Lhotshampas — Wikipédia
Population totale | 241 899[1] |
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Régions d’origine | Himalaya |
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Langues | Népalais |
Religions | Hindouisme |
Les Lhotshampas ou Lhotsampas (népalais : ल्होत्साम्पा ; tibétain : ལྷོ་མཚམས་པ་, Wylie : lho-mtshams-pa, littéralement « les gens du Sud ») sont une minorité bhoutanaise d'origine népalaise arrivée au XIXe siècle[2], hindouiste, dans un pays pratiquant la branche tibétaine du bouddhisme vajrayana[réf. nécessaire].
Histoire
[modifier | modifier le code]Cette population, qui parle le népalais, car ses ancêtres sont arrivés au Bhoutan au XIXe siècle du Népal voisin, vit principalement de l'agriculture sédentaire[2].
Environ 108 000 d'entre eux (plus d'un dixième de la population bhoutanaise) ont été chassés par la politique d'épuration – Une nation, un peuple – des années 1980 et 1990 du roi du Bhoutan (Jigme Singye Wangchuck)[3] et vivent dans des camps de réfugiés au Népal. Ils ne peuvent retourner chez eux depuis[4].
Les Lhotshampas restés au Bhoutan sont victimes de nombreuses discriminations. Le gouvernement bhoutanais ne les considère pas comme des citoyens bhoutanais et les prive de leur droit de vote[5].
Toutefois, pour Françoise Pommaret, directeur de recherche spécialiste du Bhoutan, si certains expulsés le furent de façon illégitime, la majorité d'entre eux n'étaient pas originaires du Bhoutan, où ils sont arrivés ces dernières décennies, à la recherche de terres et de services sociaux inexistants au Népal. La plupart refusaient de parler le dzongkha, langue nationale du Bhoutan, et au nom de leur tradition de castes, méprisaient les autres communautés, ce qui était mal perçu par les ethnies bouddhistes. Contestant les chiffres, les autorités bhoutanaises affirment que nombre de réfugiés ayant rejoint les camps viennent non pas du Bhoutan, mais de l'Inde ou du Népal, pour bénéficier de l'aide internationale[6].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) « Population of Lhotshampas in Bhutan » [archive du ], UNHCR, (consulté le )
- (en) Vidhyapati Mishra, Bhutan is no Shangri-La, The New York Times, 28 juin 2013 : « Many of our ancestors were recruited from Nepal in the mid-19th century to cultivate the arable land of southern Bhutan. »
- Vidhyapati Mishra, Bhutan is no Shangri-La, op. cit. : « The Drukpas, the Buddhist elite, and the Hindu Lhotshampa had coexisted, largely in peace, until 1989, when the king introduced a "One Nation, One People" policy imposing Drukpa social norms on everyone. »
- (en) Bill Frelick, Bhutan’s ethnic cleansing, New Statesman, 1er février 2008 : « Today, about 108,000 of these stateless Bhutanese are living in seven refugee camps in Nepal. The Bhutanese authorities have not allowed a single refugee to return. »
- Bill Frelick, Bhutan’s ethnic cleansing, op. cit. : « A Bhutanese government census in 2005 classified 13 percent of Bhutan’s current population as 'non-nationals', meaning that they are not only ineligible to vote, but are denied a wide range of other rights. »
- Népal : les réfugiés oubliés du Bhoutan, Libération, 16 janvier 2007.
Annexes
[modifier | modifier le code]Sources
[modifier | modifier le code]- Marie Perruchet, « 100 000 réfugiés bhoutanais attendent de rentrer chez eux depuis quinze ans », sur Radio France internationale,
- Jennifer Pagonis, « L'interminable attente des réfugiés bhoutanais au Népal », sur Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR),