Lamaholot — Wikipédia
Lamaholot | |
Langues filles | Alorais (en) |
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Pays | Indonésie |
Région | Îles de Florès et de Lembata |
Nombre de locuteurs | 257 000 |
Écriture | Alphabet latin |
Classification par famille | |
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Le lamaholot est une langue indonésienne parlée principalement dans les îles de Florès, de Lembata et de Pantar . En 2021, son nombre de locuteurs est estimé entre 220 000 et 325 000 environ.
Classification
[modifier | modifier le code]Le lamaholot est classé comme langue austronésienne mais comporte de nombreuses caractéristiques alor-pantar, notamment près d'un cinquième du vocabulaire[1]. Néanmoins, sur le plan grammatical, un substrat papouan est suggéré par les études récentes
Plutôt qu'une langue unique, le Lamaholot constitue un ensemble de dialectes très proches, dérivant du proto-lamaholot. Ce dernier aurait dérivé en lamaholot oriental, central et occidental, ainsi peut-être qu'en alorais (en)[2],[3].
Le nom « lamaholot » est très récent et exonyme, c'est-à-dire n'étant pas donné à cette langue par ses locuteurs, ou du moins rarement. Le premier emploi de ce terme date de 1993, et a ensuite été repris dans l'administration indonésienne. Avant 1945, les groupes parlant cette langue étaient collectivement désignés comme « peuples de Solor », quand ceux-ci se considèrent comme « ata kiwan », soit « gens de l'intérieur », plus rarement lamaholot[3].
L'alorais (en) est très probablement une langue dérivée du lamaholot. Divers dialectes dérivent également du lamaholot, notamment le lewoingu, le lamalera, le lewotobi, le solor et le lembata central[4].
Répartition géographique
[modifier | modifier le code]Le lamaholot est parlé à l'extrémité orientale de l'île de Florès[5] et sur les côtes des îles voisines de Lembata, de Pantar, d'Adonara, de Solor et d'Alor, les parties centrales de ces îles regroupant des locuteurs de langues non austronésiennes. Cette répartition linguistique multi-insulaire est assez rare en Indonésie[3].
Entre 220 000 et 325 000 locuteurs du lamoholot sont approximativement recensés en 2021[6],[3],[4].
Traditionnellement, deux cultures lamaholot se distinguaient : d'une part, celle des villages situés en altitude, autour de deux cents à trois cents mètres, dite « Demon », et d'autre part celle des habitants des côtes, dite « Paji ». Cette division correspondait également à une division culturelle et linguistique, les Demon se considérant comme les autochtones, d'origine papoue et vivant plutôt en autarcie, alors que les Paji, d'origine et de culture austronésienne, étaient beaucoup plus ouverts aux échanges inter-insulaires, au commerce et au brassage. Mais l'administration coloniale, dans un premier temps, et celle de Soekarno en 1965 ont fait évacuer les villages afin de mieux contrôler les populations, ce qui a brisé cette dichotomie[7],[8].
Histoire
[modifier | modifier le code]L'histoire de la langue lamaholot est très mal connue et largement conjecturale ; le passage du substrat papouan à la langue lamaholot a ainsi aussi bien pu se faire à la fin du Moyen-Âge que mille ans avant Jésus-Christ. Même l'unidirectionnalité de l'influence n'est pas assurée. La principale différence entre le lamaholot et les langues proto-austronésiennes tient au vocabulaire ; la grammaire, pour sa part, est une synthèse entre des éléments austronésiens et alor-pantar[8].
Phonologie
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- APLL11, Hanna Fricke, « The mixed lexicon of Lamaholot », p. 11.
- APLL11, Yunus Sulistyono, « What is in the Alorese lexicon », p. 61.
- Dana Rappoport 2021, Le cœur de la culture lamaholot — Une chaîne de dialectes, p. 217 à 219.
- Marian Klamer 2020, Introduction, p. 340.
- APLL11, Alexander Elias, « The Central Flores Linkage », p. 26.
- (en) « Lamaholot », Joshua Project, (consulté le ).
- Dana Rappoport 2021, Le cœur de la culture lamaholot — Les côtes et l'intérieur des terres, p. 219 à 221.
- (en) Hanna Fricke, « Case studies of contact-induced change — Project 4. Language shift: Lamaholot », (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- [Dana Rappoport 2010] Dana Rappoport, « L’énigme des duos alternés à Flores et Solor (Lamaholot, Indonésie) », Archipel, no 79, , p. 215-256 (ISSN 2104-3655, OCLC 421664236, lire en ligne)
- [Yohanes Vianey Lein 2015] (de) Yohanes Vianey Lein, Blutige Opferriten in der Lamaholot-Kultur von Flores, Indonesien, und ihre Bedeutung für den christlichen Glauben, , 93 p. (présentation en ligne)
- [APLL11] (en) 11th International Austronesian and Papuan Languages and Linguistics Conference : Booklet of abstracts, Leyde, Université de Leyde, , 73 p. (lire en ligne)
- [Marian Klamer 2020] (en) Marian Klamer, « From Lamaholot to Alorese : Morphological loss in adult language contact », dans David Gil, Antoinette Schapper, Austronesian Undressed : How and why languages become isolating, Amsterdam, John Benjamins Publishing Company (en), coll. « Typological studies in language » (no 129), , 510 p. (ISBN 9789027207906, OCLC 1288657671), p. 339-368
- [Dana Rappoport 2021] Dana Rappoport, « Payer les mots, acheter la moisson. Réflexion sur des formes d’échange en Indonésie orientale (Lamaholot, Flores) », Moussons, no 37, , p. 105-138 (ISSN 2262-8363, DOI 10.4000/moussons.7458, lire en ligne)