Louis Proust — Wikipédia
Louis Proust | |
Buste Mairie Neuillé-Pont-Pierre | |
Fonctions | |
---|---|
Député français | |
– (16 ans, 5 mois et 13 jours) | |
Élection | 16 novembre 1919 |
Réélection | 11 mai 1924 29 avril 1928 8 mai 1932 |
Circonscription | Indre-et-Loire |
Législature | XIIe, XIIIe, XIVe et XVe (Troisième République) |
Groupe politique | RRRS |
Successeur | Marius Maffray |
Maire de Neuillé-Pont-Pierre | |
– (34 ans) | |
Prédécesseur | Camille Godefroy |
Successeur | Arthur Pimbert |
Conseiller général d'Indre-et-Loire | |
– (23 ans) | |
Circonscription | Canton de Neuillé-Pont-Pierre |
Prédécesseur | Antoine Belle |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Oucques-la-Joyeuse |
Date de décès | (à 81 ans) |
Lieu de décès | Nice |
Parti politique | RRRS |
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Louis-Adrien Proust, né le à Oucques-la-Joyeuse (Loir-et-Cher) et mort le à Nice, est un magistrat, homme politique, et naturaliste français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Élève de l'École des sciences politiques, il est docteur en droit[1] et diplômé de médecine. Il devient magistrat, à Tours, à Loches puis en Mayenne[2] et maire du village de Neuillé-Pont-Pierre (Indre-et-Loire) en 1908, à 30 ans.
Mobilisé durant la Première Guerre mondiale comme médecin, il obtient la croix de guerre et celle de la Légion d'honneur[1].
Conseiller général, il est candidat aux élections législatives de 1914 mais il est battu par le député sortant Émile Faure[3]. Il est cependant élu député d'Indre-et-Loire en 1919. Il est constamment réélu jusqu'en 1936, au scrutin de liste, en 1919 et 1924, puis au scrutin uninominal à partir de 1928. Il est membre du parti radical-socialiste et siège dans le groupe parlementaire de ce parti qui se situe au centre-gauche dans l'entre-deux-guerres. Il fait partie de son aile droite, hostile au début des années 1930 à l'alliance avec les socialistes[4]. En 1932, il a été réélu contre un socialiste, avec l'appui des voix de droite[5].
Il est président de la fédération nationale des Mutualités de France et d'outre-mer[Quand ?] et, à partir de novembre 1931[1],[6], du Comité républicain du commerce, de l'industrie et de l'agriculture (ou comité Mascuraud), un groupement politico-économique lié au parti radical et qui sert de bailleur de fonds pour ce parti. Son accession à la présidence coïncide avec la période où les finances du parti radical sont satisfaisantes et avec le déménagement du siège de son comité exécutif, ce qui « permet d’émettre sans trop de risques l’hypothèse d’une reprise du financement par le comité Mascuraud »[7].
Intéressé par les colonies[1], il est vice-président de la commission des colonies à la Chambre des députés, publie en 1924 un ouvrage intitulé Visions d'Afrique et est membre du Conseil supérieur des colonies durant 12 ans, en tant que délégué du Soudan. Il s'est rendu plusieurs fois en Afrique occidentale française (AOF)[8]. Il préside à la Chambre des députés à la fin des années 1920 et au début des années 1930 un groupe parlementaire des droits de la femme, favorable au droit de vote des femmes[9],[10] et un groupe parlementaire de défense des viticulteurs du Centre et de l'Ouest[11].
Candidat en janvier 1934 de son parti à une élection sénatoriale partielle en Indre-et-Loire, il est battu par un autre candidat radical-socialiste, en février[12],[13].
Il démissionne en mars 1934 de la présidence du comité Mascuraud à la suite de l'affaire Stavisky[14] : il a été accusé d'avoir fréquenté l'escroc Alexandre Stavisky et d'avoir reçu un chèque de 2 millions de francs émis par ce dernier[15],[16],[17]. Il est exclu du parti radical-socialiste à l'occasion du congrès extraordinaire de ce parti en mai 1934 à Clermont-Ferrand ainsi que du Grand Orient de France (initié à 33 ans en 1911, il était membre de la loge maçonnique de Tours Les Démophiles)[13],[18],[19]. Inculpé, il bénéficie d'un non-lieu en 1935[16],[20]. Les accusations portées contre lui ne s'avéraient pas fondées mais il a au moins montré une certaine « légèreté dans le choix de (ses) relations et dans les bénéficiaires de (ses) recommandations », comme d'autres parlementaires radicaux impliqués dans l'affaire[21].
Il ne se représente pas en tout cas aux élections législatives de 1936, s'estimant « appauvri par trente années de lutte électorales » et se disant « écœuré par les vilenies, dont la méchanceté des uns, les trahisons des autres (l')ont abreuvé »[22]. Sa carrière politique nationale est terminée même si le parti radical-socialiste le réintègre en mars 1937[23] et s'il continue à publier quelques tribunes dans un quotidien parisien lié au parti radical, L'Ère nouvelle, à la fin des années 1930, comme il le faisait avant 1934.
Tout en demeurant élu local dans son département d'Indre-et-Loire, il devient à nouveau magistrat[24] ; il occupe différents postes : substitut au parquet de Quimper en décembre 1936, juge au tribunal civil de Reims en janvier 1937, conseiller à la Cour d'appel d'Amiens en 1939[2],[25], juge au tribunal civil de Loches[26].
Sous l'Occupation, il est présenté comme franc-maçon et révoqué de ses fonctions de maire en 1942 par le régime de Vichy[27].
Il termine sa carrière en 1948 comme président à la Cour d'appel de Bordeaux. Il est alors promu officier de la Légion d'honneur[28].
Publications
[modifier | modifier le code]- Louis Proust, Visions d'Afrique, Paris, Librairie Aristide Quillet, 1924, préfacé par le gouverneur général de l'AOF Ernest Roume, 272 p.
Pour approfondir
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « Louis Proust », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
- Dictionnaire des scientifiques de Touraine, Académie des sciences, arts et belles-lettres de Touraine, 2017
Liens externes
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- Ressources relatives à la recherche :
- Ressource relative à la vie publique :
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Notice biographique sur le site de l'Assemblée nationale.
- Le Progrès de la Somme, 4 juin 1939
- L'Union libérale, 4 mai 1914
- La Lumière, 7 avril 1934
- Serge Berstein, Histoire du parti radical, Presses de Sciences Po, 1982, Chapitre IV. Le radicalisme seul au pouvoir et son échec (1932-1933).
- « La présidence du Comité républicain du commerce, de l'industrie et de l'agriculture », L’Œuvre, 17 novembre 1931
- Serbe Berstein, op. cit., Chapitre IV. Le Parti radical a son apogée : les structures
- « Une interview de M. Louis Proust », Paris-Dakar, 10 janvier 1936
- L’Ère nouvelle, 24 décembre 1932, L’Ère nouvelle, 11 janvier 1929
- Paul Smith, Feminism and the Third Republic: Women's Political and Civil Rights in France, 1918-1945, Oxford Historical Monograph, 1996, p. 130
- Louis Proust, « Viticulteurs, groupez-vous », L’Ère nouvelle, 31 août 1929
- L’Ère nouvelle, 30 janvier 1934, Ibid., 19 février 1934
- Jean-François Bérel, Les parlementaires radicaux et radicaux-socialistes d’Indre-et-Loire pendant l’entre-deux-guerres (16 novembre 1919-10 juillet 1940), Université François-Rabelais de Tours, 2015
- L’Œuvre, 27 mars 1934
- La Croix, 22 mars 1934
- Olivier Dard et Jean Philippet, Février 1934. L'affrontement, Fayard, 2024
- « Une lettre de M. Proust », L’Ère nouvelle, 19 mai 1934
- Denis Lefebvre, « Années 30 : la franc-maçonnerie au péril de ses faiblesses», dans La Chaine d'union, 2009/3
- L’Œuvre, 14 mai 1934, « Une protestation de M. Louis Proust », L’Ère nouvelle, 30 mai 1934
- Le Républicain de Chinon, 21 mars 1935, Ibid., 23 mai 1935
- Serge Berstein, op. cit., Chapitre V. Le 6 février et la fin de la république radicale (janvier-juillet 1934)
- «M. Louis Proust renonce à son mandat parlementaire », L'Ere nouvelle, 14 mars 1936
- L'Ere nouvelle, 11 mars 1937
- Le Républicain de Chinon, 25 février 1937
- L'Ere nouvelle, 8 janvier 1937, Le Républicain de Chinon, 25 février 1937, L'Avenir, 5 juin 1939, « Dans la magistrature », Le Républicain de Chinon, 8 juin 1939
- L'Action française, 10 février 1942
- L'Action française, 10 février 1942, Aujourd'hui, 5 février 1942
- « Un magistrat à l'honneur », L’Événement, 7 février 1948