La Patrie (Montréal) — Wikipédia

La Patrie
Image illustrative de l’article La Patrie (Montréal)
Logo de 1897 à 1962

Pays Drapeau du Canada Canada
Langue Français
Périodicité Quotidien (1879-1957) puis hebdomadaire (1957-1978)
Genre Généraliste
Date de fondation 1879
Date du dernier numéro 1978
Ville d’édition Montréal

OCLC 911118314

La Patrie est un journal québécois publié de 1879 à 1978, quotidien jusqu'en 1957 puis hebdomadaire jusqu'à sa fermeture.

La Patrie est fondé à Montréal en par l'écrivain, journaliste et homme politique Honoré Beaugrand (1848-1906), avec la collaboration de membres influents du Parti libéral. Il prend le relais du National, organe lancé pour lutter contre le Parti conservateur. Se présentant comme héritier du Parti rouge, le nouveau quotidien est créé pour défendre la cause libérale dans la région de Montréal en plus de souscrire à l'anticléricalisme. Honoré Beaugrand en est le propriétaire et le directeur alors que rédaction est assumée initialement par Beaugrand et par Ernest Tremblay[1]. Le journal ne vient que de naître alors qu'un scandale politique secoue la province : à la suite d'un différend politique, le lieutenant-gouverneur Luc Letellier de Saint-Just renvoie tous les ministres du cabinet conservateur de Boucherville. La Patrie saisit l'occasion pour se positionner derrière Saint-Just et, après sa destitution, se servira de cette affaire pour démontrer l'ingérence du Canada dans les affaires du Québec[2].

Le premier numéro paraît le lundi . il se vend au prix d'un cent l'exemplaire et l'abonnement annuel est de quatre dollars. Le prix quotidien reste inchangé pendant quarante ans puis augmente à deux cents le . Le journal avait un tirage de 5000 exemplaires à l'origine, atteint 27 000 exemplaires en 1901, 30 000 en 1933 et près de 200 000 en 1962[3]. La Patrie proposait également des Romans-feuilleton.

Le , La Patrie est acheté par Israël Tarte, ministre dans le gouvernement libéral de Wilfrid Laurier, avec des fonds fournis par le Parti libéral et par l'homme d'affaires John Naismith Greenshields[4]. Tarte en confie la propriété et la direction à ses deux fils, Louis-Joseph et Eugène[4].

Image extraite des Aventures de Timothée par Albéric Bourgeois (1904).

En 1903, Tarte contacte Albéric Bourgeois, qui travaillait au Boston Post depuis 1902 à concevoir des bandes dessinées, pour faire de même dans La Patrie : il y conçoit Les Aventures de Thimotée, considérées comme la première bande dessinée francophone de l'histoire, et qui paraît à partir du [5],[6].

En 1925, il est acheté par le groupe Webster, Lespérance et Fortier, qui en fait un journal conservateur. En 1933, le journal La Presse devient propriétaire de La Patrie[3].

En 1957, La Patrie cesse d'être un quotidien pour devenir un hebdomadaire publié le dimanche[7]. Il ferme définitivement ses portes en 1978 en raison de difficultés financières[3].

L'édifice qui hébergeait le journal sur la rue Sainte-Catherine à Montréal est alors acquis par l'Université du Québec à Montréal. Plus tard, il est utilisé par le mouvement Under Pressure afin de présenter différents artistes de Street Art, sous le nom de Fresh Paint Gallery. Il est finalement acquis en 2007 par l'Église de scientologie et demeure vacant.

Quelques journalistes et collaborateurs

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. « Courrier », La Patrie, Montréal, vol. 1, no 1,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  2. Pierre St-Arnaud, « La Patrie, 1879-1880 », Recherches sociographiques,‎ (lire en ligne).
  3. a b et c « Description », sur le site de Bibliothèque et archives nationales du Québec. Consulté le 14 juillet 2010.
  4. a et b Michèle Brassard et Jean Hamelin, « Tarte, Joseph Israël », dans Dictionnaire biographique du Canada en ligne. Consulté le 14 juillet 2010.
  5. « La BD française est née au Canada en 1904 », par Mira Falardeau, dans Communication et langage no 126, 2000, p. 23-26 — article numérisé sur persee.fr.
  6. [PDF] « Les débuts de la bande dessinée québécoise de 1904 à 1908 dans La Patrie et La Presse », par Mira Falardeau, dans Chroniques de la Bibliothèque nationale du Québec no 60, été 2004, p. 20-23.
  7. La dernière édition quotidienne est publiée le vendredi 15 novembre 1957. La première édition hebdomadaire est publiée le dimanche 17 novembre 1957.

Liens externes

[modifier | modifier le code]