rap conscient, le rap dit « politique ». À l'instar de Grandmaster Flash and The Furious Five, KRS-One est considéré comme un pionnier du rap américain.

KRS-One est connu pour ses textes engagés socialement et politiquement qui prônent la connaissance de soi et l'éducation (comme sur You Must Learn) donne de nombreuses conférences dans les universités (Harvard, Yale, Stanford), il agit également beaucoup dans le secteur social en créant Human Education Against Lies, distribuant des livres et disques aux plus démunis. Rappeur conscient, poète, producteur, bienfaiteur, religieux (pasteur de l'église de Riverside - Harlem et fondateur du Temple of Hip Hop), il a également été, à la suite de son départ de Jive (après I Got Next), directeur artistique pour Warner.

Jeunesse et débuts

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Parker est né le dans le quartier du Bronx, à New York[2]. C'est durant son adolescence, passée dans les rues en tant que sans domicile fixe[3] et à la bibliothèque du quartier à apprendre la philosophie et l'histoire, qu'il adopte initialement son pseudonyme de Kris Parker en maniant l'art du graffiti dans le quartier, signant ses œuvres d'un « KRIS-One » qui devient par la suite K.R.S.-O.N.E., un acronyme pour Knowledge Reigns Supreme Over Nearly Everybody[4],[5]. Les résidents de son quartier le surnommaient « Krishna » en raison de son intérêt pour l'association internationale pour la conscience de Krishna[6]. C'est après une rencontre avec Ced Gee, leader des Ultramagnetic MCs, que Parker décide de rapper et enregistre avec lui, grâce à son échantillonneur-boîte à rythmes, un morceau intitulé Advance[7]. À cette même époque, dans un refuge, il rencontre un éducateur, Scott La Rock, qui lui fait connaître le milieu new-yorkais aux travers de soirées avec le crew d'antan de Scott, les Celebrity 3, que Kris finit par intégrer et renommer Boogie Down Crew.

Parker intègre le groupe Boogie Down Productions (BDP), initialement sous le nom de Boogie Down Crew, avec DJ Scott la Rock, son mentor, en 1986[1]. Ils publient leur premier album, Criminal Minded le au label B-Boys Records[8]. L'album, aux influences dancehall dans le flow, contient des samples de James Brown et des textes équivoques sur le thème du meurtre (9mm Goes Bang)[réf. nécessaire]. Criminal Minded intronise Parker, futur KRS-One, comme l'un des meilleurs nouveaux rappeurs de cette époque, aux côtés de Big Daddy Kane, Kool G Rap et Rakim[9]. L'album est bien accueilli par la presse spécialisée, et classé 73e des Billboard RnB Albums[10]. Ces années Boogie Down sont aussi des années de notoriété grandissante pour Parker, qui se retrouve souvent opposé aux Juice Crew de Queensbridge lors des battles[11] (notamment le Battle for Rap Supremacy), et en particulier à MC Shan, lors d'un mémorable et assassin The Bridge is Over de KRS-One, venu dans le bastion du Juice Crew, afin de prouver à Mc Shan, et surtout au crew, toute l'étendue de sa maîtrise verbale, déclenchant une polémique sur le quartier d'origine du hip-hop (South Bronx pour KRS et le Queensbridge pour le Juice Crew)[12]. Cette rivalité entre les deux groupes est appelée la Bridge War (en) ; littéralement « la guerre du pont », nom donné à la rivalité à la fin des années 1980 et au début des années 1990 entre les rappeurs du Bronx (KRS-One et son Boogie Down Productions) et du Queens, plus particulièrement de Queensbridge (Marley Marl, MC Shan). Cette dispute (l'un et l'autre revendiquant être le berceau du hip-hop) se matérialise sous la forme de plusieurs chansons (une série de diss), un groupe s'en prenant à l'autre verbalement.

Scott La Rock assassiné par balle lors d'une bagarre dans le Bronx, KRS-One décide de se ressaisir et de continuer avec le groupe à la mémoire de son ami[1]. Il recrute son petit frère Kenny Parker comme disc jockey du groupe, ainsi que D-Nice et Ms. Melodie (née Ramona Scott, son épouse de l'époque entre 1987 et 1992[13])[1]. À la montée de sa popularité, vers 1987 et 1990, KRS-One se fait connaître par son rap engagé et politique, qui est à l'origine de son surnom, The Teacher[2]. Il devient un rappeur moins tourné vers la provocation et plus réfléchi, et fédère des rappeurs autour des compilations HEAL et Stop the Violence Movement. Au label Jive Records sortent alors avec le Boogie Down les albums By All Means Necessary en 1988[14], avec des références à Malcolm X telle que la couverture où Kris apparaît avec un Uzi à la main et guettant à la fenêtre, Ghetto Music: The Blueprint of Hip Hop en [15], puis Edutainment en 1990, Live Hardcore Worldwide le [16], et enfin Sex and Violence le [17], dernier album en date du BDP.

Carrière solo

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KRS-One en 2001.

Pour son premier album solo, intitulé Return of the Boom Bap, KRS-One s'entoure de producteurs talentueux dont le plus illustre est DJ Premier (la moitié de Gang Starr) et d'autres comme Showbiz et Kid Capri. KRS-One continue de provoquer avec le très efficace et néanmoins très critique Sound of da Police, l'une des chansons de ce premier album acclamé par toute la scène new-yorkaise. L'album est publié le [18], et classé 37e du Billboard 200[19]. Dans le deuxième album éponyme KRS-One, publié le , il s'adjoint les services de Channel Live, Das EFX, Busta Rhymes, Mad Lion ou encore Fat Joe[20]. L'album se classe 19e du Billboard 200[21]. En 1997 sort I Got Next où figurent outre Step Into a World, des collaborations avec Redman et en bonus track un remix du Step Into a World par Puff Daddy. Il figure également dans la bande originale du film Ma 6-T va crack-er, avec la plage inédite The French Connection.

En 2001, KRS sort The Sneak Attack qui fait suite à A Retrospective sorti en 2000 (compilation regroupant ses meilleures titres avec BDP et en solo), d'ailleurs ce nouvel opus apparaît comme plus virulent que I Got Next, The Teacha, comme il aime à se faire appeler, sort ici en indépendant, sans grosse production et sans guest vendeur dans le seul but de répandre la connaissance. En 2002 sort Spiritual Minded de KRS-One (ndlr : titre auto dérisoire reprenant le nom du premier album de Boogie Down) et The Temple of Hip Hop sur Koch (label avec qui il a conclu un contrat tout à fait particulier incluant une clause de conscience et une clause culturelle visant à véhiculer l'esprit du hip-hop si cher à KRS-One). KRS-One, marqué par les évènements du 11 septembre 2001, montre ses influences gospel, et donc religieuses, avec des titres tels que Lord Live Within My Hearth ou Come to the Temple.

Ses derniers albums, The Mix Tape (2002), sa version longue Prophet vs. Profit (2002), Kristyles (2003) et Keep Right (2004) continuent dans le même style autant sur le plan des thèmes et des textes que musicalement. Sans concession, ils n'ont rencontré qu'un succès limité. KRS-One déclare lui-même « Je préfère vendre une centaine d'albums à des gens qui savent ce qu'ils achètent plus qu'à un million qui ne le savent pas[22]. »

Il participe en 2005 en featuring avec Rockin' Squat d'Assassin sur le morceau Our Philosophy sur l'album Politikement incorrect de Monsieur R[réf. nécessaire]. En , il publie l'album Life, signé chez le label Antagonist. Cet album est une sorte de retour aux sources, dans lequel KRS est énergique mais sur des productions épurées avec des featurings des membres du groupe FootSoldiers. Le , le beau-fils de KRS-One est retrouvé mort dans son appartement à Atlanta, en Géorgie. Il se serait vraisemblablement suicidé d'une balle dans la tête selon les experts médicaux[23],[24].

Au début de 2008, il signe un contrat avec Duck Down Records pour un album commun avec Buckshot qui sort cette année-là[25]. Le sort un nouvel album intitulé Maximum Strength qui contient des inédits de KRS-One entre 1999 et 2007[26],[27]. En , KRS-One collabore une nouvelle fois avec Rockin' Squat d'Assassin sur le titre Key of Life sortie sur l'album Confessions d'un enfant du siècle vol.1.

Discographie

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Albums studio

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Compilations

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Collaborations

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Albums collaboratifs

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  • 1994 : Break the Chain KRS-ONE
  • 1996 : The Science of Rap (épuisé[30])
  • 2003 : Ruminations (Welcome Rain Publishers, , épuisé[31])
  • 2009 : The Gospel of Hip Hop: The First Instrument[32]
  • 2019 : An Introduction To Hip Hop (autoproduit[33])

Filmographie

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Notes et références

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  1. a b c et d (en) Steve Huey, « Boogie Down Productions Biography », sur AllMusic (consulté le ).
  2. a b et c (en) Stephen Thomas Erlewine, « KRS-One Biography », sur AllMusic (consulté le ).
  3. David Dufresne, Yo, révolution rap !, « Boogie Down Productions ».
  4. (en) « Knowledge Reigns Supreme: The Critical Pedagogy of Hip-Hop Artist Krs-One (Transgressions: Cultural Studies and Education) by Priya Parmar (Author) », sur Amazon (consulté le ).
  5. (en) « KRS-One - Knowledge Reigns Supreme [Prod. True Master] », sur HipHopDX, (consulté le ).
  6. (en) Omar Burgess, « KRS-One Explains Early Hare Krishna Affiliation And Changing His Name », sur HipHopDX, (consulté le ).
  7. (en) Pierre Hamilton, « Lessons From the Teacha KRS-ONE Educates », sur Exclaim, (consulté le ).
  8. (en) Steve Huey, « Boogie Down Productions - Criminal Minded Overview », sur AllMusic (consulté le ).
  9. (en) « KRS-One Recalls Making Of Criminal Minded », sur MTV News, (consulté le ).
  10. (en) « Boogie Down Productions - Criminal Minded Awards », sur AllMusic (consulté le ).
  11. (en) « Hip Hop's Greatest Beefs: Juice Crew vs Boogie Down Productions », sur Sabotage Times, (consulté le ).
  12. Cécile Becker, « KRS One : "Hip Hop is something you live" », sur StarsTV (consulté le ).
  13. (en) « KRS-One Biography », sur Internet Movie DataBase (consulté le ).
  14. (en) Steve Huey, « BDP - By All Means Necessary Overview », sur AllMusic (consulté le ).
  15. (en) Steve Huey, « BDP - Ghetto Music: The Blueprint of Hip Hop Overview », sur AllMusic (consulté le ).
  16. (en) Alex Henderson, « BDP - Live Hardcore Worldwide Overview », sur AllMusic (consulté le ).
  17. (en) « BDP - Sex and Violence Overview », sur AllMusic (consulté le ).
  18. (en) Stephen Thomas Erlewine, « Return of the Boom Bap Overview », sur AllMusic (consulté le ).
  19. (en) « Return of the Boom Bap Awards », sur AllMusic (consulté le ).
  20. (en) Stephen Thomas Erlewine, « KRS-One - KRS-One Overview », sur AllMusic (consulté le ).
  21. (en) « KRS-One - KRS-One Awards », sur AllMusic (consulté le ).
  22. (en) « KRS One & HD Been Dope Flow (le) - Lille) 19/06/2015 », sur ouikeed, (consulté le ).
  23. (en) « KRS-One's Son Committs Suicide », sur HipHopDX, (consulté le ).
  24. (en) « KRS-One's son found dead in apparent suicide | News », sur NME, (consulté le ).
  25. (en) « Duck Down Records Signs KRS-One, DJ Revolution », sur BallerStatus, (consulté le ).
  26. (en) Jason Lymangrover, « KRS-One - Maximum Strength Overview », sur AllMusic (consulté le ).
  27. Jason Lymangrover, « KRS-One - Maximum Strength Overview », sur Amazon (consulté le ).
  28. (en) « KRS One - Life », sur ABCdrduson, (consulté le ).
  29. « KRS One and Marley Marl : Hip Hop Lives + vidéo », sur drum-bass.net, (consulté le ).
  30. (en) « The Science of Rap: Lawrence KRS-ONE Parker: Books », Amazon, (consulté le ).
  31. (en) « The Gospel of Hip Hop: The First Instrument (9781576874974): KRS-One: Books », Amazon (consulté le ).
  32. (en) « The long awaited book from the legendary KRS-ONE THE GOSPEL OF HIP HOP: FIRST INSTRUMENT », PowerHouse Books (consulté le ).
  33. (en) « An Introduction To Hip Hop », autoproduit (consulté le ).

Liens externes

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