Ligue de Prusse — Wikipédia

L'Etat teutonique vers 1410
Le partage de la Prusse en 1466

La Ligue de Prusse, de son vrai nom « Ligue contre la violence » (Bund vor Gewalt), conclue entre 53 seigneurs et 19 villes de Prusse (dont Dantzig, Elbing et Thorn) le à Marienwerder, entendait s'affranchir de l'autorité tyrannique des chevaliers teutoniques. Les confédérés se promettaient de « s'assister mutuellement dans la fidélité pour... rejeter la violence et les abus survenus par le passé[1]. »

À l'issue de la Bataille de Grunwald, les chevaliers teutoniques ont été contraints de signer la Paix de Toruń (1411) et de verser à la Pologne une indemnité de guerre qui met leur État au bord de la faillite. Pour y faire face, ils augmentent les impôts des châtellénies et des villes de la Hanse ; c'est alors que les délégués des provinces demandent un droit de regard sur les affaires de l'État : mais hormis quelques concessions, ils essuient un refus catégorique. Avec l'élection en 1441 d'un nouveau grand maître de l'Ordre, les paysans d'Ermeland, inspirés par l'opposition des villes, se soulèvent. La rébellion est réprimée par les chevaliers teutoniques.

Tandis que le grand maître Konrad von Erlichshausen (1441–1449) cherche un compromis avec les villes, son neveu et successeur désigné, Ludwig von Erlichshausen (1450–1467), tente avec le pape et l'empereur de démanteler la ligue en démontrant son illégalité. Or en 1441 l’empereur Frédéric III avait reconnu la Ligue ; mais le , il revient sur sa décision et donne raison aux chevaliers teutoniques[2].

Sur ces entrefaites, la Ligue de Prusse destitue le Grand-Maître de sa position de protecteur des sujets de l'État, déclare la guerre aux chevaliers teutoniques le et le suivant, avec Hans von Baysen demande la protection du roi Casimir IV[3].

Dans la guerre qui s'ensuit, les confédérés et leurs alliés polonais mettent plusieurs années avant de pouvoir sérieusement inquiéter les chevaliers teutoniques. Mais le temps joue contre ces derniers, qui doivent se résoudre à signer le Traité de Thorn (1466). Les villes prussiennes qui, au terme de ce traité, sont parvenues à s'affranchir de l'autorité des teutoniques, forment avec la Prusse royale autonome une union personnelle avec le roi de Pologne.

Les membres fondateurs du sont[4] :

Nom allemand polonais russe (depuis 1945)
Thorn Toruń
Thorner Neustadt
Culm Chełmno
Elbing Elbląg
Neustadt Elbing
Rechtstadt Danzig Gdańsk
Braunsberg Braniewo
Altstadt Königsberg Królewiec incorporé à Kaliningrad
Kneiphof Knipawa incorporé à Kaliningrad
Löbenicht Lipnik incorporé à Kaliningrad
Graudenz Grudziądz
Strasburg Brodnica
Neumark Nowe Miasto Lubawskie
Löbau in Westpreußen Lubawa
Rehden Radzyń Chełmiński
Wehlau Welawa Znamensk
Allenburg Alembork Droujba
Zinten Cynty Kornevo
Heiligenbeil Święta Siekierka Mamonovo
Landsberg Górowo Iławeckie

Nouveaux membres au :

Nom allemand polonais
Mewe Gniew
Altstadt Danzig Gdańsk
Neuenburg Nowe
Lauenburg Lębork
Leba Łeba
Hela Hel
Putzig Puck

Notes et références

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  1. En allemand : getreulich einander beizustehen, ... die Gewalt und das Unrecht, das ihnen in früheren Zeiten geschehen, abzuwerfen.
  2. Heinrich August Pierer, Julius Löbe, Universal-Lexikon der Gegenwart und Vergangenheit, vol. 13, Alteburg, (lire en ligne), chap. 2, p. 519-563
  3. « Http : //www.ordensstaat.de/orden/anhang/glossar.htm », sur ordensstaat.de (consulté le ).
  4. Leba im Preußischen Bund, [1]

Bibliographie

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  • (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Preussischer Bund » (voir la liste des auteurs).
  • (de) [Karl] Lohmeyer, « Baysen, Hans von », dans Allgemeine Deutsche Biographie (ADB), vol. 2, Leipzig, Duncker & Humblot, , p. 189-190
  • Biskup Marian: Der preußische Bund 1440-1454 - Geschichte, Struktur, Tätigkeit und Bedeutung in der Geschichte Preußens und Polens, in: Konrad Fritze, Eckhard Müller-Mertens, Johannes Schildhauer (Hgg.): Hansische Studien III, Bürgertum-Handelskapital-Städtebünde (Abhandlungen zur Handels- und Sozialgeschichte XV), Weimar 1975, S.210-229.
  • Boockmann Hartmut: Zu den politischen Zielen des Deutschen Ordens in seiner Auseinandersetzung mit den preußischen Ständen, Jahrbuch für Geschichte Mittel- und Ostdeutschlands 15 (1966), S.57-104.
  • Neitmann Klaus: Die preußischen Stände und Außenpolitik des Deutschen Ordens bis zum Abfall des Preußischen Bundes (1411-1454), Formen und Wege ständischer Einflussnahme, in: Udo Arnold: Ordensherrschaft, Stände und Stadtpolitik, Zur Entwicklung des Preußenslandes im 14. und 15. Jahrhundert (Schriftenreihe Nordost-Archiv 25), Lüneburg 1985, S.27-80.

Articles connexes

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Liens externes

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