Lucien Delormel — Wikipédia

Lucien Delormel
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Couverture du petit format de La Balance automatique, chanson créée par Polin[1].

Louis Lucien Frédéric Delormel, pseudonyme Grim, est un parolier, compositeur et éditeur français né le [2] à Paris (ancien 4e) et mort le à Paris 6e[2],[3].

Fils de Louis Marie Achille Delormel et d'Agnès Clémentine née Rouillard, négociants[2], il quitte à 12 ans l'école des frères puis se présente à 18 ans au Conservatoire, où il est refusé[4][source insuffisante].

Il collabore d'abord avec Gaston Villemer. Ils connaissent leurs premiers succès en exploitant la veine patriotique et revancharde[4]. Leurs créations sont signées Villemer - Delormel. En 1889, André Chadourne relève que ces « vrais frères siamois de la littérature des beuglants » sont les deux seuls paroliers qui « gagnent plus de dix mille francs par an », mais doute que leur « marchandise » soit « absolument naturelle » : « en vérité, affirme-t-il, les productions signées Villemer - Delormel dépassent les limites normales » grâce au recours à des nègres[5]. Martial du Treuil, un autre contemporain, est de l'avis contraire : « les chansonniers édités sous la "raison sociale" Villemer et Delormel étaient bien Villemer et Lucien Delormel[6] ».

Après la mort de Villemer, Delormel collabore avec Léon Garnier. Leur duo, qui signe Garnier et Delormel, une « raison sociale [...] synonyme de succès » selon un journal de l'époque[7][source insuffisante], écrivit « la presque totalité du répertoire Paulus[6] »[source insuffisante]. Il collabore aussi avec d'autres paroliers, tels que Louis Péricaud (pour plusieurs opérettes, dont Deux mauvaises bonnes[8], Coco-Bel-Œil[9] - musique de Lucien Collin - ou Mademoiselle Louloutte[10]), Constant Saclé (plusieurs chansons, dont La Cocotte novice[11], Avec Zozo[12] ou Tes baisers[13]) ou Fernoël (La Pauvre fille[14]). Villemer, Péricaud et Delormel signèrent ensemble plusieurs œuvres, dont Les trois Grâces[15], Un mari en grande vitesse[16] ou Le Colosse de Rhodes[17].

Delormel écrivit aussi seul quelques chansons, dont Chez la somnambule[18], dont il composa parfois la musique, par exemple La Balance automatique (voir illustration) ou Le Déjeuner du muet[19]. Au total, le répertoire de Delormel compte plus de quatre mille chansons[4].

La chanson En revenant de la revue[20], musique de Louis-César Desormes, créée par Paulus à la Scala en 1886, constitue une véritable satire du général Boulanger[21] :

« Gais et contents
Nous marchions triomphants
En allant à Longchamp,
Le cœur à l'aise.
Sans hésiter
Car nous allions fêter
Voir et complimenter
L'armée française. »

il se marie le [2] à Paris 10e avec Marie Monin, fille de Louis Henri Monin et de Rachel Lévy, et originaire de Besançon (Doubs). Le couple aura deux enfants : Juliette Delormel, qui n'atteint pas son premier anniversaire et meurt le à Paris 10e, et Henri Delormel, né le à Paris 10e et décédé le à Pau (Pyrénées Atlantiques)[22].

Ce dernier sera auteur compositeur et éditeur de musique comme son père.

  • Lucien Delormel, Liberté ! strophes patriotiques., Rouen, E. Cagniard, (BNF 30319798)
  • Gaston Villemer et Lucien Delormel, Les chansons d'Alsace-Lorraine, Paris, L. Bathlot, Marpon et Flammarion, (lire en ligne)
  • Lucien Delormel, Chansons diverses, (BNF 30319787)
  • Lucien Delormel et Léon Garnier, Recueil. Chansons, Paris, M. Clochard, (BNF 35473549)

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Source : Site Du temps des cerises aux feuilles mortes.
  2. a b c et d Acte n°702, mairie du 10e arrondissement de Paris 1878, Archives Départementales de Paris
  3. BNF 14819928 (notice d'autorité, qui cite comme source l'ouvrage de Devriès et Lesure mentionné en bibliographie).
  4. a b et c Jules Martin, Nos Auteurs et compositeurs dramatiques, portraits et biographies, suivis d'une notice sur les sociétés d'auteurs, droits, règlements, statistique, et sur les transformations de l'affiche théâtrale, reproductions d'affiches des XVIIe, XVIIIe et XIXe, Flammarion, (lire en ligne), p. 163-164
  5. André Chadourne, Les cafés-concerts, Paris, E. Dentu, (lire en ligne), p. 329-331
  6. a et b Martial du Treuil, « Villemer et Delormel », L'Écho du public,‎ (lire en ligne) (p.654, colonne 1).
  7. « Potins de coulisses », L'art lyrique et le music-hall,‎ (lire en ligne)
  8. BNF 30319795
  9. BNF 32012506
  10. OCLC 57433859
  11. « Paris le soir », L'Écho des jeunes,‎ (lire en ligne)
  12. « Nouvelles de l'étranger », L'Écho des jeunes,‎ (lire en ligne)
  13. « Tes baisers », L'Écho des jeunes,‎ (lire en ligne)
  14. « Paris le soir », L'Écho des jeunes,‎ (lire en ligne)
  15. BNF 30319815
  16. BNF 30319818
  17. BNF 38767387
  18. OCLC 457593326
  19. OCLC 457593362
  20. « En revenant de la Revue : chanson-marche », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
  21. « Les chansons », Le Figaro,‎ (lire en ligne) (page 3, colonne 2)
  22. « Henri Delormel (1880-1930) », sur data.bnf.fr (consulté le )

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Anik Devriès et François Lesure, Dictionnaire des éditeurs de musique français. Vol. II 1820 à 1914 (publié avec le concours de la SACEM, éd. Minkoff (Genève), 1988 (ISBN 2-8266-0461-9)

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :