Love in Vain — Wikipédia

Love in Vain

Single de Robert Johnson
Face B Preachin' Blues (Up Jumped the Devil)
Sortie [1]
Enregistré
Durée 2:26
Genre Blues
Auteur Robert Johnson
Producteur Don Law[2]
Label Vocalion (04630)

Singles de Robert Johnson

Love in Vain est une chanson de blues écrite et composée par Robert Johnson et sortie en 1937. Elle a notamment été reprise par les Rolling Stones sur l'album Let It Bleed et par Eric Clapton sur l'album Me and Mr. Johnson.

En 2011, elle est introduite au Blues Hall of Fame de la Blues Foundation[3]. Elle figure également dans la liste des « 500 chansons qui ont façonné le rock 'n' roll » (500 Songs That Shaped Rock and Roll) du Rock and Roll Hall of Fame[4].

Robert Johnson

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Robert Johnson parle d'un amour non partagé, utilisant un train en partance comme métaphore de sa perte. Il utilise comme base la mélodie de When the Sun Goes Down (1935) de Leroy Carr[5]. Les deux chansons expriment un désir ardent et une profonde peine causés par un amour perdu. Johnson se sert également des paroles de Flying Crow Blues (1932) des Shreveport Home Wreckers (un duo composé d’Oscar "Buddy" Woods et Ed Schaffer) pour le dernier couplet[6]. Sonny Boy Williamson II enregistrera une chanson avec un titre similaire, All My Love in Vain, mais avec des paroles différentes[7].

Johnson enregistre la chanson seul, s'accompagnant à la guitare, lors de sa dernière session à Dallas, Texas, le . Deux prises sont enregistrées. Elle figure sur son dernier disque 78 tours sorti par Vocalion, le , avec Preachin' Blues (Up Jumped the Devil) en face B. C'est un disque posthume, puisque Robert Johnson est mort le .

Thomas Ward dit de la chanson qu'elle est « d'une puissance déchirante venant d'un artiste du calibre de Johnson »[8]. Il ajoute : « le premier couplet mérite d'être cité en entier, ce sont sans doute les plus belles lignes jamais écrites par Johnson :

And I followed her to the station with a suitcase in my hand
Well I followed her to the station with a suitcase in my hand
Well it's hard to tell, it's hard to tell when all your love's in vain

Jamais la guitare de Johnson n’a été aussi subtile, tellement en retrait — le succès de la chanson vient de la voix mélancolique de l’artiste et, ainsi employée, elle est dévastatrice »[8].

Dans le dernier couplet, Johnson appelle sa bien-aimée Willie Mae[9]. Des années plus tard, quand Willie Mae Powell entend Love in Vain pour la première fois, elle est visiblement émue d'entendre son nom[9].+

La chanson est absente de la compilation King of the Delta Blues Singers sortie en 1961, et il faut attendre 1970 pour la redécouvrir sur la suite, King of the Delta Blues Singers, Vol. II[10]. Il s'agit d'un prise différente de celle parue en 45-tours en 1939. Le deux versions sont à nouveau rééditées sur le coffret The Complete Recordings en 1990[2],[11].

Version des Rolling Stones

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Love in Vain

Chanson de The Rolling Stones
extrait de l'album Let It Bleed
Sortie
Enregistré 24 à
aux studios Olympic et aux studios Trident à Londres[12]
Durée 4:22
Genre Blues
Producteur Jimmy Miller
Label Decca / ABKCO (UK)
London Records / ABKCO (US)

Pistes de Let It Bleed

En 1969, les Rolling Stones enregistrent leur propre version, avec un solo de guitare slide électrique, pour l'album Let It Bleed[13]. Le critique Richie Unterberger la décrit comme « aussi proche des racines du blues acoustique que les Stones ne l'ont jamais été »[13]. Keith Richards raconte :

« Pendant un certain temps, nous avons pensé que les chansons qui figuraient sur le premier album King of the Delta Blues étaient les seuls enregistrements (que Robert Johnson avait) réalisés, puis soudainement, vers 67 ou 68, arrive cette seconde compilation (bootleg) qui comprenait Love in Vain. Love in Vain était une si belle chanson. Mick et moi l'adorions et, à l'époque, je travaillais et jouais avec Gram Parsons, et j'ai commencé à chercher une autre façon de l'interpréter, parce que si nous devions l'enregistrer, il était inutile d'essayer de copier le style de Robert Johnson ou les manières et les styles. Nous l'avons joué un peu plus country, un peu plus formelle, et Mick était à l'aise comme ça[2]. »

Sur la version originale de l'album des Stones parue sur Let It Bleed, ils attribuent la chanson à Woody Payne. C'était l'un des pseudonymes utilisés par Johnson[14].

Dans une interview de 1995, Mick Jagger commente ainsi l'arrangement de la chanson :

« Nous avons beaucoup changé l'arrangement de Robert Johnson. Nous avons ajouté des accords supplémentaires qui ne figurent pas sur la version de Robert Johnson. Faite plus country. Et c'est une autre chanson étrange, car elle est très poignante. Robert Johnson était un parolier merveilleux, et ses chansons parlent assez souvent d'amour, mais elles sont désespérées[15]. »

Des versions live figurent sur les albums Get Yer Ya-Ya's Out! (1970) et Stripped (1995), et dans les films The Stones in the Park (1969) et Gimme Shelter (1970).

Crédités[16]:

Love in Vain contient des éléments de vieilles chansons de Delta blues et, pendant un certain temps, on croit qu’elle est dans le domaine public. Il est d'ailleurs précisé « The selections are in the public domain » au dos de la pochette du disque King of the Delta Blues Singers, Vol. II parue en 1970[10].

Du fait de la popularité de l'adaptation des Stones, la chanson Love in Vain (avec Stop Breakin' Down Blues) fait l'objet d'un procès au sujet du copyright. En 2000, la cour d'appel des États-Unis pour le neuvième circuit décide que les chansons ne sont pas dans le domaine public mais qu'elles appartiennent légalement à Robert Johnson et ses ayants droit[17].

Love in Vain

Single de Eric Clapton
extrait de l'album Me and Mr Johnson
Sortie
Enregistré 2003-2004
Durée 4:02
Genre Blues
Producteur Eric Clapton, Simon Climie
Label Warner Bros

Pistes de Me and Mr Johnson

Autres interprétations

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La chanson de Robert Johnson a fait l'objet de multiples reprises par différents artistes[18], parmi lesquels on peut citer :

Dans la culture populaire

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Sorti en 2014, Love in Vain, de Mezzo et Jean-Michel Dupont (éditions Glénat) raconte la vie de Robert Johnson sous la forme d'un roman graphique[19].

Références

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  1. (en) « 78 RPM - Robert Johnson - Love In Vain Blues / Preachin' Blues (Up Jumped the Devil) - Vocalion - USA - 04630 », sur 45worlds.com (consulté le )
  2. a b et c (en) Stephen LaVere, Robert Johnson, The Complete Recordings (livret du coffret CD), collection Roots N'Blues - Columbia Records (1990, C3 46222)
  3. (en) Inductees. Blues Hall of Fame, 2011.
  4. (en) « 500 Songs That Shaped Rock », sur Infoplease (consulté le )
  5. (en) « Love in Vain — Robert Johnson (Vocalion, 1937) », sur The Blues Foundation (consulté le )
  6. (en) David N. « Uncle Dave » Lewis, « Buddy Woods : Biography & History », sur All Music (consulté le )
  7. (en) Hal Leonard, The Blues, Milwaukee, Wisconsin, Hal Leonard, (ISBN 0-7935-5259-1), p. 8-9
  8. a et b (en) Thomas Ward, « Love in Vain - Robert Johnson : Song Info », sur All Music (consulté le )
  9. a et b (en) Patricia R. Schroeder, Robert Johnson : Mythmaking, and Contemporary American Culture, University of Illinois Press, , 192 p. (ISBN 978-0-252-02915-8, présentation en ligne)
  10. a et b (en) Jon Waxman, Robert Johnson, King of the Delta Blues Singers, Vol. II (notes de pochette), Columbia Records, 1970, C 30034.
  11. (en) Stefan Wirz, « Illustrated Robert Johnson discography », sur Wirz' American Music (consulté le ).
  12. « Love In Vain - Lyrics », sur www.keno.org (consulté le )
  13. a et b (en) Richie Unterberger, « Let It Bleed - The Rolling Stones : Songs, Reviews, Credits », sur All Music (consulté le )
  14. D'après les notes de l'album Let It Bleed (London Records, 1969)
  15. (en) Jann S. Wenner, « Mick Jagger Remembers », sur Rolling Stone, (consulté le )
  16. « Love In Vain », sur www.timeisonourside.com (consulté le )
  17. « 217 F.3d 684 » [archive du ], (consulté le )
  18. (en) « Cover versions of Love in Vain Blues written by Robert Johnson », sur Second Hand Songs (consulté le )
  19. Dupont, Jean-Michel., Love in vain : Robert Johnson, 1911-1938, Grenoble, Glénat, impr. 2014, cop. 2014, 72 p. (ISBN 978-2-344-00339-8 et 2-344-00339-8, OCLC 893407913, lire en ligne)