Louis-Albert Bourgault-Ducoudray — Wikipédia

Louis-Albert Bourgault-Ducoudray
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Conflit
Mouvement
Maître
Genre artistique
Distinctions

Louis-Albert Bourgault-Ducoudray, né à Nantes le et mort à Vernouillet le , est un chef d'orchestre et compositeur français d'origine bretonne qui consacra son existence à faire renaître et reconnaître les musiques traditionnelles de toutes les régions d'Europe. Il est le premier « collecteur en Bretagne avec, dans sa poche, une mission officielle d'un ministère ». Cette observation des mélodies traditionnelles va inspirer, dans ses œuvres, la construction et la tournure de ses phrases musicales. C'est ainsi que, dans deux de ses opéras, Bretagne en 1887 et Myrdhin en 1905, se manifeste l'intérêt qu'il porte à sa tradition.

Fils de l'armateur négrier nantais Louis Henri Ducoudray-Bourgault[1], et neveu du politicien Adolphe Billault, il est né rue Racine à Nantes le [2]. Destiné à une carrière de droit, Louis-Albert décide, après son baccalauréat au lycée de Nantes[3] et avoir fait son droit, de devenir compositeur, ayant déjà entrepris en parallèle des études de musique au conservatoire de Nantes. Il passe également par le conservatoire de Paris, et a Ambroise Thomas pour professeur[2].

Portait par Alphonse Monchablon (1863).

En 1862, il remporte le Prix de Rome. C’est donc en Italie qu’il découvre la musique de Palestrina et apprend à aimer la musique populaire, intérêt qui s’étendra plus tard à la musique folklorique de nombreuses cultures différentes.

Il épouse à Nantes le la sculptrice Marie Jourjon[4].

En 1878, il est nommé professeur d’histoire de la musique au Conservatoire de Paris. C'est le premier musicien à présenter l’exotisme au public français, à la fois dans le domaine populaire et dans le domaine classique, et notamment la musique russe, alors fort méconnue.

Il meurt à Vernouillet le [5] ; sa dépouille est rapatriée à Nantes en 1911, et inhumée au cimetière Miséricorde[2].

Contribution

[modifier | modifier le code]

On lui doit notamment la création d'un opéra se déroulant sur les bords de la mer Caspienne, Thamara[6], sur un livret de Louis Gallet, créé le à l'Opéra de Paris (repris en 1906).

Il recueille et publie également des pages populaires bretonnes. En 1876, il est chargé d'une mission en Grèce qui se concrétise à son retour par un ouvrage intitulé Trente mélodies populaires de Grèce & d'Orient[7]. Puis, à partir d', il obtient une nouvelle mission pour réaliser la même « enquête » en Basse-Bretagne, qui elle aussi se solde en 1885 par un recueil de 30 mélodies populaires de Basse-Bretagne[8],[9]

Ses propres compositions s’inspirent manifestement de plusieurs styles de musique populaire. Les deux opéras Thamara (1890) et Myrdhin (1905), se déroulant respectivement à Bakou et en Bretagne, peuvent être considérés comme ses chefs-d’œuvre, et tous deux traitent de la lutte entre le paganisme et la chrétienté.

En plus d’un magnifique Stabat Mater (1874) en hommage à Palestrina, il écrivit des cantates dramatiques célébrant des personnalités historiques comme Vasco de Gama et Anne de Bretagne. Ses œuvres orchestrales moins nombreuses comprennent une Symphonie (1861), une Symphonie religieuse (1868) avec chœur et les poèmes symphoniques Carnaval d’Athènes, Danse égyptienne, L’enterrement d’Ophélie, Le fils de Saül et la Rapsodie cambodgienne.

Sa musique de chambre inclut de nombreuses œuvres pour le piano et une quantité considérable de mélodies et de cycles de mélodies s’appuyant sur le folklore arménien, celte, grec, anglais, écossais et bien sûr breton.

Bourgault-Ducoudray a aussi beaucoup écrit sur des sujets musicaux inspirés par ses divers voyages. Il écrit pour le piano Danse Malgache.

La Rhapsodie cambodgienne, écrite en 1882, est orchestrée de façon remarquable. Bien qu’elle ne soit pas aussi impressionnante et avant-gardiste que les pages de Fanelli, elle contient de véritables thèmes musicaux cambodgiens, tout en rappelant la technique de Balakirev, Borodine et Rimski-Korsakov, dont il avait promu les œuvres.

Dans les années 1900, il compose la musique de la tentation de Jeanne d'Arc sur une poésie de F. Frank, dédiée à Madame Judit Lassalle.

Plusieurs villes de Bretagne ont donné son nom à une rue, on peut citer notamment Le Croisic, Le Pouliguen, Nantes (avenue Bourgault-Ducoudray), Rennes, Saint-Brieuc, Vannes[10].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Serge Daget, « Long cours et négriers nantais du trafic illégal, 1814-1833 », Outre-Mers. Revue d'histoire, vol. 62, no 226,‎ , p. 90–134 (DOI 10.3406/outre.1975.1821, lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c Patrick Barbier (préf. Philippe Godefroid), Graslin Nantes et l'opéra : Deux siècles de vie lyrique au Théâtre Graslin, Nantes, Librairie Coiffard éditeur, , 144 p. (ISBN 2-910366-00-6), p. 112-113.
  3. BOURGAULT-DUCOUDRAY Louis-Albert, sur le Dictionnaire biographique du Lycée de Nantes
  4. Archives de Loire-Atlantique, commune de Nantes 6e canton, acte de mariage no 1131, année 1865 (page 23/58)
  5. « État civil numérisé des Yvelines, Vernouillet NMD, 1906 - 1912, 4E 7642 : 1910, acte n° 19, vue 116/183 », sur archives.yvelines.fr
  6. « Thamara : opéra en quatre tableaux », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
  7. Patrick Malrieu, Histoire de la chanson populaire bretonne, Dastum-Skol, 1983, p. 61
  8. collectif, René Abjean (dir.) et Louis Dumontier (dir.), Bretagne est Musique : Le point sur 50 ans de renouveau, Châteaubriant, Institut culturel de Bretagne, , 142 p., p. 41
  9. à lire sur https://archive.org/details/trentemlodiespo00coppgoog
  10. Les noms qui ont fait l'histoire de Bretagne.

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Bruno Bossis, « Louis-Albert Bourgault-Ducoudray et la Bretagne : du collectage à la composition », dans Musique en Bretagne : images et pratiques, Hommage à Marie-Claire Mussat, textes réunis par Daniel Leloup et Marie-Noëlle Masson, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2003, p. 187-198.
  • Bruno Bossis, Louis-Albert Bourgault-Ducoudray, dossier hypermédia pour le site Internet de Musiques et Danses en Bretagne, sous la direction scientifique de Marie-Claire Mussat, Professeur des Universités, 2003.
  • Bruno Bossis, « Sources populaires et composition, de l’érudition au génie créateur. L’exemple des mélodies grecques chez Bourgault-Ducoudray et Ravel », Ostinato Rigore, numéro thématique sur Maurice Ravel, 2005.
  • Eloge funèbre prononcé par Maurice Emmanuel, successeur de Bourgault à la chaire d’histoire générale de la musique du Conservatoire de Paris.
  • Mikael Bodlore-Penlaez, Aldo Ripoche, Musique classique bretonne / Sonerezh klasel Breizh, (édition bilingue français-breton), Coop Breizh, 2013, 96 p.
  • Emmanuel Salmon-Legagneur (dir.) et al. (préf. Yvon Bourges, anc. ministre, prés. du conseil régional de Bretagne), Les noms qui ont fait l'histoire de Bretagne : 1 000 noms pour les rues de Bretagne, Spézet, Coop Breizh et Institut culturel de Bretagne, , 446 p. (ISBN 978-2-84346-032-6), p. 59
  • Georges Kokkonis, «L’altérité amadouée. Louis Albert Bourgault-Ducoudray et la chanson populaire grecque», in Luc Charles-Dominique, Yves Defrance, Danièle Pistone (éd.), Fascinantes étrangetés. La découverte de l’altérité musicale en Europe au XIXe siècle, L’Harmattan, Paris: 2014, p. 119-135.
    Notice d'Emmanuel Salmon-Legagneur.

Article connexe

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]