Ligue des droits du religieux ancien combattant — Wikipédia
Fondation |
---|
Type | |
---|---|
Pays |
Fondateur |
---|
La Ligue des droits du religieux ancien combattant est une association créée en 1924 dans le but d’obtenir « la reconnaissance des libertés individuelles des religieux anciens combattants et de leurs droits civiques rendus plus incontestables que jamais par leur loyalisme au service du pays ».
En 1981, la ligue a changé de dénomination pour se nommer « Défense et renouveau de l’action civique ».
Historique
[modifier | modifier le code]L'association a été créée, le , par Dom François-Josaphat Moreau, moine bénédictin de l’abbaye Saint-Martin de Ligugé, ancien aumônier militaire grièvement blessé et gazé durant la première guerre mondiale. Il est rejoint dans les semaines qui suivent par de nombreux religieux et civils dont Jacques Péricard qui prend la tête de la ligue.
En effet, la France avait voté en 1901 et 1904 des lois antireligieuses. Celle du sur les associations introduisait une exception pour les congrégations en les contraignant à obtenir une autorisation législative au lieu de faire une simple déclaration en préfecture. Les membres d’une congrégation non autorisée étaient interdits d’enseignement. La loi du interdisait l’enseignement à tous les religieux. Deux mille cinq cents écoles devaient fermer, les biens des congrégations furent séquestrés et environ trente mille moines ou sœurs contraints à l'exil.
Le , au lendemain de la déclaration de mobilisation générale, ces lois anti-congréganistes furent suspendues par une circulaire du ministre de l’Intérieur, Louis Malvy. Les 9 323 religieux revenus d’exil furent mobilisés : 1 237 d’entre eux ont été blessés et 1 571 tués dans les combats.
Moins de six ans après la fin de la guerre, le nouveau président du Conseil, Édouard Herriot, annonce le son intention de relancer l’expulsion des congrégations, de supprimer l’ambassade auprès du Saint-Siège et d’appliquer la loi de séparation des Églises et de l'État à l’Alsace et à la Moselle.
En réponse à ces mesures, deux mois plus tard, la ligue est fondée et, en octobre, Paul Doncœur publie une lettre ouverte à Herriot « Pour l’honneur de la France, nous ne partirons pas ! ».
En , l'Assemblée des cardinaux et archevêques de France publie la Déclaration sur les lois dites de laïcité et les mesures à prendre pour les combattre qui condamne la laïcisation de la société française et enjoint aux catholiques de s'y opposer, légitimant par là l'action de défense religieuse de la Ligue[1].
Finalement, aucun religieux ne va quitter le territoire français et Herriot renonce à ses intentions. Ces lois ne seront abolies que durant la seconde guerre mondiale : le , l’État français promulgue une loi levant les interdictions frappant les congrégations. Ce texte reprend un projet préparé à la fin de la IIIe République.
Cette loi est maintenue à la Libération.
Évolution
[modifier | modifier le code]En 1981, la ligue change de dénomination pour se nommer « Défense et renouveau de l’action civique » . Elle se fixe un objectif nouveau, remettre à l’honneur les fondements spirituels, moraux et civiques de la civilisation chrétienne : honneur et fidélité, souci de la vérité et de la justice, respect de la dignité de la personne et des lois naturelles, courage et dépassement de soi, humilité et générosité.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Philippe Portier, « L'Église catholique face au modèle français de laïcité », Archives de sciences sociales des religions, vol. 129, janvier - mars 2005, p. 117-134 (DOI 10.4000/assr.1115).
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Alain Toulza, La Grande Guerre des hommes de Dieu, Héros des tranchées, entre persécutions et Union Sacrée, éditeur DRAC.
- Jean Rovolt, Dom Moreau, moine bénédictin de l’abbaye de Ligugé, fondateur de la ligue des Droits du religieux ancien combattant, 1881-1944, Paris, 1945.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- CORREF, « Prêtres et religieux dans la Grande Guerre » (colloque), sur viereligieuse.fr, (consulté le ).