Laurent Impeduglia — Wikipédia

Laurent Impeduglia
Laurent Impeduglia en 2024.
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Laurent Impeduglia, né le à Liège, est un peintre, auteur de bande dessinée et enseignant belge francophone.

Biographie[modifier | modifier le code]

Laurent Impeduglia naît le à Liège[1].

Il étudie la peinture à l’Académie royale des beaux-arts de Liège d'où il sort diplômé[1]. Dessinateur au sein du collectif liégeois Mycose – qui publie au début des années 2000 des fanzines alternatifs –, il oriente son parcours à partir de 2005 vers la peinture, sans pour autant abandonner le dessin[2].

Tout jeune artiste, il n’hésite pas à s’attaquer frontalement au marché de l'art avec In Gold We Trust[3]. C'est un artiste polymorphe[1].

Il développe, en faux héritier gaucher de James Ensor, une œuvre en perpétuelle mutation où la dérision permet d’ échapper sans cesse à la gravité d’un monde parfois vide de sens[1]. Influencé par la bande dessinée, les comics et le street art, Impeduglia revisite les genres populaires pour dresser le portrait d’une société contemporaine vide de sens parce que croulant, selon lui, sous le chaos médiatique et le fétichisme de la marchandise[4]. Selon Vincent Delaury qui écrit dans Le Journal des arts[4] : « Cet univers brut, à l’esthétique train fantôme, n’est pas sans rappeler les mondes grouillants de Damien Deroubaix et Fabien Verschaere. »

Reconnu sur la scène internationale, il développe une œuvre qualifiée par Alain Delaunois lors de l’exposition Voyages au centre de la terre en 2015[3] : « furieusement nourrie de couleurs vives et de lettrages explosifs, manipulant une forte charge iconoclastique et de solides cartouches d'humour burlesque pour mieux faire sauter quelques valeurs sociétales – qu’on pourrait dans un monde global identifier à l’art, l’argent, le travail, les religions et croyances de tout ordre ». L’œuvre d’Impeduglia joue également avec les références culturelles de sa génération qui connaît le développement commercial des consoles de jeux vidéo[5].

Out Of This World[modifier | modifier le code]

La toile intitulée Out Of This World est réalisée par l’artiste en 2018-2019 et elle est acquise par la Ville de Liège auprès de l’artiste en 2020[2]. Elle surprend le spectateur par ses grandes dimensions 276 × 190 cm, ses couleurs flamboyantes posées en aplats, et l’envahissement de tout l’espace pictural par une multitude d’éléments identifiant l’univers de l’artiste. Le titre évoque un jeu vidéo interactif d’aventure et d’action, aujourd’hui devenu culte, qui fit les beaux jours des consoles de jeux dans les années 1990. Il porte en Amérique du Nord le titre de Out Of This World, mais a été popularisé en Europe sous le nom de Another World[2].

Selon Alain Delaunois[2], attaché scientifique du musée La Boverie : « Impeduglia ne s’inscrit dans aucune école artistique particulière, et le titre de cette peinture peut résonner comme une sorte de manifeste personnel. Mais on trouve néanmoins dans son travail des références à l'art urbain américain et à la peinture néo-figurative allemande de la fin du XXe siècle, ainsi qu’à des artistes belges contemporains tels Walter Swennen et Jacques Lizène, voire, plus lointainement, James Ensor ou Jérôme Bosch. »

Le monde pictural d’Impeduglia ne révèle aucune valeur dominante. L’artiste y entremêle sans distinction hiérarchique des formes imaginaires ou construites, architecturées frontalement, en pratiquant parfois la perspective isométrique. Plongeant ses pinceaux dans l’univers cathodique, il fait ricocher très librement les personnages popularisés par des jeux vidéos, dessins animés et bandes dessinées : Goldorak, Popeye, Donald Duck, King Kong, Saint-Nicolas, des nains de Blanche-Neige, ou La Panthère rose.

En 2016, il est lauréat du prix ART de la ville de Strasbourg[6],[7],[8].

Depuis 1999, il est invité à exposer ses œuvres à l’international, dans de nombreuses galeries, centres d’art et salons d’art contemporain en Europe, Amérique du Nord et du Sud ainsi qu’en Asie[6].

Comme auteur de bande dessinée, il contribue régulièrement à Mon lapin quotidien, une publication de L'Association[9].

Il est professeur de dessin aux Beaux-Arts de Liège - École supérieure des Arts[2].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Il vit et travaille à Liège[10].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Artbooks[modifier | modifier le code]

Fanzines[modifier | modifier le code]

  • Bang bang, Bongoût, Berlin, 2002
    Scénario et dessin : Laurent Impeduglia,
    Tirage : 144 ex., (OCLC 1392134756).
  • I'm a very stupid man, Mycose Comix Factory, Liège, 2003
    Scénario et dessin : Laurent Impeduglia - Couleurs : noir et blanc,
  • Casey Gold and Silver Smith shop, Mycose Comix Factory, Liège, 2004
    Scénario et dessin : Laurent Impeduglia - Couleurs : noir et blanc,
  • Outsider cycle, Le Dernier Cri, Marseille, 2004
    Scénario, dessin et couleurs : Laurent Impeduglia,
    Tirage : 450 ex., (OCLC 762238502).
  • Mycose Chalet[11], Mycose, avril 2005
    Scénario : collectif - Dessin : collectif dont Laurent Impeduglia - Couleurs : noir et blanc
  • Antonin Artaud chez les moines, Re:Surgo!, Berlin, 2013
    Scénario et dessin : Laurent Impeduglia,
    Tirage : 125 ex., (OCLC 1392135514).
  • Amazing paranoiac ! stories, Le Dernier Cri, Marseille, 2019
    Scénario, dessin et couleurs : Laurent Impeduglia,
    Tirage : 200 ex., (OCLC 1335406188).

Expositions[modifier | modifier le code]

Expositions individuelles[modifier | modifier le code]

  • Robocon, Galerie Ritsch-Fisch, Strasbourg du au [4] :
  • Out Of This World, Galerie Triangle bleu, Stavelot, du au  ;
  • Galerie Delphine Courtay, Strasbourg, au [6] ;
  • Dancing in the dark[12],[5], Galerie Triangle bleu, Stavelot, du au .

Expositions collectives[modifier | modifier le code]

Catalogues d'expositions[modifier | modifier le code]

  • Julie Hanique (trad. Bernard Hauffman), Laurent Impeduglia 2008-2012, Flémalle, Centre wallon d'art contemporain "La Châtaigneraie", , 67 p., ill. ; 17 cm (OCLC 1400896147)
  • Laurent Impeduglia - Robocon, Ritsch-Fisch, Strasbourg, 2013 (ISBN 9791092007015),
    catalogue publié à l'occasion de l'exposition "Laurent Impeduglia" du au .

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Prix et récompenses[modifier | modifier le code]

  • 2008 : prix Louise De Hem[19], destiné à un artiste plasticien ressortissant d’un pays de la Communauté européenne ou domicilié en Belgique, sorti depuis moins de dix ans d’une école des beaux-arts ou académie et ayant exposé publiquement depuis, dont les œuvres – de préférence de tendance figurative – révèlent un engagement artistique ;
  • 2011 : prix de la création, Galerie les Drapiers, Liège[10] ;
  • 2015 : prix de la commission des arts de Wallonie, La Louvière[10] ;
  • 2016 : prix de la Ville de Strasbourg à ST-ART[6],[7],[8],[20].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Impeduglia, Laurent - biographie - bibliographie - Photo », sur BD Gest' (consulté le ).
  2. a b c d e et f Alain Delaunois, « Œuvre du mois - Laurent Impeduglia : Laurent Impeduglia, en dehors et au dedans du monde », La Boverie,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b Aliénor Debrocq, « Iconoclasme punk », Le Soir,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. a b et c Vincent Delaury, « En galerie, Strasbourg (67) L. Impeduglia », Le Journal des arts,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  5. a et b (en) « Laurent Impeduglia : Dancing in the Dark », sur mutualart.com (consulté le ).
  6. a b c et d « Laurent Impeduglia », sur coze.fr (consulté le ).
  7. a et b Thibault van Raemdonck, « Laurent Impeduglia lauréat du Prix ART de la ville de Strasbourg », RTC-Télé Liège,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. a et b Élodie de Dreux-Brézé, « Laurent Impeduglia reçoit le prix Art de la Ville de Strasbourg sur ST-ART », Connaissance des arts,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Laurent Impeduglia », sur L'Association (consulté le ).
  10. a b et c Julie Hanique, « Impeduglia Laurent », sur apollonia-art-exchanges.com (consulté le ).
  11. « Mycose chalet », sur BD Gest' (consulté le ).
  12. « Laurent Impeduglia, des Beaux-arts, à la Galerie Triangle bleu », sur Beaux-Arts de Liège (consulté le ).
  13. Jean Jour, « Bolides, BD et fantastique », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. Anaïs Staelens, « Une faune joyeuse et colorée s’invite au MIMA avec ZOO », Le Suricate magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (en) « Zoo », sur mutualart.com (consulté le ).
  16. « CV et bio », sur impeduglia.com (consulté le )..
  17. Julie Hanique, « Laurent Impeduglia - acquisition 2003 : Art is money », sur space-collection.org (consulté le ).
  18. Julie Hanique, « Laurent Impeduglia - acquisition 2015 : Bad investment », sur space-collection.org (consulté le ).
  19. Guide des arts plastiques de la Communauté française de Belgique 07-08, Ministère de la Communauté française, , 294 p., PDF (lire en ligne), p. 103.
  20. Belga, « L'artiste liégeois Laurent Impeduglia lauréat du Prix ART de la ville de Strasbourg », RTBF,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Périodiques[modifier | modifier le code]

  • Laurent Impeduglia (interviewé par Dominique Legrand), « La nef des fous selon Laurent Impeduglia », Flux News, no 80,‎ octobre, novembre, décembre 2019 (lire en ligne, consulté le ).

Articles[modifier | modifier le code]

  • S.H., « Laurent Impeduglia et ses ironies », Dernières Nouvelles d'Alsace,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  • « Le paradis artificiel de Laurent Impeduglia », L'Avenir,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  • Gwennaëlle Gribaumont, « Maître de la couleur, Laurent Impeduglia construit des territoires de motifs naïfs dans lesquels se superposent les récits », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).

Vidéographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]