Lorenzino de Médicis — Wikipédia

Lorenzino de Médicis
Médaille à l’effigie de Lorenzo de Médicis.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 33 ans)
VeniseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Lorenzino de’ MediciVoir et modifier les données sur Wikidata
Domicile
Activités
Famille
Père
Pierfrancesco de' Medici (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Lorenzina de Médici (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Condamné pour
Blason

Lorenzo de Médicis, dit Lorenzaccio ou Lorenzino, né le à Florence et mort le à Venise, est un homme politique, écrivain et dramaturge appartenant à la famille florentine des Médicis. Il est mêlé aux intrigues et complots qui secouent cette grande famille à l'époque de la Renaissance.

Né à Florence, il est le fils de Pierfrancesco de Médicis le Jeune (1487-1525) et de Marie Soderini. Après la mort de son père (1525), il est élevé par sa mère et les tuteurs Gianfranco Zeffi et Varino Favorino de Camerino à la villa del Trebbio, où il grandit aux côtés de son frère Alexandre et de Cosme Ier de Médicis, futur duc de Toscane.

En 1526, il est conduit avec Alexandre et Cosme à Venise pour échapper aux troubles qui agitent Florence. Un an plus tard, à la suite du sac de Rome qui déstabilise profondément le pape Clément VII (Jules de Médicis), membre le plus puissant de la famille des Médicis, ceux-ci sont de nouveau chassés par les Florentins.

En 1530, Lorenzo se rend à Rome, où il acquiert une mauvaise réputation de coupe-tête des statues anciennes (il a en effet, dans un moment d'ivresse, décapité les huit rois barbares de l'arc de Constantin), ce qui lui vaut d'être banni de la ville, avec le surnom de Lorenzaccio.

L'amitié avec Alexandre de Médicis et le meurtre

[modifier | modifier le code]

De retour à Florence la même année, il devient le compagnon inséparable du duc Alexandre de Médicis, son cousin, récemment restauré dans la direction de la ville. Il est le complice de ses excès, de son libertinage et de ses débauches, ainsi que de maintes actions criminelles. Les deux acolytes sont souvent vus en public montant le même cheval, ils auraient même régulièrement partagé le même lit[1].

Le soir du , Alexandre se rend dans les appartements de Lorenzo. Celui-ci lui promet de revenir rapidement avec sa sœur et l'épouse de Leonardo Ginori, pour une nuit d'orgie. Lorenzo tardant, Alexandre s'endort. Quelques heures plus tard Lorenzo revient, mais c'est avec un sicaire nommé « Scoronconcolo ». Trouvant le duc endormi, comme il l'avait prévu, il ordonne qu'on le tue. Le duc cependant, tiré de son sommeil par la première agression, ne succomba qu'au terme d'une lutte violente.

Parmi les raisons de la trahison de Lorenzo, on a pu invoquer, par exemple, sa volonté de libérer Florence d'un tyran ; mais un différend plus personnel entre les deux compagnons aurait également pu motiver cet assassinat.

Florence vit la mort du tyran comme une libération. Avec Alexandre s'éteint la branche principale des Médicis, mais il laisse deux enfants en bas âge, Julius (en) et Giulia, qui sont déclarés inaptes à gouverner pour cause d'illégitimité, car nés d'un père à la généalogie incertaine. Cosme Ier de Toscane est alors choisi comme nouveau duc de la ville, avec la bénédiction de Florence et de l'empereur Charles Quint.

L'exil et la mort

[modifier | modifier le code]

Cependant Lorenzo, contraint de fuir Florence, se réfugie d'abord à Paris. La même année, il rejoint les troupes du Florentin Philippe Strozzi pour lutter contre Cosme Ier et se bat à la bataille de Montemurlo.

Redoutant les hommes de main de Cosme, il voyage à Constantinople, puis en France, où il vit quelques années, de 1537 à 1541, protégé par Catherine de Médicis. En 1542, il se rend de nouveau en Toscane pour tenter d'empêcher Cosme Ier d'unifier l'État de Toscane, avant de retourner à Venise. En 1544, il revint en France, puis de nouveau à Venise.

Le , Lorenzo est percé de coups de couteaux par deux hommes (« deux Volterra » mentionnés dans une lettre)[2], et il meurt en face de la maison de sa maîtresse Elena Barozzi sur le Campo San Polo à Venise.

Il laisse une fille, Lorenzina, qui sera élevée par des parents et se mariera avec un noble romain, Julius Colonna.

Benedetto Varchi[3], Marguerite de Navarre[4], George Sand[5], Alfred de Musset[6] et Alexandre Dumas[7] relateront chacun à leur manière l'assassinat d'Alexandre par Lorenzaccio.

Œuvres littéraires

[modifier | modifier le code]
Libre représentation de Lorenzo de Médicis par Alfons Mucha (1896) pour la pièce de théâtre Lorenzaccio de Musset.

Lorenzo est également écrivain. Il est notamment l'auteur d'Apologie, défense publique faisant valoir que, comme un héritier idéal de Marcus Junius Brutus, le dévouement à la liberté humaine l'a forcé à tuer Alexandre. Le ton de cette apologie est éloquent. Il a aussi écrit une comédie intitulée l'Aridosia, adaptée par Pierre de Larivey dans Les Esprits (1579).

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Joyce G. Bromfield, De Lorenzino de Médicis à Lorenzaccio : étude d'un thème historique, M. Didier, , p. 29.
  2. (it) Cesare Cantù, « 'Spigolature negli archivi toscani', Racconto della morte di Lorenzino de' Medici, tratto da una relazione del capitano Francesco Bibbona, che l'uccise », Rivista Contemporanea 20,‎ , p. 332-345
  3. Benedetto Varchi, Storia fiorentina, commanditée en 1543 mais publiée seulement en 1721.
  4. Marguerite de Navarre, L’Heptaméron, 1559, chapitre XII, "Histoire du Duc de Florence Alexandre de Médicis, assassiné par son cousin, Lorenzino de Médicis, pour sauver l’honneur de sa sœur" (lire en ligne)
  5. George Sand, Une conspiration en 1537 : Scène historique inédite de George Sand, 1921 (lire en ligne)
  6. Alfred de Musset, Lorenzaccio, 1834 (lire en ligne)
  7. Alexandre Dumas, Une année à Florence, 1841, chapitre "Le Palais Riccardi" (lire en ligne).

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Lorenzino de Médicis, Apologie, Allia, 2011.
  • Lorenzino de Médicis, L'Aridosia, édition bilingue français-italien, Les Belles Lettres, 2005.
  • Luigi Alberto Ferrai, Lorenzino de' Medici e la societa' cortigiana del Cinquecento, Milan, Hoepli, 1891.
  • Pierre Gauthiez, Lorenzaccio (Lorenzino de Médicis) 1514-1548, Paris, Fontemoing, 1904.
  • Stefano Dall'Aglio, L'assassino del duca. Esilio e morte di Lorenzino de' Medici, Florence, L.S. Olschki, 2011.

Article connexe

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]