Léon Kengo — Wikipédia
Léon Kengo | |
Léon Kengo en 2008. | |
Fonctions | |
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Président du Sénat congolais | |
– (12 ans, 2 mois et 13 jours) | |
Élection | |
Prédécesseur | Pierre Marini Bodho |
Successeur | Alexis Thambwe Mwamba |
Premier ministre du Zaïre | |
– (2 ans, 8 mois et 27 jours) | |
Président | Mobutu Sese Seko |
Gouvernement | Kengo |
Prédécesseur | Faustin Birindwa |
Successeur | Étienne Tshisekedi |
Premier commissaire d'État du Zaïre | |
– (1 an, 1 mois et 14 jours) | |
Président | Mobutu Sese Seko |
Prédécesseur | Jules-Fontaine Sambwa Pida Nbangui |
Successeur | Vincent de Paul Lunda Bululu |
– (3 ans, 11 mois et 26 jours) | |
Président | Mobutu Sese Seko |
Prédécesseur | Joseph Untube N'singa Udjuu |
Successeur | Mabi Mulumba |
Biographie | |
Nom de naissance | Léon Lubicz |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Libenge (Congo belge) |
Nationalité | Congolaise |
Parti politique | Indépendant |
Diplômé de | Université libre de Bruxelles |
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Premiers ministres zaïrois Président du Sénat congolais | |
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Léon Kengo wa Dondo, né le à Libenge (Congo belge), est un homme politique congolais (RDC).
Juriste de formation, Premier commissaire d'État[1] puis Premier ministre du président Mobutu Sese Seko, qui dirige alors le Zaïre, il est le président du Sénat de 2007 à 2019. Il est en outre lié à la famille de l'homme politique Franck Mwe di Malila en raison du mariage de sa fille.
Biographie
[modifier | modifier le code]Descendant d'une famille juive
[modifier | modifier le code]Le père de Léon Kengo wa Dondo est un médecin juif polonais, Michał Lubicz, réfugié en Belgique[2]. L'origine de sa mère a fait l'objet de controverses politiques dans le contexte des conflits congolo-rwandais, certains affirmant qu'elle était une "Rwandaise tutsi"[3], d'autres qu'elle était la fille "d'un père militaire ngbandi et d'une mère tutsi rwandaise"[4].
Édouard Kengo, grand-père de Léon, était militaire de la Force publique, originaire du Nord-Ubangi, de l’ethnie ngbandi du village de Dondo. Lors d'une expédition militaire des troupes du Congo belge au Rwanda, le soldat Édouard Kengo rencontra Hilda, grand-mère de Léon, d'origine rwandaise, qu'il ramena à Libenge. De leur union naîtra Marie-Claire ya Gbongo, mère de Léon Kengo wa Dondo.
Son père, affecté à la ville de Libenge, a juste eu le temps de voir son nouveau-né et de le prénommer Léon, avant de voir son avenir compromis. À la suite du décès d'une patiente venue d'un village voisin, il fut forcé de quitter Libengé où il n'était plus en sécurité à cause des menaces des proches de la défunte. Il ne retourna pas en Europe, mais changea de ville et s'installa à Kilo-moto dans la province Orientale, poursuivant sa carrière.
Léon, né Lubicz, changea son nom en Kengo wa Dondo en 1971, à la suite de la campagne d’africanisation du président Mobutu.
Une éducation religieuse
[modifier | modifier le code]Léon Kengo fait ses études primaires à Coquilhatville (Mbandaka) le chef-lieu de la province de l'équateur. Par la suite, il fait ses études secondaires dans la section administrative et commerciale auprès des Frères des Écoles chrétiennes.
Âgé de 23 ans, il commence sa carrière judiciaire comme agent au Parquet de district (commis-greffier) de Coquilhatville entre 1958 et 1960. À l'indépendance, avec la pénurie de cadres due au départ des Belges, il est muté au Parquet général de Kinshasa. Il est nommé successivement Substitut du Procureur de la République au Parquet de district de Kinshasa (), Substitut du Procureur général près la Cour d'appel à Kinshasa (). Il fréquente l'École nationale de droit et d'administration à Kinshasa en cycle court, et décroche un diplôme d'études judiciaires. En 1961, il est désigné membre de la Commission mixte d'enquête sur les incidents de Kindu et de Kongolo.
En 1962, il sollicite une mise en disponibilité et s'envole pour la Belgique où il s'inscrit à l'université libre de Bruxelles. Il obtient, en 1968 un doctorat en droit et une licence spéciale en droit maritime et droit aérien. Il suit un cycle de formation en criminologie au Palais de justice à Bruxelles. Durant ses études, il est président du Comité directeur de l'Union des étudiants catholiques africains.
Carrière politique
[modifier | modifier le code]Chef du gouvernement
[modifier | modifier le code]De retour au Congo le , il est nommé peu après conseiller juridique et politique au Bureau du président de la République. Pur produit du président Mobutu, il a été hissé au sommet des organes de l'ex-parti-État par la seule volonté de ce dernier. Le , il quitte le cabinet du président de la République pour accéder aux hautes fonctions de procureur général près la Cour d'appel à Kinshasa. Il est promu procureur général de la République le de la même année. Il est ultérieurement ambassadeur de son pays à Bruxelles.
Kengo a été Premier ministre une première fois de 1982 à 1986, plaçant différents technocrates comme Munga Mibindo à la présidence de la SNEL. Il a ensuite été ministre des Affaires étrangères de 1986 à 1987 et de nouveau Premier ministre de 1988 à 1990.
Vers le multipartisme
[modifier | modifier le code]C’est par opportunisme politique que Léon Kengo wa Dondo est passé de la mouvance présidentielle à l'opposition congolaise modérée, après avoir longtemps servi de pilier à la dictature mobutienne. Il s'est retourné contre son maître au point de devenir avec l'aide du capitalisme international son plus grand concurrent, pour ne pas dire son adversaire le plus irréductible. C'est ainsi que durant la période de démocratisation, lorsque le multipartisme fut autorisé, Kengo fut choisi comme Premier ministre en 1994 comme consensus entre Mobutu et le Parlement. Il chassa des membres de la communauté libanaise du Zaïre sur des accusations de trafic illégal de diamants pour le financement de troupes armées.[réf. souhaitée]
Controverses
[modifier | modifier le code]Peu après le début de la première guerre civile du Congo en , Kengo dirigea le cabinet de crise contre la rébellion. Il fut critiqué pour n'avoir pas pu arrêter l'avancée des rebelles. Il annonça sa démission en et abandonna son poste en avril de la même année. Un mois plus tard, le gouvernement tomba et Kabila prit le pouvoir.
En , Kengo est accusé de blanchiment d'argent en Belgique[5],[6]. En , il rentre à Kinshasa afin « d'apporter son soutien au processus de transition », mais il est par la suite empêché de quitter le pays, à la suite de l'ouverture d'un dossier judiciaire contre lui pour des faits liés à Mobutu[7]. Plusieurs parlementaires protestent contre cette procédure[8].
Président du Sénat
[modifier | modifier le code]En 2005, il dit renoncer à se porter candidat à l'élection présidentielle de l'an suivant.
Le , Kengo a été élu président du Sénat de la RDC, s'imposant face au candidat du parti majoritaire, Léonard She Okitundu, membre de l'AMP. Il devient de ce fait depuis le , date de son investiture, la deuxième personnalité politique de la RDC[réf. souhaitée].
Publications
[modifier | modifier le code]- La confiscation (mercuriale prononcée par Kengo-wa-Dondo), Cour suprême de justice de République du Zaïre, Kinshasa, 1973, 84 p.
- Réflexions sur la filiation hors mariage (mercuriale prononcée par Kengo-wa-Dondo), Kinshasa, 1974
- « Le pouvoir judiciaire sous la deuxième République Zaïroise », in Studia diplomatica, 1975, vol. 28, no 5, p. 501-526
- Vers une société sans prison (mercuriale prononcée par Kengo-wa-Dondo), Kinshasa, 1975
- Considérations sur le projet du nouveau code de la famille (mercuriale prononcée par Kengo-wa-Dondo), Kinshasa, 1976
- L'exécution des jugements (mercuriale prononcée par Kengo-wa-Dondo), Kinshasa, 1978
- L'évolution jurisprudentielle de la Cour Suprême de justice au Zaïre : 1968-1979) (mercuriale prononcée par Kengo-wa-Dondo), Kinshasa, 1979
- De l'acquisition et de la transmission des droits immobiliers en droit zaïrois (mercuriale prononcée par Kengo-wa-Dondo), Kinshasa, 1980
- La passion de l'Etat : mémoires, Paris : L'Harmattan, [2019] [9]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Chef du gouvernement
- (en) Dan Colwell, "The Jews of the Congo", The Bulletin (Brussels), February 26, 2004
- (en) Gérard Prunier, The Rwanda crisis: history of a genocide, C. Hurst & Co. Publishers, London, 1995, p. 319 n16 (ISBN 978-1-85065-372-1)
- Rachel-Albert Kisongo Mazakala, Africains, nous devons changer !: Recommandation appliquée au Congo ex Zaïre, L'Harmattan, 2009, (ISBN 9782296194762) p.174
- Blanchiment d’argent : l’ancien Premier ministre Kengo inculpé à Bruxelles, Le Soft online, 25 juin 2003.
- Vers de nouvelles inculpations à Bruxelles ?, La Libre Belgique, 27 juin 2003.
- Comme un enfant, Kengo a été poussé dans une souricière, Le Soft online, 15 décembre 2003.
- La Libre Belgique, 13 décembre 2003
- Kengo-wa-Dondo,, La passion de l'Etat : mémoires (ISBN 978-2-343-17755-7 et 2-343-17755-4, OCLC 1137806439, lire en ligne)
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Isidore Ndaywel è Nziem, Histoire générale du Congo : de l'héritage ancien à la République Démocratique (préf. de Théophile Obenga), CGRI, De Boeck & Larcier-Duculot, Bruxelles ; Agence de la Francophonie, Paris, 1998, 955 p. (ISBN 2-8011-1174-0)
- « Les 50 personnalités qui font la RD Congo : Léon Kengo wa Dondo. Président du Sénat, 74 ans », in Jeune Afrique, nos 2572-2573, du au , p. 30
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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