La Calisto — Wikipédia
Genre | Dramma per musica |
---|---|
Nbre d'actes | 3 actes et un prologue |
Musique | Francesco Cavalli |
Livret | Giovanni Faustini |
Langue originale | Italien |
Sources littéraires | Métamorphoses d'Ovide |
Création | Teatro Sant'Apollinare, Venise |
Représentations notables
Personnages
La Calisto est un dramma per musica en un prologue et trois actes de Francesco Cavalli sur un livret de Giovanni Faustini d'après Les Métamorphoses d'Ovide.
Historique
[modifier | modifier le code]La Calisto est le vingt-troisième opéra du compositeur italien Francesco Cavalli[1] et neuvième des dix ouvrage en collaboration avec le librettiste Giovanni Faustini[2].
La première représentation de La Calisto a lieu à Venise le au Teatro Sant'Apollinare[2]. À cette époque, ce théâtre est équipé d'une machinerie de scène complexe afin d'impressionner le public avec des effets spéciaux : le fond de la scène est parée de toiles peintes à thèmes mythologiques et des paysages antiques[2]. Par ailleurs, les décors sur scène implique notamment la sculpture d'un serpent qui parcourt tout le tour de l'espace scénique, y est également placé une fontaine, un dispositif qui imite le vent et les nuages et un autre qui fait descendre les personnages d'en haut[2]. Deux clavecinistes, un théorbiste et trois cordes assurent l'interprétation[2].
La première représentation n'a pourtant pas beaucoup de succès, et la série de onze représentations du au ne totalise que 1 200 spectateurs, alors que le théâtre pouvait en accueillir 400[2]. Le librettiste Giovanni Faustini meurt pendant celle-ci, le [3]. L'un des chanteurs de la création, Bonifatio Ceretti dans le rôle d'Endimione, meurt le soir même de la première représentation, ce qui contribue à plomber le succès de l'ouvrage[2]. L'opéra ne connaît pas de reprises[2].
Le livret a été publié en 1651 par Giuliani et Giacomo Batti[2]. L'unique manuscrit de la partition conservé à la Biblioteca Marciana de Venise comporte l'écriture, outre celle du compositeur, de son épouse et d'un de ses assitants[2].
Postérité
[modifier | modifier le code]Il fallut attendre la première moitié du XXe siècle pour que l'opéra rencontre le succès. La « réalisation » (comme il nommait lui-même ses représentations)[réf. nécessaire] de La Calisto par Raymond Leppard pour le Festival de Glyndebourne en 1970 contribue fortement à l'engouement actuel pour l'opéra baroque. Les représentations et l'enregistrement contribuent à la légitimité de l'opéra et du chef d'orchestre[4]. Depuis, l'ouvrage est monté de très nombreuses fois dans les salles de beaucoup de pays, qui fait que La Calisto est aujourd'hui l'opéra le plus connu du compositeur[5].
La Calisto est produit en 1993 à La Monnaie de Bruxelles dirigé par René Jacobs et mis en scène par Herbert Wernicke[6] et à Genève en 2006 au théâtre du Loup, dirigé par Stephan MacLeod et mis en scène par Alain Perroux[7]. Il est monté en 2010 au Théâtre des Champs-Élysées à Paris et à la Royal Academy of Music puis au Dorchester de Londres sous la direction de Christophe Rousset avec Les Talens Lyriques et mis en scène par Macha Makeïeff[5] puis par le même chef d'orchestre en 2017 à l'Opéra national du Rhin mis en scène par Mariame Clément[8]. Une production est montée en 2021 à La Scala de Milan, sous la direction de Christophe Rousset et mis en scène par David McVicar[9].
Description
[modifier | modifier le code]La Calisto est un dramma per musica en trois actes et un prologue en italien[2]. Le livret, de Giovanni Faustini, est dédié à Marc'Antonio Corraro[2]. Le récit, adapté par Giovanni Faustini, reprend le Livre II des Métamorphoses d'Ovide[2]. Le livret comporte deux ballets mais sans musique associée[2]. La partition consiste en une basse continue et une ligne vocale, sans indication d'une quelconque instrumentation[1]. La particularité de cette version est le changement de tessiture, de basse à soprano, quand Jupiter se transforme en Diane pour débaucher Calisto, faisant ainsi intervenir une chanteuse pour parvenir à tenir le chant[1].
Rôles
[modifier | modifier le code]Les rôles de La Calisto sont distribués ainsi[2] :
Rôle | Tessiture | Créateur | Glyndebourne, 1970 (dir. : Raymond Leppard) |
---|---|---|---|
Calisto | soprano | Margarita Da Costa | Ileana Cotrubas |
Diana | soprano | Catterina Giani | Janet Baker |
Endimione | contreténor (castrat) | Bonifatio Ceretti | James Bowman |
Giove | basse | Don Giulio Cesare Donati | Ugo Trama |
Giove in Diana (Jupiter en Diane) | soprano | Catterina Giani | - |
Giunone | soprano | Nina dal Pavon | Teresa Kubiak |
Il Destino | soprano | Cristoforo Caresana | Teresa Cahill |
L'Eternità | soprano | Margarita Da Costa | Enid Hartle |
Linfea | ténor | Andreana Caresana | Hugues Cuenod |
La Natura | contralto | Tomaso Bovi | Marjorie Biggar |
Mercurio | ténor | Francesco Guerra | Peter Gottlieb |
Pane | ténor | Tomaso Bovi | Federico Davia |
Satirino | soprano | Cristoforo Caresana | Janet Hugues |
Sylvano | basse | Don Pellegrino | Owen Brannigan |
Argument
[modifier | modifier le code]L'histoire est basée sur le mythe de Callisto dans Les Métamorphoses d'Ovide.
Commentaire
[modifier | modifier le code]Jane Glover a étudié l'utilisation du mythe de Callisto dans l'opéra vénitien du XVIIe siècle ainsi que les complications (absentes de l'histoire de base) que le librettiste devait greffer pour contenter le public[10].
Discographie
[modifier | modifier le code]- 1971 : Janet Baker, James Bowman, Ileana Cotrubas, chœur du festival de Glyndebourne, London Philharmonic Orchestra, Raymond Leppard direction (Decca)[2].
- 1988 : Bruno Moretti (dir.), Stradivarius[2].
- 1995 : Maria Bayo, Marcello Lippi, Gilles Ragon, Dominique Visse, Concerto Vocale, René Jacobs, Théâtre Royal de la Monnaie (Harmonia Mundi) - CD et DVD[2].
- 1996 : Glimmerglass Opera, Jane Glover (BBC Music)[2] - extraits de représentation live.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- L'Avant-scène opéra, no 254, janvier 2010, 978-2-84385-268-8, p. 152, [présentation en ligne].
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « La Calisto » (voir la liste des auteurs).
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « La Calisto » (voir la liste des auteurs).
- (en) Anthony Hicks, « Cavalli and La Calisto », The Musical Times, vol. 111, no 1527, , p. 486-489 (DOI 10.2307/956012, lire en ligne )
- « La Calisto (Calixte) », sur Opéra baroque (consulté le )
- Piotr Kaminski, Mille et un opéras, Paris, Fayard, 2003, p. 234-236.
- Lionel Esparza, « La Calisto de Francesco Cavalli, par Raymond Leppard », Disques de légende ([audio]), sur France Musique, (consulté le )
- (en) Fiona Maddocks, « La Calisto/Rousset/Les Talens Lyriques; Giasone/Glover; RPS awards », sur The Guardian, (consulté le )
- Sophie Roughol, « La Calisto — Bruxelles (La Monnaie). Madeleine coquine », sur Forumopera.com, (consulté le )
- Jacques Schmitt, « La Calisto de Francesco Cavalli, tout avec trois fois rien ! », sur ResMusica, (consulté le )
- Damien Dutilleul, « La Calisto de Cavalli à Strasbourg : de la magie dans la fosse », sur Ôlyrix, (consulté le )
- (en) Renato Verga, « Cavalli's La Calisto arrives at La Scala for the first time and triumphs », sur Bachtracks, (consulté le )
- Jane Glover, The Peak Period of Venetian Public Opera: The 1650s (1975-1976), Proceedings of the Royal Musical Association, 102, pp. 67-82.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Guillaume Tion, « Du genre classique. La Calisto, les flux de l'amour à Strasbourg » (entretien avec Christophe Rousset), Libération, (lire en ligne, consulté le ).
- Ressources relatives à la musique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :