Main noire (Serbie) — Wikipédia

La Main noire
Sceau de la Main Noire
Sceau de la Main Noire

Autres appellations L'Union ou la Mort
Création août 1911
Dissolution 1917
Personnes-clés Dragutin Dimitrijević
Influence Narodna Odbrana
Objectif • Libération des Slaves méridionaux d'Autriche-Hongrie
• Unification des territoires peuplés majoritairement de Serbes (Grande Serbie)

La Main noire (Црна рука, Crna ruka), ou L'Union ou la Mort (Уједињење или смрт, Ujedinjenje ili smrt), était une société secrète nationaliste serbe fondée en Serbie en , essentiellement composée de Serbes.

L'objectif de cette organisation nationaliste serbe, est de réunir au sein d'un unique État serbe l'ensemble des territoires faisant partie de l'Autriche-Hongrie (Croatie, Bosnie, sud de la Hongrie), ou de l'Empire ottoman (République de Macédoine, et le Sandjak), habités par des Serbes, ainsi que le Monténégro. Ceci indépendamment de la composition ethnique des territoires considérés, où les Serbes ne représentent qu'une partie de la population.

Pendant les années précédant la Grande guerre et surtout pendant les guerres balkaniques, la Main noire infiltre les milieux militaires sans que le gouvernement civil de Nikola Pašić n'ait les moyens de s'y opposer[1].

Le but de l'organisation figure dans l'article premier des statuts (cf la notice serbe) :

"Article 1 : Dans le but de réaliser l'idéal national, l'union des Serbes, il est créé une organisation dont peut être membre tout Serbe, indépendamment de son sexe, de sa religion, de son lieu de naissance, ainsi que quiconque servira sincèrement cette idée".

Elle est liée à l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche le , à Sarajevo. Les auteurs de l'attentat, dont Gavrilo Princip, membres de l'organisation Jeune Bosnie, ont été armés par la Main Noire[2]. L'attentat de Sarajevo est considéré comme l'évènement déclencheur de la Première Guerre mondiale. La Main noire est dirigée par le colonel de l'armée serbe Dragutin Dimitrijević, surnommé Apis.

En 1917, le gouvernement serbe en exil fait arrêter et juger les chefs de l'organisation, devenue trop influente au sein de l'armée et du pouvoir politique, ce qui marque la fin de la Main noire.

En 1941, bien que l'organisation soit dissoute depuis deux décennies, un certain nombre d'anciens membres, notamment le communiste Mustafa Golubić (en), participent au putsch du .

Photo de groupe de membres de la Main noire.

Notes et références

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  1. Christopher Clark, 'Les somnambules , Flammarion 1913, p. 111
  2. Jean-Paul Bled, L'agonie d'une monarchie. Autriche-Hongrie 1914-1920, Tallandier 2014, p. 63-65.

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Bibliographie

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  • Albertini, Luigi, Origins of the War of 1914, 3 vol., Oxford University Press, 1953.
  • Dedijer, Vladimir, The Road to Sarajevo (New York: Simon and Schuster, 1966).
  • Fay, Sidney, The Origins of the World War, 2 vols., The Macmillan Company, 1928.
  • Jelavich, Barbara, What the Habsburg Government Knew about the Black Hand, Austrian History Yearbook 22 (1991), pp. 131–150
  • MacKenzie David, Apis : The Congenial Conspirator; The Life of Colonel Dragutin T. Dimitrijević (East European Monographs, No. 265; Boulder, Colo.: East European Monographs; New York: distributed by Columbia University Press, 1989)
  • MacKenzie David, The Black hand on Trial : Salonika, 1917 (East East European Monographs, No. 423 ; Boulder, Colo.: East European Monographs ; New York : distributed by Columbia University Press, 1995)
  • MacKenzie David, The Exoneration of the "Black Hand," 1917-1953 (New York: Columbia University Press, 1998).
  • Owings, W. A. Dolph, Elizabeth Pribic and Nikola Pribic, The Sarajevo Trial (Chapel Hill: Documentary Publications, 1984).
  • Remak, Joaquim, Sarajevo: The Story of a Political Murder, Criterion Books, Inc., 1959.
  • Cédric Simonin, Les dernières heures du monde d'avant - L'attentat de Sarajevo, Erick Bonnier, 2022 (ISBN 9782367602523)

Articles annexes

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