Le Baiser de la Lune — Wikipédia
Réalisation | Sébastien Watel |
---|---|
Sociétés de production | JPL Films, L'Espace du mouton à plumes, TV Rennes 35 |
Pays de production | France |
Genre | Court métrage |
Durée | 26 minutes |
Sortie | 2010 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Le Baiser de la Lune est un court métrage d'animation français écrit et réalisé en 2010 par Sébastien Watel. Il a pour but d'expliquer les relations homosexuelles aux enfants à travers l'histoire de deux poissons mâles amoureux l'un de l'autre[1].
Le film devait être diffusé dans les classes de CM1 et CM2 dans le cadre de la prévention contre les discriminations mais le projet a été abandonné par le ministre de l'Éducation nationale, Luc Chatel, face à la vive indignation d'une partie de la classe politique, d'associations opposées à l'homoparentalité et de la presse[2]. Le film sera finalement mis à la disposition des enseignants et éducateurs en avril 2012[3].
Synopsis
[modifier | modifier le code]Deux poissons mâles, Felix et Léon, tombent amoureux l'un de l'autre et décident de braver les préjugés d'Agathe, une vieille chatte qui rêve de princes et princesses.
Fiche technique
[modifier | modifier le code]- Titre original : Le Baiser de la Lune
- Réalisateur : Sébastien Watel
- Scénaristes : Sébastien Watel et Héloïse Capoccia
- Images : Fabien Drouet
- Technique : Sable et pastel animé
- Animateurs : Gilles Coirier, Goulwen Merret et David Thomasse[réf. nécessaire]
- Décors : Fabienne Collet et Maude Gallon
- Musique : Laurent Dhoosche
- Mixage : Bruno Henrieux (Studio Nixie)
- Pays : France
Visée pédagogique et réactions
[modifier | modifier le code]Par ce film, le réalisateur Sébastien Watel cherche à faire accepter à un public d'enfants une histoire d'amour entre deux personnages du même sexe afin de les sensibiliser à la différence, à l'homophobie et la lutte contre les discriminations[4]. Le DVD est accompagné d'un livret destiné aux enseignants et aux intervenants en milieu scolaire avec des exercices visant à faire réfléchir les enfants autour du thème de l'homosexualité et du regard de la société[5].
Polémique
[modifier | modifier le code]Le projet de diffuser ce film dans les écoles primaires a suscité une vive polémique.
L'association Le Collectif pour l'Enfant fondé par Béatrice Bourges[6], qui milite contre l'homoparentalité, dénonce une « propagande en faveur de l’homosexualité au sein de l’école » et craint un « conditionnement » des enfants ainsi qu'une « promotion de l'homosexualité » dans une école privant les parents de leur rôle d'éducateurs[7]. L'association dénonce également l'implication d'organismes publics dans le financement du film.
Christine Boutin, présidente du parti chrétien-démocrate, a rédigé une lettre ouverte à Luc Chatel (ministre de l'Éducation nationale) dans laquelle elle demande l'interdiction de la diffusion du film dans les écoles « au nom du respect de la neutralité de l'Éducation nationale dans les écoles ». Elle reproche également au court-métrage d'être un « film idéologique » qui « prive les enfants des repères les plus fondamentaux que sont la différence des sexes et la dimension structurante pour chacun de l’altérité »[8].
La presse chrétienne a pris part au débat. La revue Les 4 Vérités Hebdo s'est attaquée au film qu'elle qualifie d' « incitation à l'homosexualité »[9],[10] et a publié sur son site une pétition visant à interdire la diffusion du film dans les écoles.
Soutien
[modifier | modifier le code]Face aux nombreuses attaques pré-citées, le film a reçu plusieurs soutiens.
Des associations LGBT comme l'Inter-LGBT[11] ou SOS Homophobie[12] ont pris position en faveur du film et de sa diffusion auprès des élèves, rappelant que l'école a le devoir d'apprendre la tolérance et le respect et de lutter contre les discriminations.
Du côté de la presse, Libération a dénoncé le parti-pris de Luc Chatel qui a interdit la diffusion du film dans les classes, malgré un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) paru deux jours plus tôt sur l'importance de l'éducation sexuelle à l'école[2]. Le magazine Têtu soutient le projet et suit de très près le débat, critiquant les détracteurs du film[13].
Quelques organismes publics soutiennent le film : le CNC, le conseil régional de Bretagne, le conseil général des Côtes-d'Armor, le conseil général du Finistère et la ville de Rennes[14]. Le Haut Commissariat à la jeunesse avait également versé 3 000 euros pour la réalisation de ce court-métrage[15].
Diffusion du court-métrage
[modifier | modifier le code]En , Le Baiser de la Lune reçoit le prix Pierre-Guénin, qui récompense des actions de lutte contre l'homophobie[16].
Achevé en , le film a été projeté en à l'hôtel de ville de Paris par la Mairie de Paris et la Ligue de l’enseignement, puis à Rennes début . Il a également été diffusé en et par les chaînes Pink TV[17] et TV Rennes 35. Il est destiné à être diffusé par les Maisons des jeunes et de la culture et par la Ligue de l'enseignement[18]. Le , le court-métrage a été projeté en Ardèche devant quatre classes d'élèves de primaire[19].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Site officiel.
- Article « Education sexuelle a l’école : quand un couple de poissons horrifie la paire Chatel-Boutin » paru le sur le site du quotidien Libération
- « Parler des homos ? Même pas carpe » paru le sur le site du quotidien Libération.
- [1], France Culture, Les Pieds sur Terre, 5 février 2014, "À l’occasion de la projection du film d’animation « Le baiser de la lune » qui parle d’une histoire d’amour entre Félix et Léon, deux jeunes « poissons garçons », on évoque le sujet de l’homosexualité avec les élèves d’une classe de CM1-CM2 à Alençon". Première diffusion le 6 septembre 2012.
- Intentions du réalisateur sur le site officiel du film.
- Aurore Le Mat, « L’homosexualité, une « question difficile ». Distinction et hiérarchisation des sexualités dans l’éducation sexuelle en milieu scolaire », Genre, sexualité & société, no 11, (DOI 10.4000/gss.3144, lire en ligne)
- Citations tirées du communiqué « Halte à la propagande en faveur de l’homosexualité au sein de l’école » paru le sur le site du Collectif pour l'Enfant.
- « Christine Boutin écrit à Luc Chatel pour demander l’interdiction du Baiser de la Lune », article d'Audrey Banegas sur yagg, 1er février 2010. Page consultée le 26 décembre 2010.
- Seb, « Remous autour du « Baiser de la lune », histoire d'amour entre deux "poissons-garçons" », Les Inrockuptibles, (lire en ligne).
- Quentin Girard, « L'homophobie, nouveaux cas d'école », Slate, (lire en ligne)
- Communiqué « Le ministère de l’Éducation nationale doit remplir sa mission sans céder aux lobbys ultra-conservateurs » paru le sur le site de l'Inter-LGBT.
- Communiqué « L'homosexualité ne doit pas être un tabou à l’école » paru le sur le site de SOS Homophobie.
- Résultat d'une recherche d'articles sur le film sur le moteur de recherche du site de Têtu.
- Liste des partenaires sur le site officiel du film.
- Amara Makhoul, « Malgré la polémique, Le Baiser de la Lune verra le jour », France 24, (lire en ligne).
- « "Le Baiser de la Lune" reçoit le prix Pierre-Guénin contre l’homophobie », Yagg, (lire en ligne)
- Yannick Barbe, « "Le Baiser de la Lune" pour la première fois sur une chaîne de télé nationale », Yagg, (lire en ligne).
- « Loin de la polémique, "Le Baiser de la lune" a charmé son public à Rennes », 20 Minutes, (lire en ligne)
- Sandra Franrenet, « Deux petits poissons s'aimaient d'amour tendre… », Le Figaro, (lire en ligne).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Site officiel du film