La Varsovienne de 1831 — Wikipédia
Warszawianka 1831 roku
Sortie | 1831 |
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Genre | chant révolutionnaire |
Auteur | Karol Sienkiewicz |
Compositeur | Karol Kurpiński |
La Varsovienne de 1831 (en polonais Warszawianka 1831 roku) est un chant patriotique polonais et le symbole musical de l'insurrection polonaise de 1830-1831. C'est la version polonaise d'un chant écrit au début de 1831 par Casimir Delavigne en l'honneur des insurgés.
Le titre d'origine était simplement Warszawianka. Il est devenu Warszawianka 1831 roku au début du XXe siècle, afin de la distinguer d'un chant révolutionnaire plus récent, Warszawianka 1905 roku, « La Varsovienne de 1905 ».
Stanislas Wyspianski (1869-1907) a écrit et mis en scène une pièce intitulée La Varsovienne, dans laquelle la Varsovienne de 1831 est utilisée comme un leitmotiv.
Historique du chant
[modifier | modifier le code]La Varsovienne de Casimir Delavigne
[modifier | modifier le code]Le texte polonais est la traduction du poème français « La Varsovienne », écrit en , en hommage aux insurgés de Varsovie, par le poète français Casimir Delavigne. Il avait intitulé son poème La Varsovienne en référence à La Marseillaise et à La Parisienne que Delavigne venait d'écrire en hommage aux Trois Glorieuses. La Varsovienne, mise en musique par Auber, est chantée pour la première fois en public le 1er mars par Adolphe Nourrit.
La Varsovienne polonaise
[modifier | modifier le code]Peu après, le poème est diffusé sous forme de tract à Varsovie et, dès la fin du mois, traduit en polonais par le poète Karol Sienkiewicz (oncle de Henryk Sienkiewicz) et publié dans la revue Polak Sumienny. Il est aussitôt mis en musique par le compositeur et chef d'orchestre de l'opéra de Varsovie, Karol Kurpiński.
Le , le chant est exécuté en public pour la première fois pendant le spectacle d'opéra au Théâtre National de Varsovie. Le public l'accueille avec enthousiasme.
Pendant les décennies ultérieures, ce chant est un des grands symboles du mouvement national polonais. De 1918 à 1927, La Varsovienne est un des cinq candidats au titre d'hymne national de la Pologne jusqu'au choix de La mazurka de Dombrowski.
Pendant l'entre-deux-guerres, les premières mesures servaient d'indicatif au second programme de la radio polonaise.
Ce chant a été le plus populaire lors de l'insurrection de Varsovie en 1944.
Textes
[modifier | modifier le code]Le texte polonais et celui de Casimir Delavigne
[modifier | modifier le code]Paroles en polonais | Texte de Delavigne |
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Oto dziś dzień krwi i chwały, | Il s'est levé, voici le jour sanglant ; |
Commentaires
[modifier | modifier le code]Le texte mentionne les événements suivants : la révolution de juillet en France (« soleil de juillet »), l'établissement comme drapeau national français du drapeau tricolore révolutionnaire (« l'arc-en-ciel de France »), le passage de l'armée russe dans les montagnes balkaniques pendant la guerre russo-turque (1829) (le commandant de cette marche Ivan Dibich était supposé commander l'armée déplacée contre la Pologne), l'amnistie proposée par Nicolas Ier aux insurgés ; le massacre de Praga en banlieue de Varsovie, la participation polonaise aux guerres napoléoniennes, l'intervention supposée de la Russie contre la révolution en Europe, que l'insurrection polonaise a empêchée.
Il est à noter de fortes nuances entre la version polonaise et la version française, par exemple « Bracia, my wam krew dawali / Dziś wy dla nas nic – prócz łzy » qui se traduirait en « Frères, nous vous avons donné notre sang / Aujourd'hui vous ne nous (donnez) rien – à part des larmes », à mettre en regard avec « N'aurez-vous que des larmes ? / Frères, c'était du sang que nous versions pour vous ! ».