L'Araignée et l'Hirondelle — Wikipédia
L'Araignée et l'Hirondelle | ||||||||
Gravure de Laurent Cars d'après Jean-Baptiste Oudry, édition Desaint & Saillant, 1755-1759 | ||||||||
Auteur | Jean de La Fontaine | |||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Pays | France | |||||||
Genre | fable | |||||||
Éditeur | Claude Barbin | |||||||
Lieu de parution | Paris | |||||||
Date de parution | 1678 | |||||||
Chronologie | ||||||||
| ||||||||
modifier |
L'Araignée et l'Hirondelle est la sixième fable du livre X de La Fontaine situé dans le second recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1678.
Pour cette fable, La Fontaine s'inspire d'une fable d'Abstémius.
Texte
[modifier | modifier le code]Ô Jupiter, qui sus de ton cerveau,
Par un secret d’accouchement nouveau,
Tirer Pallas[N 1], jadis mon ennemie,
Entends ma plainte une fois en ta vie.
Progné[N 2] me vient enlever les morceaux
Caracolant, frisant l’air et les eaux
Elle me prend mes mouches à ma porte
Miennes je puis les dire ; et mon réseau[N 3]
En serait plein sans ce maudit Oiseau ;
Je l’ai tissu de matière assez forte.
Ainsi, d’un discours insolent,
Se plaignait l’Araignée autrefois tapissière[N 4],
Et qui, lors étant filandière,
Prétendait enlacer tout insecte volant.
La sœur de Philomèle, attentive à sa proie,
Malgré le bestion happait mouches dans l’air,
Pour ses petits, pour elle, impitoyable joie,
Que ses enfants gloutons, d’un bec toujours ouvert,
D’un ton demi-formé, bégayante couvée,
Demandaient par des cris encor mal entendus.
La pauvre Aragne n’ayant plus
Que la tête et les pieds[N 5], artisans superflus,
Se vit elle-même enlevée.
L’Hirondelle en passant emporta toile, et tout,
Et l’animal pendant au bout,
Jupin pour chaque état mit deux tables au monde.
L’adroit, le vigilant, et le fort sont assis
À la première ; et les petits
Mangent leur reste à la seconde.
— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, L'Araignée et l'Hirondelle, texte établi par Jean-Pierre Collinet, Fables, contes et nouvelles, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1991, p. 404
Notes
[modifier | modifier le code]- Pallas, également appelée Pallas Athéna, est sortie toute armée du cerveau de Jupiter
- Voir la fable de La Fontaine Philomèle et Progné (III - 15)
- Diminutif de rets, petit filet, c'est-à-dire la toile de l'araignée
- Il s'agit d'Arachné jeune tisseuse changée en araignée par Athéna
- Elle n'a plus de ventre tant elle est maigre.
Éditions
[modifier | modifier le code]- 1692 : édition Claude Barbin, illustration ;
- 1755-1760 : édition de Desaint et Saillant, quatre volumes, illustrations gravées d'après des dessins de Charles Nicolas Cochin, adaptés d'après ceux de Jean-Baptiste Oudry ;
- 1762 : édition dite des Fermiers généraux, Amsterdam-Paris, imprimé par Barbou, 2 vol. in-8, illustrations de Charles Eisen gravées par Pierre-Philippe Choffard ;
- 1838 : édition Garnier Frères, Paris, non daté, illustration de Grandville ;
- 1868 : édition Louis Hachette, illustrations de Gustave Doré gravées par Louis Édouard Fournier ;
- 1906 : édition de la Librairie Jules Tallandier, Paris, 310 compositions dont 85 en couleur, illustration de Benjamin Rabier ;
- 1921 : édition Garnier frères, grand in-4, illustrations de Jules David et Granville ;
- 1952 : édition Verves, Teriade, 100 illustrations de Marc Chagall ;
- 2010 : édition du Reader's Digest, illustrations de Gustave Doré.
Liens externes
[modifier | modifier le code]