La Jeune Femme d'Amajac — Wikipédia

La Jeune Femme d'Amajac
La Joven de Amajac
La Joven de Amajac en 2021 au Musée national d'anthropologie de Mexico.
Présentation
Type
Fondation
Période Postclassique (entre 1451–1521)
Sculpteur
inconnu
Matériau
Calcaire
Hauteur
2 m
Largeur
0,5 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Remplace
Monument to Christopher Columbus (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Pays
ville
Municipalité d'Álamo
Etat
Veracruz
Commune
Hidalgo Amajac
Accès et transport
Stationnement
Coordonnées
Carte

La Jeune Femme d'Amajac (espagnol : La Joven de Amajac [aˈmaxak]) est une sculpture précolombienne représentant une femme indigène. La pièce est exposée au Musée national d'anthropologie de Mexico. Elle est découverte en janvier 2021 dans la région de Huasteca, dans l'est du Mexique. Une réplique est prévue pour remplacer le monument à Christophe Colomb le long du Paseo de la Reforma de Mexico[1].

On estime que la sculpture date d'entre 1450 et 1521, pendant la période postclassique. Elle fait 2 mètres de haut, 60 centimètres de large et 25 centimères d'épaisseur. Cette œuvre d'art en calcaire épais représente une femme portant un chemisier et une jupe jusqu'à la cheville[2]. Ses yeux sont creux, ce qui indique qu'ils contenaient probablement des pierres[3]. A ses pieds nus[3], se trouve un pieu qui permettait de placer la sculpture debout dans le sol[4].

Découverte

[modifier | modifier le code]

Un groupe d'agriculteurs découvre la sculpture le 1er janvier 2021 alors qu'il se préparait à labourer la terre dans un champ d'agrumes dans la ville d'Hidalgo Amajac, dans la municipalité d'Álamo, dans l'Etat de Veracruz[5],[6]. L'on ne sait pas qui elle est censé représenter[1]. L'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) le considère comme similaire à la déesse de la fertilité des Huastèques, mais ne l'écarte pas comme étant la représentation d'un membre de l'élite[1]. C'est la première sculpture de ce genre à être trouvée près de la rivière Tuxpan[5].

Selon Alejandra Frausto Guerrero, cheffe du Secrétariat à la Culture, la découverte est significative. Représentant probablement une femme dirigeante importante, il soutient l'idée de la participation des femmes à la vie politique des Huastèques[4].

La Jeune Femme d’Amajac II

[modifier | modifier le code]

Le 30 mai 2023, une sculpture plus petite mais très ressemblante à la Jeune femme d’Amajac est trouvée dans la municipalité d’Álamo Temapache Municipality lors de travaux routiers. La jeune femme d’Amajac II est haute d’1,54 m, large de 55 cm et épaisse au maximum de 19 cm[7]. Elle pèse 200 à 250 kg[8].

Après la découverte, les chercheurs de l’INAH n’ont pas exclu qu’elle puisse représenter une autre personnalité dominante et qu’un site précolombien ait existé dans la région[9]. Quelques jours plus tard, des archéologues ont trouvé plusieurs tombes datant des années 1100-1200[10].

La Jeune Femme d'Amajac est présentée au Musée national d'anthropologie du Mexique (MNA) pour l'exposition La Grandeza de México (en français : La grandeur du Mexique)[11]. La statue quitte temporairement le musée car elle est renvoyée à Hidalgo Amajac, où elle reçoit un hommage lors d'un festival culturel organisé par ses habitants[12]. Dans le même temps, la sculpture inaugure symboliquement le Recinto Cultural de Hidalgo Amajac (Enceinte Culturelle d'Hidalgo Amajac), où elle sera exposée en permanence une fois l'exposition MNA terminée le 14 août 2022[13].

En novembre 2021, le Secrétariat à la Culture et l'INAH ont filmé et publié un documentaire intitulé La Joven de Amajac, una mujer entre el naranjal (en français : La jeune femme d'Amajac, une femme parmi les orangeraies)[14].

Réplique et controverse

[modifier | modifier le code]

Le 12 octobre 2021, il est annoncé qu'une réplique de La Jeune Femme d'Amajac remplacera le Monument à Christophe Colomb le long du Paseo de la Reforma de Mexico. La statue de Colomb est enlevée en octobre 2020 par le gouvernement local[15].

Elle remplace aussi la proposition d'installer Tlalli, une tête géante d'une indigène par l'artiste Pedro Reyes. La proposition de Reyes n'est pas bien accueillie et est annulée par la ville en septembre 2021 notamment car Pedro Reyes est mestizo et non indigène ainsi qu'un homme et non une femme[16],[17]. De plus, selon la linguiste Yásnaya Aguilar, le nom de la statue qui est aussi de l'indigène ne provient pas de la langue parlée par les indigènes à l'époque[18].

La réplique, de 4,5 m de haut et pesant 10 tonnes, est installée en juillet 2023, sur le côté (et non au centre) du Paseo de la Reforma. Elle ne remplace donc pas la Glorieta de Colomb, comme prévu originellement[19]. Cet emplacement permet de conserver la sculpture Mujeres que luchan, un espace approprié par des féministes quelques jours après l'annonce de Tlalli. Le but recherché par la Cité de Mexico est de rendre hommage aux femmes indigènes, la résistance au colonialisme et au racisme[20],[21].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a b et c (en) « Mexico City to replace Columbus statue with pre-Hispanic sculpture of woman », sur the Guardian, (consulté le )
  2. (en) Laura Geggel published, « Statue of mysterious woman with 'Star Wars'-like headdress found in Mexico », sur livescience.com, (consulté le )
  3. a et b « First pre-Colombian sculpture of the female form found in Veracruz », TecReview, Monterrey Institute of Technology and Higher Education, (consulté le )
  4. a et b Geggel, « Statue of mysterious woman with 'Star Wars'-like headdress found in Mexico », Live Science, (consulté le )
  5. a et b « A one-of-its-kind pre-Hispanic sculpture has been discovered in Veracruz », Rivera Maya News, Hidalgo Amajac, Veracruz, (consulté le )
  6. (es) Salazar, « ¿Cómo se encontró 'La joven de Amajac' en Veracruz y a quién representa? », Milenio, (consulté le )
  7. (es) « Encuentran nueva imagen de la Joven gobernante de Amajac en Veracruz » [« New image of the Young Ruler of Amajac in Veracruz found »] [archive du ] Inscription nécessaire, sur Milenio, (consulté le )
  8. (es) Brenda Terreros, « Habitantes de Veracruz encontraron figura similar a la Joven de Amajac » [« Inhabitants of Veracruz found similar figure to the Young Woman of Amajac »] [archive du ], sur Infobae, (consulté le )
  9. (es) « Histórico hallazgo en Amajac: la huasteca prehispánica resurge de nuevo en Veracruz » [« Historic find in Amajac: pre-Hispanic huasteca resurges again in Veracruz »] [archive du ], sur National Institute of Anthropology and History, (consulté le )
  10. Brenda Terreros, « El extraordinario descubrimiento del INAH en el mismo sitio donde estaba la Joven de Amajac II » [« INAH's extraordinary discovery in the same site where the Young Woman of Amajac II was found »] [archive du ], sur Infobae, (consulté le )
  11. (es) Guillén, « ‘La joven de Amajac’: la historia detrás de la escultura hallada entre naranjos que sustituirá a Colón en Reforma », El País, (consulté le )
  12. (es) Salazar, « La 'joven gobernante' de Amajac regresa a Álamo tras exposición en el INAH », Milenio, (consulté le )
  13. (es) « Trasladan a escultura huasteca 'Joven de Amajac' al Museo Nacional de Antropología en CDMX », Elementos MX, Álamo, Veracruz, (consulté le )
  14. (es) « Documental sobre la joven de Amajac se estrena en medios públicos », El Economista, (consulté le )
  15. Agren, « Mexico City to replace Columbus statue with pre-Hispanic sculpture of woman », The Guardian, (consulté le )
  16. (es-MX) « Rechazan a Pedro Reyes como creador de escultura indígena », sur El Economista (consulté le )
  17. (es) « “La joven de Amajac”, la escultura que representará a las mujeres indígenas y sustituirá a Cristóbal Colón en Reforma », Infobae, (consulté le )
  18. (es) « Critican escultura de mujer indígena que sustituirá a Colón; es una cabeza olmeca con nombre náhuatl », sur El Financiero (consulté le )
  19. Karla Almaraz, « Instalan escultura de la Joven de Amajac en Reforma », CDMX secreta, 23 juillet 2023.
  20. Sautto, « Ephemeral Monuments », Goethe-Institut, (consulté le )
  21. « "La Joven de Amajac” ve la luz y convivirá con la antimonumenta de las feministas », Publimetro, 23 juillet 2023.

Liens externes

[modifier | modifier le code]