Ketouba — Wikipédia

La ketouba (de l'araméen ketoubba, « document écrit ») est un contrat de mariage juif.
Censée fixer les obligations y compris monétaires du fiancé vis-à-vis de sa future épouse, elle est constituée des noms des futurs époux, de leurs parents et de leurs témoins. Elle fixe les devoirs de chacun selon la loi juive et attribue une protection particulière pour l'épousée.
Fonction historique
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La ketubah remplaçait le mohar biblique - le prix payé par le marié à la mariée ou à ses parents pour le mariage (c'est-à-dire la dot)[1]. La ketubah servait de contrat, par lequel le montant dû à la femme (la dot) devait être payé en cas de cessation du mariage, soit par la mort du mari, soit par le divorce. Le mohar biblique avait créé un problème social majeur : de nombreux jeunes futurs maris ne pouvaient pas réunir le mohar à l'époque où ils auraient normalement dû se marier. Pour permettre à ces jeunes gens de se marier, les rabbins ont donc retardé la date à laquelle la somme devait être versée[2].
Ketouba antique
[modifier | modifier le code]Une des plus anciennes ketubot de la documentation est celle retrouvée dans la Grotte aux lettres, appartenant Babatha, née vers 104 après J.-C. et morte vers 132 - soit à l'époque du Second Temple, à la fin du Ier et au début du IIe siècle -, fille de Shimon et Miriam, dans la ville de Mahuza, près de celle de Zoar, sur la rive sud-est de la mer Morte[3]. La date de la ketouba est endommagée mais le montant d'argent que son mari lui avait donné était « Zurin Mea », qui, selon la loi juive, est celui qui est dû à une veuve ou à une divorcée. La formule d'ouverture de la ketouba stipule que le mariage est célébré « selon la loi de Moïse et des Juifs » - et non « selon la loi de Moïse et d'Israël » -, comme le mentionnent également la Mishna et le Talmud de Jérusalem[4],[5]. D'après l'une des sections de la ketouba, il est sous-entendu qu'elle a été enregistrée dans la version judéenne (qui incluait Ein Gedi) et non dans la version de Jérusalem et de Galilée, comme indiqué dans la Mishna[6],[7].
Contenu
[modifier | modifier le code]De manière générale, le fiancé juif s'engage dans la ketouba à fournir à sa femme trois choses essentielles : des vêtements, de la nourriture et des relations conjugales[8], ainsi qu'à lui verser une somme d'argent préétablie en cas de divorce.
Le document est lu à voix haute durant la cérémonie devant l'assemblée, signé par deux témoins juifs et confié à la mariée.
Galerie
[modifier | modifier le code]- Ketouba italienne signée « Abram Elia Fano inventio and fece », v. 1740.
- Ketouba de Niederzissen (Allemagne), 1746.
- Ketouba du Yémen, 1775.
- Ketouba de Malte, 1807.
- Ketouba de Londres (Royaume-Uni), 1836.
- Ketouba de Perse, 1840.
- Détail d'une ketouba célébrant le mariage de Benjamin Levy et Esther Solomon à Wellington (Nouvelle Zélande), 1842
- Ketouba de 1843.
- Ketouba de Tunisie, 1854.
- Ketouba d'Égypte, 1873.
- Ketouba, avant 1911.
- Ketouba traditionnelle avant 1911.
- Ketouba de Macédoine, 1919.
- Ketouba d'Alger, 1949.
- Mariage au moment de la lecture de la ketouba sous le dais nuptial (houppa) dans le kibboutz Yad Mordechai à Ashkelon (Israël), 1964.
- Ketubah de Hongrie issue de la collection des Ketubbot de la Bibliothèque nationale d'Israël.
- Ketouba enluminée célébrant le mariage de David Immanuel, fils d'Issac de Pinto et Rachel fille de Jacob de Pinto.
- Ketouba vierge des États-Unis.
- Ketouba vierge de Russie.
- Ketouba vierge d'Uruguay.
- Ketouba d'Arménie.
- Ketouba d'Autriche.
- Ketouba de Chypre.
- Ketouba de Grèce.
- Ketouba de Cuba.
- Ketouba d'Azerbaijan.
- Ketouba du Portugal.
- Ketouba d'Inde.
- Ketouba d'Allemagne.
- Ketouba de Turquie.
- Ketouba de Belgique.
- Ketouba de Moldavie.
- Ketouba de France.
- Ketouba d'Ouzbekistan.
- Ketouba de Pologne.
- Ketouba d'Iran.
- Remise de la ketoubah à la mariée, Israël, 2011
Références
[modifier | modifier le code]- ↑ (he + en) « Genesis 34:12, Exodus 22:16–17, Deuteronomy 20:7, Deuteronomy 22:29, Hosea 2:19–20 », sur mechon-mamre.org
- ↑ (en + de) Naomi Lubrich, Caspar Battegay, Jewish Switzerland: 50 Objects Tell Their Stories, Christoph Merian, , 231 p. (ISBN 9783856168476), p. 110
- ↑ (en) Yigaël Yadin, « The expedition to the Judean Desert, 1960 : Expedition D », Israel Exploration Journal, vol. 11, , p. 36-52
- ↑ Mishnah, Traité Ketubot, Chapitre 7, Mishnah 6 : « Moïse et la religion juive » ; Talmud de Jérusalem, Traité Ketubot , Chapitre 4, Halakha 8 : « Comme la loi de Moïse et des Juifs. »
- ↑ (he) יגאל ידין, החיפושים אחר בר כוכבא, פרק שישה עשר - חייה ומשפטיה של בבתא המופלאה, עמודים 222–253. (Trad. Yigal Yadin, La recherche de Bar Kokhba, Chapitre seize - « La vie et les épreuves du miraculeux Babata », pages 222–253.)
- ↑ (he)Yadin, p. 239
- ↑ Mishnah, Traité Ketubot, Chapitre 4, Mishnah 12.
- ↑ (en) « Kosher Sex »