Le Banquet d'Auteuil — Wikipédia

Le Banquet d'Auteuil est une comédie de Jean-Marie Besset publiée en 2011 et créée en 2014 au Théâtre des 13 vents du Centre dramatique national de Montpellier. Sous-titrée Sexe, amour, art, argent entre grands hommes et jeunes gens en 1670 au printemps et présentée par François Regnault[1] comme une «fiction historique», elle développe très librement une célèbre page de La Vie de M. de Molière de Grimarest, dans laquelle le biographe relate[2], sur la foi du témoignage de Michel Baron, une soirée de «débauche» que Chapelle, ami intime de Molière, aurait organisée dans la maison de ce dernier à Auteuil et à laquelle participaient Jean-Baptiste Lully et deux membres de la maison de Monsieur, frère de Louis XIV : Alexis de Sainte-Maure, marquis de Jonzac[3], et François Du Prat, chevalier de Nantouillet[4].

Argument (par l'auteur)

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Lassé des infidélités de sa femme, Molière a loué une maison à Auteuil. Là, vivent à demeure son jeune protégé, l'acteur prodige Michel Baron, et l'ami de toujours, l'écrivain Chapelle. Ce dernier, aimable fêtard, a invité une turbulente troupe à dîner, les musiciens Lully, Dassoucy et Pierrotin, les hommes de cour Jonzac et Nantouillet, bientôt rejoints par leur ami disparu, Cyrano de Bergerac. Ces libertins-là vont moquer (ou envier) la passion jalouse de l'auteur du Misanthrope pour Michel Baron. L'art et l'amitié peuvent-ils nous sauver de l'absurdité de la vie ?

Aux cinq participants «historiques» (Molière, Baron, Lully, Jonzac et Nantouillet) cités par Grimarest[5], l'auteur a donc ajouté Dassoucy et son «page de musique» Pierrotin, le danseur Osmane, giton de Lully, et le fantôme du défunt Cyrano de Bergerac.

Notes et références

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  1. François Regnault, préface au Banquet d'Auteuil, Éditions H&O, 2011.
  2. « Vie de M. de Molière », sur Google Livres
  3. Cousin du duc de Montausier, qui fut témoin à son mariage en 1661, Jonzac est le destinataire d'une fameuse lettre en vers de Chapelle, dans laquelle le poète décrit une réunion de beaux esprits (les «neuf modernes épulons») au cabaret de la Croix-de-Lorraine« Œuvres de Chapelle et de Bachaumont », sur Gallica.
  4. Hormis une ou deux anecdotes rapportées par la marquise de Sévigné, Nantouillet est resté dans l'histoire littéraire comme l'homme qui a suggéré à Racine le sujet de Bajazet. Cf. la première préface à l'édition de la pièce : «Quoique le sujet de cette tragédie ne soit encore dans aucune histoire imprimée, il est pourtant très véritable. C'est une aventure arrivée dans le sérail, il n'y a pas plus de trente ans, M. le comte de Cézy était alors ambassadeur à Constantinople. Il fut instruit de toutes les particularités de la mort de Bajazet ; et il y a quantité de personnes à la cour qui se souviennent de les lui avoir entendu conter lorsqu'il fut de retour en France. M. le chevalier de Nantouillet est du nombre de ces personnes, et c'est à lui que je suis redevable de cette histoire, et même du dessein que j'ai pris d'en faire une tragédie.»
  5. En vérité les trois derniers ne sont désignés que par l'initiale de leur nom suivie d'astérisques.

Liens externes

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