Le Bouif — Wikipédia

Alfred Bicard dit Le Bouif est un personnage de fiction créé par Georges de La Fouchardière le 8 février 1911 à l'occasion d'une rubrique humoristique qu'il rédige dans La Liberté et qui devient le sujet du roman à succès Le Crime du Bouif publié en 1913[1],[2],[3].

Ce personnage comique fut l'argument de plusieurs adaptations littéraires, théâtrales et cinématographiques jusqu'en 1952.

La signification du mot Bouif

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Bouif ou bouiffe est un mot provenant de l'argot parisien utilisé depuis la fin du XIXe siècle, entre autres gnafs, gniafs ou pontifes, pour désigner le cordonnier de basse condition[4],[5],[6],[7]. La profession de cordonnier étant elle-même déconsidérée, le terme bouif renvoi à la classe sociale d'un individu plutôt qu'à la profession qu'il exerce et suffit à le caractériser sans le nommer[8],[9],[10].

La figure du Bouif fait l'objet de plaisanteries moquant sa naïveté, sa candeur, etc.[11],[12],[13].

Alfred Bicard, dit Le Bouif

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« (...) mon ami Bicard, dit le Bouif, est un honorable travailleur qui exerce théoriquement un métier manuel, mais qui est en grève depuis un trop grand nombre d'années pour se rappeler au juste lequel. »

— Georges de la Fouchardière, La Liberté, 8 février 1911

D'une naïveté prétexte pour l'auteur à illustrer de manière comique dans la presse des thèmes comme la politesse, le recensement de la population ou la religion, Alfred Bicard, un marchand de tuyaux aux courses hippiques, sera finalement mis en scène en 1913 dans un roman policier de fantaisie où sa candeur naturelle se verra confrontée à l'atrocité d'un crime de sang.

Le Bouif dans la presse écrite

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Alors que le personnage du Bouif n'apparaît qu'occasionnellement dans les Chroniques Fantaisistes que Georges de la Fouchardière rédige à partir de 1910 pour différents journaux, il en devient rapidement l'unique sujet et face à l'engouement du public, l'auteur vend au plus offrant l'exclusivité d'une série généralement dominicale de près de 120 épisodes que l'on suit au rythme des supports changeants qui la publient.


A son entrée au Canard enchaîné, Georges de la Fouchardière anime une chronique satirique hebdomadaire intitulée La chronique du Bouif.

  • Le quotidien L'Heure diffuse Le Crime du Bouif en feuilleton en février-mars 1917.
  • L'hebdomadaire La Vague publie en Une le 19 septembre 1918 un extrait de Le Bouif tient pour remplacer avantageusement le vide laissé par la censure de l'article de tête.
  • L'hebdomadaire La Vague publie en mai-juin 1921 Le Crime du Bouif en feuilleton

Le Bouif en littérature

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Tous les ouvrages sont de Georges de La Fouchardière :

  • Le Crime du Bouif, Librairie des Lettres, 1913
  • Bicard dit Le Bouif, La Renaissance du Livre, coll. « In Extenso » no 66, 1916
  • Le Bouif tient, La Renaissance du Livre, coll. « In Extenso » no 98, 1917
  • La Résurrection du Bouif, L'Œuvre, 1922
  • Son Excellence Le Bouif, Ferenczi & fils, 1923
  • Le Bouif errant, J. Ferenczi et fils, 1926 (en collaboration avec Félix Celval)[14]
  • Le Bouif chez mon curé, Albin Michel, 1928 (en collaboration avec Clément Vautel)

Le Bouif au théâtre

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Principalement[15]:

Le Bouif au cinéma

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Le Bouif en film-fixe

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  • Pathéorama n°62 : Le Crime du Bouif - 1ère partie
  • Pathéorama n°63 : Le Crime du Bouif - 2ème partie

Les interprètes du personnage du Bouif

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Si l'acteur Tramel est naturellement associé au rôle du Bouif qu'il popularise au théâtre et au cinéma, c'est pourtant Auguste Coradin qui va créer le rôle sous la direction des auteurs dès 1914 doublé de Pont devant le succès important de la pièce[17],[18].

Fort de ce succès, le rôle du Bouif est régulièrement interprété lors de revues dans les théâtres parisiens, comme à l'Olympia par Mauville, à La Chaumière par Fursy ou au Ba-Ta-Clan par Jules Méria et se fait peu à peu connaître d'un large public[19]. Des revues entièrement dédiées au personnage sont créées, comme J'ai dit ! de 1918, où le Bouif, joué par Lerner, campe un député à l'assemblée invectivé par de nombreux interlocuteurs[20].

Malgré ces nombreuses initiatives, ce seront bien les distributions théâtrales de 1921 lors de l'adaptation du roman Le crime du Bouif pour les tournées nationales, qui marqueront les esprits, qui participeront à populariser le personnage et qui justifieront les créations à venir.

Au théâtre en 1921

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Au théâtre en reprise

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Le Bouif dans la société

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  • Le 2 octobre 1922, pour la fête des Caf'Conc' qui se tient au Vélodrome Buffalo, Georges de la Fouchardière lance le défi aux acteurs ayant joué le rôle du Bouif de se retrouver pour participer à une course des Bouifs, à pieds et en tenue de ville en lieu de chevaux de courses, devant la foule pariant et les flashs des appareils photo. La publicité faite à l'événement fait accourir la foule. Il sera couvert par une presse importante et une série de photos grand format de l'événement est conservée à la BNF[21],[22],[23],.

Notes et références

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  1. « La Liberté, 8 février 1911 - page 1 - 1ère colonne haut - Politesses », sur Retronews
  2. « La Liberté, 10 juin 1913 - page 3 - 1ère colonne milieu - LE CRIME DU BOUIF », sur Retronews
  3. « Le Figaro, 11 mars 1914 - page 5 - 2ème colonne milieu - Avant le rideau - (...) dont le dixième mille est sous presse (...) », sur Retronews
  4. « Le Petit Troyen, 26 juillet 1900 - page 2 - 4ème colonne milieu - Mais la qualité d'ancien membre de la Commune n'est pas une profession. ... », sur Retronews
  5. « Le Cri du Peuple, 19 avril 1886 - page 4 - 1ère colonne haut - Soixante-cinquième journée - 4ème paragraphe - L'auteur de la liste, ... », sur Retronews
  6. « Gil Blas, 25 avril 1889 - page 2 - 4ème colonne milieu - COULISSES DE LA FINANCE - 3ème paragraphe - Quoi qu'il en soit,... », sur Retronews
  7. « Le Progrès de la Côte-d’Or, 28 mai 1891 - page 2 - 5ème colonne milieu - Acte d'accusation - 4ème paragraphe - Carcelle, un peu excité,... », sur Retronews
  8. « Le Cri du Peuple, 5 mai 1886 - page 2 - 6ème colonne milieu - POUR A LUTTE - Collecte faite chez le cit. Rougeot, ... », sur Retronews
  9. « Le Cri du Peuple, 23 novembre 1886 - page 3 - 4ème colonne milieu - Les Amphibies (4èmé versem.) ... », sur Retronews
  10. « Le Cri du Peuple, 27 avril 1886 - page 3 - 1ère colonne bas - Erratum. », sur Retronews
  11. « La Lanterne, 15 juin 1897 - page 3 - 5ème colonne milieu - Ca m'a couté les yeux de la tête! », sur Retronews
  12. « Le Figaro, 4 janvier 1894 - page 2 - 2ème colonne milieu - SAVINIEN LAPOINTE », sur Retronews
  13. « Paris, 11 mai 1890 - page 1 - 1ère colonne milieu - Encore jusqu'à ces jours derniers on avait une excuse... », sur Retronews
  14. (BNF 32338079)
  15. Les mises en scène du Bouif au théâtre ou dans des revues sont très nombreuses entre 1911 et 1930 et de notoriété variable. Nous ne retenons ici que la création du rôle de 1914 et la production de l'Eldorado de 1921 qui va lancer la prestigieuse tournée Tramel, toutes deux sous la direction de l'auteur, ainsi que les suites dans lesquelles Tramel a joué ou les reprises tardives
  16. Comoedia du 4 octobre 1941
  17. « La Liberté, 13 mars 1914 - page 2 - 6ème colonne haut - THEATRE CLUNY », sur Retronews
  18. « La Loi, 26 mars 1914 - page 3 - 3ème colonne milieu - CHRONIQUE THEATRALE - CLUNY », sur Retronews
  19. « Comœdia, 8 mai 1914 - page 1 - 4ème colonne bas - L'excellent Mauville », sur Retronews
  20. « Le Figaro, 1 février 1918 - page 4 - 2ème colonne haut - Au Perchoir, ... », sur Retronews
  21. « Comœdia, 28 septembre 1922 - page 3 - 1ère colonne haut - LA FETE DES CAF'CONC' - La réponse du "Bouif" », sur Retronews
  22. « Comœdia, 30 septembre 1922 - page 2 - 1ère colonne milieu - La fête des Caf'Conc'  », sur Retronews
  23. Série de 33 Photos de l'Agence Rol de l'événement réalisées de 1922 à 1927 et consultables sur Gallica sous l'intitulé " [Montrouge, stade] Buffalo, fête des Caf' Conc' ", dont l'emblématique « Course des Bouifs - de droite à gauche Tramel, Georges de la Fouchardière, Dranem », sur Gallica