Louis Bro — Wikipédia
Naissance | |
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Activité | Militaire (- |
Enfant | Olivier Bro de Comères (d) |
Grade militaire | |
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Archives conservées par | Service historique de la Défense (GR 7 YD 1173)[1] |
Louis Bro, né le à Paris et mort le à Armentières, est un militaire et mémorialiste français.
Il est reconnu pour son rôle dans les campagnes napoléoniennes ainsi que pour sa proximité avec des artistes comme Delacroix ou Géricault.
Biographie
[modifier | modifier le code]Louis Bro est le fils de Jean-Louis Bro, un notaire parisien qui a très tôt conseillé à son fils de se rapprocher de la famille Bonaparte et de suivre une carrière militaire afin de s’assurer un avenir brillant.
En , il échoue au concours d’entrée de l’École polytechnique et décide de s’embarquer à Toulon pour rejoindre l'expédition d'Égypte, mais les croisières anglaises le forcent à rentrer.
Le , il se fait enrôler en tant que soldat volontaire à la caserne de Rennes dans le 1er régiment de hussards. Après un casernement à Brest à partir du et à Belle-Isle-en-Terre à partir du , il débarque à Hispaniola, le , où il fait partie du détachement formant la garde du général Leclerc, commandant de l'armée expéditionnaire de Saint-Domingue. Louis Bro est blessé à l'affaire du Haut-Cap et nommé sous-lieutenant le 12 thermidor an X ().
Renvoyé en France par suite de blessures graves, il débarque à Bordeaux, le , et devient aide de camp du général Augereau qu'il suivra dans toutes les campagnes, de 1803 à 1807. Il est promu lieutenant, le .
Après la bataille d'Eylau, il est nommé capitaine au 7e régiment, de Hussards. À partir du , il séjourne à Tilsitt en Westphalie (Allemagne). Après l'été 1809, il est nommé aide de camp du général Colbert, le , et participe aux batailles de Friedland et de Wagram (où il fut grièvement blessé). Il quitte l'Allemagne la même année.
En tant que membre de la commission de recrutement à Bruxelles, Louis Bro passe en Hollande, le .
Le , il devient chef d'escadron des hussards. La même année, il est anobli par lettres patentes du , et devient chevalier d'Empire.
Le , il retourne à Magdebourg en Allemagne et le épouse Laure de Comères (1788-1845) dont la famille originait de Toulouse. Un fils naîtra de cette union : Olivier Bro de Comères.
La même année, Louis Bro passe aux chasseurs à cheval de la Garde et effectue avec elle la campagne de Russie. En 1813, il participe à la campagne d'Allemagne puis, par permission, il rentre à Paris, le , et est nommé major, le , suivant.
Le Chevalier Bro se distingue en 1814 à la bataille de Montereau où il reçoit la croix d'officier de la Légion d'honneur. En avril, il est promu au grade d'adjudant-commandant, avec rang de colonel.
Durant les Cent-Jours, le , le chevalier est mis en position de non activité.
Le , il prend en tant que colonel le commandement du 4e régiment de chevau-légers-lanciers (anciennement 9e dragons) à Aire-sur-la-Lys.
À la bataille de Waterloo sous les ordres du général de brigade Gobrecht, il effectue une charge restée célèbre. En effet, il écrase la brigade Ponsonby, entraine la mort (que Charles Mullié lui attribue) du Major-General Sir William Ponsonby qui la dirigeait et reprend l'aigle du 55e régiment, d'infanterie enlevée par les dragons de Ponsonby. Le colonel Bro, impliqué dans cette affaire, y fut grièvement blessé.
En mars 1816, il retourne à Paris.
Le , sous la Restauration, il est déchu de son grade de colonel et est mis en demi-solde. Après cinq ans en disponibilité, il reprend du service et passe commandant en second de la 2e légion, de la garde nationale parisienne.
En 1816, Louis Bro et sa famille habitent au 23 rue des Martyrs[2]. C'est à cette époque qu'ils accueillent comme locataire dans un pavillon voisin leur ami Théodore Géricault[3]. La famille a aussi à cette époque comme voisin et ami l'artiste Horace Vernet, dont l'atelier est à cette époque lieu de rendez-vous des bonapartistes[4].
Le chevalier s’y lie avec de nombreuses personnalités comme le chansonnier Béranger, le maréchal Clausel, le baron de Marbot et le général de Lamoricière. Il était également cousin par sa femme de la famille Arnauld et des Lawoëstine (protégés des ducs d'Orléans et de Nemours). Il participe aux Trois Glorieuses de 1830 et rejoint l'armée, par l'intermédiaire du général Gérard (arrivé sous peu au ministère de la Guerre), en qualité de colonel de la 2e légion, de la garde nationale parisienne, le . Le , il devient colonel du 1er régiment de lanciers de Nemours et effectue ainsi la campagne de Belgique (1831-1832).
Nommé maréchal de camp, le , il est désigné pour l'Algérie au commandement des 13e, et 67e régiments, d'infanterie de ligne. Il quitte Toulon, le , et arrive à Douïre, le . Le , il se trouve à Boufarik, comme second du général de Lamoricière. Il participe à la répression des Hadjoutes en janvier 1835 et va en reconnaissance sur le front sud d’Alger (février - ). À cette période, il est en contact avec les grands chefs français : Rapatel, Trézel et Lamoricière. Il rentre à Alger, le , et part en permission en France de juillet à novembre. Le , il reçoit à Boufarik, à la fin de la campagne d'Algérie, la plaque de grand officier de la Légion d'honneur.
Après un retour définitif en France, le , il séjourne à Montpellier avant d'entrer en politique. Le , il prend le commandement du département de l'Hérault, le , celui de la Dordogne et, le , le chevalier est nommé inspecteur de cavalerie à Lille, sous les ordres du général-comte Corbineau. Nommé lieutenant général en 1843, il meurt à Armentières, le , à l'âge de 63 ans.
Cet officier supérieur qui fit ses premières armes dans la Révolution française, marqua les campagnes napoléoniennes et les expéditions de la restauration par son courage. Durant sa vie, il entretint une importante correspondance qui fut déposée aux Archives nationales par le baron Christian Bro de Comères en 1950. Le fonds Bro de Comères fut accru en 1963 d’un complément : il est aujourd'hui constitué par des documents englobant tout le XIXe siècle[5].
Les archives de la famille Bro de Comères sont conservées aux Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, sous la cote 82AP : (Inventaire du fonds 82AP)
Le personnage
[modifier | modifier le code]Louis Bro, anobli au XIXe siècle par lettres patentes, est le fondateur d'une jeune famille noble qui subsiste encore aujourd'hui dans toute la France et dans le monde. C'est un personnage polyvalent du XIXe siècle français, en particulier par l'association de sa carrière militaire (faits d'armes au cours des campagnes napoléoniennes et durant la Restauration) à une recherche artistique et à une proximité avec quelques personnalités du siècle. On peut citer Géricault qui était un ami du général et Horace Vernet, chez lequel se retrouvaient les bonapartistes. Le général a aussi côtoyé une partie des hommes politiques et militaires de son temps, comme Murat, Napoléon, mais aussi Lamoricière, au cours de la campagne d'Algérie.
Un certain talent artistique se transmet à travers les générations dans la famille, le premier à en bénéficier étant Olivier Bro de Comères.
La famille Bro de Comères conserve encore aujourd'hui quelques-uns des tableaux et portraits du général et de sa famille, offerts par Géricault.
États de service
[modifier | modifier le code]- Soldat volontaire enrôlé à la caserne de Rennes dans le 1er régiment de hussards () ;
- Casernement à Brest () ;
- À Belle Isle () ;
- Débarque à Hispaniola () ;
- Détaché à la garde du général Leclerc ;
- Sous-lieutenant (12 thermidor an X) ;
- Débarqué à Bordeaux () ;
- Aide de camp d'Augereau (1803-1807) ;
- Lieutenant () ;
- Capitaine au 7e hussards (1807) ;
- Aide de camp du général Colbert () ;
- Membre de la commission de recrutement à Bruxelles (1810) ;
- Passe en Hollande () ;
- Retourne à Magdebourg () ;
- Chef d'escadron de hussards () ;
- Chef d'escadron des chasseurs à cheval de la Garde (1812-1813) ;
- En permission à Paris () ;
- Major () ;
- Adjudant-commandant, avec rang de colonel () ;
- En non-activité () ;
- Colonel du 4e régiment de chevau-légers lanciers (1815 (Cent-Jours)) ;
- Déchu de son grade de colonel () et mis en demi-solde ;
- Commandant en second de la 2e légion de la garde nationale parisienne (1821) ;
- Colonel de la 2e légion de la garde nationale parisienne () ;
- Colonel du régiment de Chasseurs de Nemours (1830) ;
- Maréchal de camp () ;
- Commandant des 13e et 67e de ligne ;
- Second de Lamoricière () ;
- Commandant du département de l'Hérault () ;
- Commandant du département de la Dordogne () ;
- Inspecteur de cavalerie à Lille () ;
- Lieutenant général (1843).
Campagnes
[modifier | modifier le code]- Expédition de Saint-Domingue :
- Affaire du Haut-Cap ;
- Campagne de Prusse (1806) ;
- Campagne de Pologne (1807) :
- Campagne d'Allemagne et d'Autriche (1809) :
- Campagne de Russie (1812) ;
- Campagne de Saxe (1813) ;
- Campagne de France (1814) :
- Campagne de Belgique (1815) :
- Campagne d'Algérie (1830-1847) :
- Répression contre les Hadjoutes ().
Faits d'armes
[modifier | modifier le code]- Louis Bro se distingua à la bataille de Montereau où il reçut la croix d'officier de la Légion d'honneur
- Il prit part à la bataille de Waterloo et y fut grièvement blessé.
Blessures
[modifier | modifier le code]- Blessé à l'affaire du Haut-Cap ;
- Renvoyé de Saint-Domingue en France par suite de graves blessures ;
- Blessé à la bataille de Waterloo.
Publications
[modifier | modifier le code]Louis Bro, Mémoires du général Bro (1796-1844) : recueillis, complétés et publiés par son petit-fils le Bon Henry Bro de Comères, Paris, , 307 p., in-16, portr. (OCLC 492114764, lire en ligne sur Gallica)
Décorations
[modifier | modifier le code]- Légion d'honneur :
- Officier (1814), puis,
- Grand officier de la Légion d'honneur () ;
- Grand officier de l'ordre de Léopold de Belgique.
Titre
[modifier | modifier le code]- Chevalier Bro (lettres patentes du )[6].
Annexes
[modifier | modifier le code]Famille proche & descendants
[modifier | modifier le code]Louis Bro est le fils cadet de Jean Louis Bro (1733-) et de Francine-Angélique Pelletier (-, Paris). Jean Louis Bro était écuyer, conseiller du roi et notaire au Châtelet de Paris (Étude XCII, 1798-1799) et à la rue des Martyrs.
Louis épouse, le , Laure de Comères, née en 1788 à Versailles[7] et morte en 1845 à l'âge de 57 ans. Elle avait un demi frère, Alfred de Sevelinges qui fit carrière sous la monarchie de Juillet et le Second Empire comme général de division. Resté célibataire, ce sont ses neveux qui récupérèrent ses papiers personnels et militaires. On connait peu de choses de la vie de Laure.
La famille de Comères était originaire de Toulouse en qualité de Baron, la famille ayant eu deux ancêtres Capitoul.
En 1813, le ménage donne naissance à un fils : Olivier Bro de Comères (-). Comme son père, celui-ci décide de suivre une carrière militaire et est engagé, le . Le , il devient Sous-lieutenant au 2e régiment de chasseurs d'Afrique et rejoint en 1833 son père en Algérie au 1er régiment de chasseurs. À partir du , il jouit de la protection du maréchal Clauzel et du général Rapatel. Le , il est affecté au 7e hussards. Officier d’ordonnance du roi, il devient colonel en 1854 et officier à l’état-major du général Trochu lors du siège de Paris en 1870. Élève d’Horace Vernet, ami de ses parents, il s'adonne à l'art en reproduisant des scènes et des vues d’Afrique et en brossant des silhouettes de son temps. Olivier Bro de Comères épouse Claire Lepage (-), fille de Jean André Prosper Henry Le Page. Les Lepage étaient des grands armuriers de Paris aux XVIIIe et XIXe siècles. Ils furent les fournisseurs du duc d’Orléans, de l’empereur Napoléon Ier et de Louis XVIII. Cette notoriété valut aux Lepage un pillage d’armes par la foule pendant les journées de juillet 1830, mais elle leur a permis de faire partie des experts officiels aussi bien dans l’affaire Fieschi que dans le procès du débarquement de Louis-Napoléon Bonaparte à Boulogne. C'est la maison Fauré Le Page qui perpétue l'héritage de cette famille d'arquebusiers.
Claire Lepage donne deux enfants à Olivier :
- Henriette Laure Marie Bro de Comères (-), mariée avec Charles Aylies (prononcé "hélice") (1845-1926), préfet de Lot-et-Garonne, membre de l'Académie d'agriculture et chevalier de la Légion d'honneur.
- Henri Bro de Comères (1863-1925), marié avec Mlle Zentz d'Alnois, fille d’Édouard Zentz d'Alnois (1827-1900), propriétaire du château de Boury, et nièce de Louis Adolphe Zentz d'Alnois (1820-1911), général français. Henri et sa femme eurent quatre enfants.
Origine du nom « Bro de Comères »
[modifier | modifier le code]Olivier Bro de Comères est surnommé « le colonel » pour éviter d'être confondu avec son père « le général ».
C'est lui qui obtient en 1859 le pouvoir de relever le nom de sa mère et le titre de baron que portaient les « Comères ». En effet, son grand-père, Dominique de Comères, soucieux de transmettre son nom qui s'éteignait avec lui, avait légué ses biens à son petit-fils, à la condition qu'il relève son nom et son titre. Le , Olivier Bro de Comères accomplit les dernières volontés de son grand-père et relève le nom « de Comères » qui est le nom de sa grand-mère et accède au titre de baron que portait son grand-père.
Il devient par conséquent le premier baron Bro de Comères.
Le titre de baron est encore possédé par la famille, ce qui en fait aujourd'hui une des familles subsistantes de la noblesse d'Empire.
Louis Bro qui a entrainé cet anoblissement par son mariage avec Laure de Comères ne prétend pas à ce titre car il lui est postérieur, et reste donc chevalier d'Empire (lettres patentes de 1811) en gardant la nom de Bro.
Armoiries
[modifier | modifier le code]L’Héraldique décrit les armoiries de la famille Bro de Comères en ces termes : un tiercé en bandes : d’or à une sabretache de sable, chargée du chiffre 7 d’or et accolée d’une couleuvre d’azur ; de gueules au signe des chevaliers légionnaires ; d’azur coupé d’une mer de sinople chargée d’un cheval nageant d’argent, allumé et lampassé de gueules, bridé de sable et accompagnée à dextre de trois palmiers d'or terrassés du même.
La complexité du blason s’explique et signale le peu d’ancienneté de la famille qui date de la fin du XVIIIe siècle pour ce qui est du nom, et de la moitié du XIXe pour ce qui est de la reconnaissance de la noblesse de la famille en tant que baron d'Empire.
- La chevalière des Bro de Comères.
- Cire de la chevalière.
- Le blason gravé sur une chevalière.
Figure | Blasonnement |
Armes du Chevalier Louis Bro et de l'Empire Tiercé en bande : au I, d'or à la sabretache de sable chargée du chiffre 7 du champ et accolée du couleuvre d'azur ; au II, de gueules à l'insigne des chevaliers légionnaires de l'Empire ; au III, d'azur coupé d'une mer de sinople chargé d'un cheval nageant d'argent, allumé et lampassé de gueules, bridé de sable et accompagné à dextre de trois palmiers terrassés d'or[8]. |
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
- Bulletin des lois de la République française, t. 13e, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 256.
- (en) Robert Snell, Portraits of the Insane : Theodore Gericault and the Subject of Psychotherapy, Londres ; New York, Routledge, , xxviii, 227 (ISBN 978-0-42991-740-0, OCLC 1225157615, lire en ligne), p. 74.
- (en) Albert Boime, Art in an Age of Counterrevolution : 1815-1848, Chicago ; Londres, University of Chicago Press, , xvii, 750, 24 cm (ISBN 978-0-22606-337-9, OCLC 781236113, lire en ligne), p. 124.
- Louis Bro, Mémoires du général Bro (1796-1844) : recueillis, complétés et publiés par son petit-fils le Bon Henry Bro de Comères, Paris, , 307 p., in-16, portr. (OCLC 492114764, lire en ligne sur Gallica)
- Philippe Lamarque, La Figure héraldique du cheval, Éditions Cheminements, , 292 p. (ISBN 978-2-84478-076-8, lire en ligne)
- Acte de naissance AD78 p. 132/149
- Armorial du Premier Empire, titres, majorats et armoiries concédés par Napoléon Ier. Vicomte Révérend, Comte Villeroy
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « Bro (le général Louis) », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
- Philippe Lamarque, La Figure héraldique du cheval, Éditions Cheminements, , 292 p. (ISBN 978-2-84478-076-8, lire en ligne).
Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :